Le 5è Congrès de l’Association des historiens africains (AHA) aura lieu à Yamoussoukro, 6-9 Novembre 2018.
Sous le haut parrainage de son Excellence Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, le Comité exécutif de l’Association des Historiens africains (AHA) a confié l’organisation de son 5e Congrès à l’Association des historiens de Côte d’Ivoire et aux institutions suivantes :
- – l’Université Félix Houphouët-Boigny; Abidjan-Cocody
- – l’Université Alassane Ouattara, Bouaké
- – l’Université Jean Lorougnon Guédé, Daloa
- – La Fondation Félix Houphouët-Boigny
Le comité préparatoire est présidé par Madame la Grande chancelière, Pr Henriette D. Diabaté
Appel à communications du colloque international
L’histoire africaine et ses enjeux actuels
La tendance dominante dans la première génération d’historiens africains a été de donner la plus grande dimension historique au passé de l’Afrique, en se référant à l’Égypte pharaonique, le seul pays du continent dont la culture était alors reconnue, valorisée et même revendiquée par l’Europe depuis la fin du XVIIIe siècle. Il s’agissait, selon Cheikh Anta Diop, de remettre sur sa base la pyramide renversée par l’idéologie coloniale. Ces épiques luttes intellectuelles menées par la génération des historiens nationalistes, dans le sillage des processus de remise en cause des empires coloniaux, visaient à établir l’éminente dignité historique de l’Afrique, en restituant à son passé sa profondeur et son antériorité. Depuis, l’ancienne arène discursive : « l’Afrique a-t-elle une histoire ? » a cessé de structurer la production historique en Afrique. L’historicité du continent africain est devenue un lieu commun, en rupture avec les préjugés racistes construits et largement diffusés par les idéologues européens de l’impérialisme colonial.
L’histoire de l’Afrique mobilise un nombre croissant de personnes. En effet, elle suscite l’intérêt des « amateurs » d’histoires locales et de biographies ; certains d’entre eux publient archives et manuscrits. Les acteurs du proche passé (colonisation et décolonisation) sont, quant à eux, tentés par l’essai historique et politique, avec succès auprès des éditeurs et des lecteurs. Les témoignages oraux font l’objet de collectes. La recherche universitaire se développe également avec une augmentation rapide des effectifs d’étudiants, de professeurs et de chercheurs. En témoignent les soutenances de mémoires et de thèses dans les universités africaines et étrangères. Un corps de « professionnels » de l’histoire est bien constitué ; d’abondants matériaux pour l’histoire de l’Afrique sont disponibles. Les perspectives continentales, régionales et nationales se développent simultanément avec une diversification sans précédent de la thématique et un renouvellement remarquable des objets de la discipline en relation avec la globalisation des savoirs. L’apparition de nouveaux acteurs sur les espaces publics africains – jeunes, femmes, migrants, religieux, entrepreneurs culturels, … – interpellent les historiens et stimulent un renouvellement significatif des problématiques historiographiques. Il est donc pertinent de mesurer le chemin parcouru depuis les indépendances, d’identifier les nouveaux problèmes et d’envisager de nouvelles pistes pour la recherche et le « métier d’historien » en Afrique.
La démultiplication des centres de production de l’histoire du continent, en Afrique et hors d’Afrique, la pluralité des thématiques, les générations successives de chercheurs aux préoccupations diversifiées ont produit, au fil des décennies, une histoire africaine aux énonciations multiples. La mise en intrigue du passé africain dévoile désormais « une écriture historique au pluriel », au regard de l’extraordinaire complexité du champ historique et de l’écriture de l’histoire. Celle-ci semble provenir en partie d’une dynamique interne avec la crise et l’érosion de la légitimité du nationalisme mais aussi des États-nations postcoloniaux du fait de l’accélération du processus de mondialisation, de sorte que la discussion sur l’histoire de l’Afrique ne se réduit plus à une interrogation du passé.
En 1986, l’UNESCO organise le colloque Être historien aujourd’hui, avec une vingtaine d’historiens de tous les continents, partant du postulat qu’en chaque pays, en chaque milieu de vie, l’interrogation historique se rattache à des enracinements particuliers et, en même temps, s’inspire d’un présent spécifiquement problématique. C’est le propre de la discipline historique depuis la fin du XIXe siècle, de connaître des mutations rapides liées à ses objets, ses approches, ses territoires, et qui, élargissent ses horizons théoriques et méthodologiques. L’histoire est par ailleurs sommée d’élaborer sa propre théorie, indépendamment des autres sciences sociales. Le risque, ici, est de limiter les réflexions aux seuls rapports au document et à l’archive. À l’opposé, l’histoire engage un nouveau dialogue avec les autres sciences sociales pour construire de nouvelles alliances. Le consensus de la communauté des historiens n’est pas tout à fait réalisé à ce propos. La situation présente est marquée par une grande instabilité. Le chantier est ouvert à l’histoire et aux historiens africains. Il tient tout entier dans la question suivante : quelle histoire pour l’Afrique aujourd’hui ?
