Les recherches menées sur la Nouvelle-Calédonie avaient initiées un programme de recherche sur les PEI, avec l’organisation par le CEMOTEV avec l’appui du GEMDEV d’un atelier international à l’Université de Versailles St Quentin le 31 janvier 2014, sur le thème « Trajectoires de développement des petites économies insulaires. Vulnérabilités, soutenabilité et patrimoine», où nous avions pu débattre de nos recherches en cours avec, notamment, L. Briguglio, P. Encontre, et B. Poirine.
Jean Freyss, qui a été un compagnon de route du GEMDEV, avait formulé en 1995 le modèle de l’économie assistée, qui rendait compte des dynamiques de dépendance qui s’étaient mises en place au début des années 1970. L’économie néo-calédonienne était ainsi caractérisée par un niveau élevé des rémunérations et des prix, par des transferts publics qui ont atteint jusqu’à 25% du PIB, par une fuite de l’épargne à l’extérieur, et une forte inégalité entre Kanaks et Caldoches. L’idée s’est imposée à l’équipe de chercheurs de revisiter les conclusions de l’ouvrage de Freyss à la lumière des nouvelles dynamiques qui se sont mises en place dans la vague des accords de Matignon de 1988, puis des accords de Nouméa de 1998, et de la construction de deux nouvelles usines de transformation du nickel sur le territoire au milieu des années 2000. La perspective du vote pour ou contre l’indépendance en 2018 rend d’autant plus nécessaire de telles analyses.