Sous la direction de Jean-Jacques Gabas et Jean-Raphaël Chaponniere, Editions Karthala, Collection Gemdev, Paris, mars 2012, 216 p.
Dirigé par deux éminents spécialistes, Jean-Raphaël Chaponnière et Jean-Jacques Gabas, ce livre mobilise l’expertise de plusieurs analystes chevronnés. Il apporte d’utiles informations sur les motivations des investissements chinois, sur leurs modalités et leurs impacts.
- Présentation
- Table des matières
La montée en puissance de la présence chinoise en Afrique a autant suscité d’analyses qu’elle a éveillé de fantasmes dans les pays du Nord. Cette présence est pourtant ancienne. On se souvient, dans les années 1960 et 1970, des « coopérants » chinois, pieds nus dans les rizières de Casamance, des médecins acupuncteurs dans les quartiers populaires de Lagos ou des ouvriers-bâtisseurs du Palais du Peuple de Kinshasa, du mausolée de Kwame Nkrumah à Accra et des Maisons de la culture dans plusieurs capitales, fiers symboles des Indépendances.
La Chine est en Afrique depuis longtemps, mais il faut admettre que les chiffres de la dernière décennie sont imposants ; les échanges entre le continent africain et ce pays ont été multipliés par douze. En 2010, pour la première fois, la Chine a dépassé les États-Unis, devenant le principal partenaire commercial bilatéral de l’Afrique.
Le symbole le plus remarquable de l’engagement chinois restera pour longtemps la construction, pour un montant de 200 millions de dollars, du siège de la Commission de l’Union africaine, un édifice de 30 étages de verre et d’acier, réalisé dans un délai de trois ans avec 500 bureaux et 3 salles de conférence totalement équipés.
L’impact réel de l’expansion chinoise sur le développement africain reste encore incertain. La Chine n’échappe pas aux critiques sur la structure de ses échanges qui, loin de favoriser l’essor d’une industrie locale et ses retombées en termes d’emploi, de transfert de technologies et de réduction de la pauvreté, tend à conforter l’enfermement des économies africaines dans une spécialisation appauvrissante. La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : comment la Chine, qui a capté la production industrielle de masse, pourrait-elle accompagner les pays africains à s’engager sur la voie classique « évolutionniste » qu’elle préconise, allant de l’agriculture à l’industrie, puis aux activités de services ?
Avant-propos
- Préface
Pierre JACQUEMOT - Introduction
Jean-Raphaël CHAPONNIÈRE et Jean-Jacques GABAS
Première partie: Les enjeux géopolitiques et économiques de la présence chinoise en Afrique subsaharienne
- La Chine en Afrique ou la construction discursive d’un nouvel enjeu stratégique
Yves VILTARD - Les relations économiques entre la Chine et l’Afrique subsaharienne
Jean-Raphaël CHAPONNIÈRE et Jean-Jacques GABAS
Deuxième partie: Le système d’aide au développement de la Chine
- L’architecture de l’aide chinoise
Qi ZHENG - Production de savoirs sur l’Afrique en Chine
Qi ZHENG
Troisième partie: Réalités africaines
- Les Chinois au Cap-Vert
Césarine do ROSARIO - Les Chinois arrivent au Niger
Marine de HAAS - Un émergent face à la gouvernance locale. Questions à partir d’études de cas à Lomé et à Bamako
Jean-Fabien STECK - La Chine et l’aide à l’Afrique de l’Est
Jean-Raphaël CHAPONNIÈRE - Relations entre la Chine et l’Afrique du Sud. La politique étrangère comme « outil de développement »
Chris ALDEN - Chine-Zimbabwe. Limites et dérives de la coopération gagnant-gagnant
Stéphanie FARJON, Ward ANSEEUW,
Jean-Jacques GABAS, Jean-Raphaël CHAPONNIÈRE
Conclusion générale
Jean-Raphaël CHAPONNIÈRE et Jean-Jacques GABAS