Le thème du 3e congrès de l’Association des historiens africains (Bamako 2001), Les historiens africains et la mondialisation, offrait le double avantage d’englober tous les domaines de recherches historiques et d’ouvrir sur des débats d’actualité qui engagent l’avenir. L’argumentaire du thème général consacrait bien cette ouverture aussi bien sur l’historiographie africaine, sur l’exercice du métier d’historien, hier et aujourd’hui, sur les méthodes et les approches utilisées, sur le choix des champs thématiques, que sur nos regards d’historiens sur la mondialisation en tant que concept appréhendé sur la longue durée des réalités historiques.
Le 4e congrès en 2007 à Addis-Abeba a débattu de la question : Sociétés, États et identités dans l’histoire africaine. Les crises de l’État postcolonial, et les violences, générées par les conflits identitaires dans maints pays africains, soulignèrent la justesse de ce choix thématique. Elles posèrent nettement la question de la responsabilité sociale de l’historien africain.
Dix-sept ans après Bamako et onze ans après Addis-Abeba, le rendez-vous de Yamoussoukro sera l’occasion d’une réflexion collective sur le métier d’historien en Afrique et ses défis actuels. En d’autres termes, comment être un historien africain et/ou de l’Afrique au XXIe siècle ? Quelles approches les historiens doivent-ils privilégier ? Quels thèmes majeurs doivent-ils s’approprier ? Quels types de dialogues doivent-ils nouer avec les autres disciplines dans l’appréhension des problèmes africains ?
Plusieurs axes de réflexions s’imposent :
Des historiographies nationales et les enjeux de la production des savoirs en Afrique
Le XXe siècle en Afrique a été dominé par la question de l’État-Nation telle qu’héritée de la colonisation. L’O.U.A., en consacrant dans sa charte l’intangibilité des frontières africaines issues du partage colonial, reconnaissait de jure et de facto ces entités comme des espaces de référence pour l’évolution des peuples qui y vivent. Aussi une grande partie de la production historique sur l’Afrique se rapporte-t-elle à ces États auxquels elle tente d’assurer des fondements historiques à travers les « histoires nationales », retracées dans les manuels scolaires. Ce qui amène une série d’interrogations.
Quels défis pour l’historien de l’Afrique ou en Afrique au XXIe siècle ?
Plusieurs sous-thèmes qui constituent des axes de réflexion émergent : Les nouveaux courants historiographiques africains et l’influence des écoles historiques hors d’Afrique ; l’historien africain et les approches critiques sur les études postcoloniales, l’histoire du temps présent, l’histoire globale et connectée
À cette interrogation sur les fondements du métier d’historien, s’ajoutent les approches critiques à l’heure des nouvelles technologies, les pratiques et les enjeux nouveaux de l’histoire orale, la pluri/interdisciplinarité, les nouvelles méthodes d’investigation.
Ces nouvelles écritures historiennes sont-elles influencées par les historiens de la diaspora, rendent-elles visibles la communauté épistémique des historiens africains, mettent-elles en valeur les historiens africains dans l’espace public ?
À ces interrogations sur les enjeux de l’histoire, des thèmes plus ouverts feront l’objet de réflexions fécondes, voire croisées, avec des communications ou d’ateliers pluridisciplinaires :
- – La constitution des frontières, de leur cristallisation progressive, des pertinences sous-jacentes sur lesquelles elles sont éventuellement basées, et de leur possible dépassement.
- – Les conflits internes et externes, de leurs origines et des impacts politiques, sociaux et mentaux qu’ils ont générés.
- – L’analyse des images mentales, leur constitution et leur intégration concernant l’appareil iconique et discursif autour de l’appartenance nationale.
- – La perception de l’étranger, image en creux du citoyen national, des discours autour de cette réalité, à travers les flux migratoires et les impositions d’identités multiples voire la genèse des identités plurielles.
- – La ville, creuset et foyer des modernités, le poids des jeunes, le rôle des femmes, les tendances lourdes et surtout la production territoriale de l’habitat
- – États et nations en Afrique avant la pénétration coloniale.
- – Essai de périodisation de l’histoire africaine au plan régional et expériences historiques d’intégration africaine.
- – Logiques coloniales et configuration des Etats africains.
- – Impact de nouveaux modes de gestion de la terre sur les sociétés africaines.
- – Démographie et pauvreté.
- – Récession économique et économies populaires.
- – La régionalisation et la décentralisation.
- – Le syncrétisme et la créativité : arts, langues, littérature, iconographie, cinéma qui façonne des identités nouvelles
- – Les défis de l’école
COMMUNICATIONS
Nous vous invitons à soumettre une proposition de « communication individuelle » ou de « session complète ». Toutes les propositions de communication seront soumises à l’évaluation du comité scientifique du colloque. Veuillez l’envoyer, conformément aux dates et au protocole précisés ci-dessous, à l’adresse suivante : aha54.2018@gmail.com
Les « communications individuelles » ne dépasseront pas les 20 minutes et seront suivies de discussions et peuvent être prononcées en français, en anglais ou dans d’autres langues de travail de l’Union africaine en particulier les langues africaines (prévenir dans ce dernier cas pour les besoins de traduction dans les deux langues de travail).
La date limite pour proposer une « communication individuelle » est le 31 juillet 2018.
Les « sessions complètes » regroupent plusieurs participants autour d’une thématique commune. Des propositions, dans ce sens, peuvent être faites : la thématique de la session dans ce cas devrait être accompagnée d’une courte description.
La date limite pour proposer une session complète est le 31 juillet 2018.
Le retour des expertises est prévu pour le 15 août 2018.
PARTICIPATION
La participation au 5ème Congrès est ouverte aux historiens africains, aux historiens de l’Afrique d’autres continents et aux chercheurs abordant des problématiques historiennes. Elle est soumise toutefois à un droit d’inscription dont vous pourrez vous acquitter après réception de la seconde annonce. Elle est de 50 $ US (26.000 CFA) pour les participants hors Afrique, de 25 $ US (13.000 CFA) pour les personnes accompagnantes et les étudiants hors Afrique, de 33 $ US (17.500 CFA) pour les participants africains résidant en Afrique et de 7 $ US (3.700 CFA) pour les étudiants africains résidant en Afrique.
L’inscription donne le droit de prendre part aux travaux scientifiques et de disposer des documents de présentation des sessions et des résumés des communications.
Le Comité préparatoire s’efforcera de prendre en charge en fonction des moyens financiers disponibles et selon les cas tout ou partie des frais de séjour d’un certain nombre de participants africains résidant en Afrique et hors d’Afrique de manière à assurer une large représentativité des productions historiques africaines et de celle de la diaspora et en tenant compte de la diversité régionale et linguistique. Nous vous prions en conséquence de bien vouloir nous faire savoir par la fiche conçue à cet effet, les parts de frais que vous seriez prêt à prendre en charge éventuellement.
Aussi, suggérons-nous aux collègues africains d’entreprendre auprès de leurs institutions d’appartenance des démarches pour l’obtention d’éventuelles subventions pouvant favoriser leur participation (titres de transport notamment).
Compte tenu des délais nécessaires pour l’examen des propositions de thèmes et l’organisation des sessions, nous vous prions de nous adresser au plus tard le 31 juillet 2018 vos propositions de thèmes accompagnés d’un résumé d’une page maximum comportant si possible un abstract en français ou en anglais pour ceux qui utilisent d’autres langues. Les modalités d’organisation de sessions vous seront communiquées ultérieurement. Un site web exclusivement dédié à l’événement sera lancé très prochainement.
Il est certain que la réussite du 5ème Congrès de l’Association des Historiens africains dépendra de la mobilisation de tous et particulièrement du Comité préparatoire et de ses correspondants régionaux qui doivent servir de relais pour informer les collègues historiens, solliciter les Autorités académiques, les fondations afin de bénéficier de leur appui moral et de l’assistance financière susceptible d’aider à organiser le Congrès.
INFORMATIONS GENERALES
Yamoussoukro est la capitale politique de la Côte d’Ivoire, au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Elle est desservie quotidiennement, à partir d’Abidjan, par des vols à destination et en provenance des autres pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. Yamoussoukro dispose d’hôtels de différents standings et offre des possibilités d’hébergement tout à fait convenable. Les prix se situent entre 50US$ et 100US$ pour des hôtels de moyen standing. Il existe également des possibilités d’hébergement à un coût raisonnable, en particulier pour les étudiants avec des offres d’hébergement en chambres doubles. Le comité préparatoire adressera en temps utile aux participants la liste des hôtels de Yamoussoukro et souhaite, à toutes et à tous, la bienvenue.
Pour le comité préparatoire
Le Président de la SIAHA (Section Ivoirienne de l’Association des Historiens Africains)
Pr KOUAME Aka
5ème CONGRES DE L’ASSOCIATION DES HISTORIENS AFRICAINS
Yamoussoukro, 6-9 novembre 2018
Fiche de proposition et d’inscription provisoire
(à nous renvoyer avant le 31 juillet 2018)
Nom (en majuscule) :
Département:
Groupes de recherche :
Institution:
Pays: …………………………… Ville : ……………………………….
Adresse complète :
Tel:
Fax:
E-mail:
Desire: – participer ou être informé (é) de la suite du sujet oui non
– Présenter une communication oui non
Titre proposé de la communication
(NB : Langues de la Conférence français, anglais)
Si plusieurs auteurs les énumérer :
Le résumé de 2000 caractères maximum (soit une page) devra être envoyé au plus tard le 31 juillet 2018 avec un abstract en français ou en anglais ainsi qu’un bref CV.
Les communications définitives devront parvenir avant le 30 septembre 2018 au comité préparatoire (et au responsable de session si nécessaire).
Participants (résident en Afrique, hors Afrique et Africains d’outre-mer). Quelle part de frais, en plus du billet d’avion, seriez-vous prêts à prendre en charge éventuellement ?
- Hébergement
- Restauration
Vous pouvez nous joindre à ces adresses :
5ème Congrès de l’Association des Historiens Africains.
- PARE Moussa
Mme LODUGNON-KALOU Evelyne
Département d’Histoire B.P. V 34 Abidjan Côte d’Ivoire
Courriel : aha54.2018@gmail.com
Comité scientifique :
Pr Henriette Diabaté ;
Pr Simon-Pierre Ekanza ;
Pr Faranirina Rajaonah ;
Pr Rokhaya Fall ;
Pr Bahru Zewde ;
Pr C. Coquery Vidrovitch ;
Pr Anthony Asiwaju ;
Pr Doulaye Konaté ;
Pr Jean-Noël Loucou ;
Pr Latte E. Michel
Pr Allou K. René
- Paré Moussa
- Sangaré Souleymane
- Camara Moritié
- Aka A. Marcel
Présentation sommaire de l’Association des Historiens Africains.
Fondation : Dakar 1972.
Association professionnelle panafricaine des Sciences Sociales regroupant les historiens de tous les pays africains et représentée dans les diasporas africaines (Europe-Amérique)
Objectifs :
ü Regrouper les Historiens africains
ü Rompre l’isolement des chercheurs africains
ü Créer des liens de solidarité entre Historiens
ü Promouvoir la recherche historique africaine
ü Promouvoir la dissémination des savoirs historiques sur l’Afrique en Afrique et ailleurs par différents moyens (Publications, colloques, matériel didactique…).
ü Appuyer la dynamique de l’intégration africaine en encourageant la production de synthèses d’histoires régionales et à terme une histoire du continent
Organes de délibération et de gestion : Congrès, Sections nationales Comité exécutif, Comité scientifique, Secrétariat exécutif.
Organe de publication : AFRIKA ZAMANI Revue semestrielle éditée par le CODESRIA à Dakar pour le compte de l’AHA. Parution régulière.
Quelques réalisations et quelques partenariats en cours :
ü Productions d’ouvrages scientifiques et de vulgarisation sur différentes thématiques
ü Participation en cours au Projet d’utilisation pédagogique des huit (8) volumes de l’Histoire Générale de l’Afrique de l’UNESCO.
ü Participation à l’écriture en cours du 9e volume de l’histoire générale de l’Afrique sous les auspices de l’UNESCO
Partenaires et collaborateurs : Union Africaine ; Etats africains ; UNESCO ; CODESRIA ; Universités Africaines ; Instituts de recherches africains et étrangers ; Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) ; Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ; Congrès International des Sciences Historiques (CISH) ; Fondation Ford ; Agence Suédoise pour le Développement de la Recherche (ASDI) ; Organization for Social Sciences Research in Eastern and Southern Africa (OSSREA)….
Siège actuel : Bamako (Mali) BP : E5484 Tel:(223)20238770 Tel Fax:(223)20238772 doulayekonate@yahoo.fr ; ashima.bamako@gmail.com
*Président : Pr Doulaye KONATE (Mali)