Deux thèses (H/F) : Résilience de l’agriculture face aux changements climatiques
Nous recherchons des étudiants enthousiastes et talentueux pour deux postes de doctorat entièrement financés dans le cadre d’un projet interdisciplinaire. Ce projet s’intéresse aux usages de l’agrobiodiversité dans l’objectif d’améliorer la résilience des systèmes agricoles et alimentaires face aux changements climatiques. Les candidats retenus travailleront avec Delphine Renard et Doyle McKey (écologues), Sophie Caillon et Yildiz Aumeeruddy-Thomas (ethnoécologues) au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE) de Montpellier en France. Le CEFE est actuellement le plus grand centre de recherche français en écologie. L’étudiant fera partie de l’école doctorale GAIA pour les sciences de la vie et de l’environnement et les sciences technologiques à l’Université de Montpellier, qui est la première au monde en écologie d’après le classement des universités de Shanghai.
Description
Assurer la sécurité alimentaire d’une population en croissance démographique, dans un climat qui change, est l’un des plus grands défis sociétaux. Les projections climatiques suggèrent que les impacts sociaux et environnementaux sur l’agriculture seront importants et diversifiés: la pauvreté, la malnutrition et les troubles politiques. L’objectif principal des doctorants sera d’évaluer le potentiel de l’agrobiodiversité pour réduire les risques climatiques et ainsi assurer une sécurité alimentaire viable. Leur travail visera à mieux comprendre (1) les liens entre l’agrobiodiversité, la production alimentaire et la variabilité climatique, (2) la manière dont les petits exploitants agricoles perçoivent les changements climatiques et (3) les processus de création, de transmission et d’application des savoirs locaux par ces exploitants pour s’adapter et innover afin de réduire l’exposition et limiter les impacts d’une variabilité climatique accrue.
Ces questions seront abordées selon une approche terrain, plus spécifiquement au sein de deux systèmes d’études : (Sujet 1) un système viticole orienté vers le marché en France et (Sujet 2) un système agricole de subsistance au Maroc. Les deux doctorants utiliseront des approches quantitatives (collecte de données écologiques et agronomiques, SIG et éventuellement télédétection) pour mesurer l’agrobiodiversité et la productivité agricole in situ. Ils combineront cette étude avec des approches ethnoécologiques qualitatives et quantitatives pour identifier les perceptions locales des changements climatiques et les mesures prises par les agriculteurs pour réduire les risques climatiques. Ces méthodes incluent des entrevues ouvertes et des questionnaires portant sur les réseaux sociaux, des listes libres et des méthodes de consensus élaborées par l’équipe de recherche. Outre les questions et les méthodes communes aux deux projets, il y aura des spécificités liées à chaque système :
Sujet 1 – Les vignerons de Gaillac (France) : adaptation des connaissances et des pratiques aux changements climatiques (http://bit.ly/2Gp3Oso). L’industrie viticole est particulièrement sensible aux changements climatiques. Les récentes sécheresses ont laissé des traces indélébiles dans de nombreuses régions viticoles du sud de la France, entraînant des baisses de rendement et une baisse de la qualité des récoltes. En raison des changements climatiques, les raisins peuvent mûrir précocement, impactant ainsi les arômes du vin. Des institutions publics ou privées mènent des expériences agronomiques ex situ pour sélectionner des cépages et des porte-greffes, tandis que les agriculteurs changent leurs pratiques par des expérimentations et des observations locales. Le doctorant étudiera comment les pratiques ont évolué en réponse aux variations climatiques enregistrées au cours des dix dernières années, et comment les connaissances ont été créées et transmises par les viticulteurs pratiquant l’agriculture conventionnelle, biologique ou biodynamique.
Sujet 2 – Agroécosystèmes du nord du Maroc : contribution de l’agrobiodiversité et des connaissances locales à l’adaptation aux changements climatiques et à la durabilité des systèmes alimentaires (http://bit.ly/2ImHfGi) Ces agroécosystèmes marocains comptent parmi les systèmes agricoles les plus diversifiés de la région méditerranéenne, combinant de multiples espèces d’arbres, des céréales, des légumineuses et un pastoralisme à petite échelle dans un paysage écologiquement hétérogène. Le doctorant se concentrera sur la façon dont les agriculteurs utilisent l’agrobiodiversité pour s’adapter aux risques climatiques. Un autre objectif est d’évaluer les valeurs multiples de l’agroécosystème et de sa diversité, y compris les valeurs économiques et relationnelles, ainsi que les bénéfices apportés au bien-être des populations.
Les doctorants recevront une formation de pointe en recherche interdisciplinaire à l’interface entre l’anthropologie, la géographie et l’écologie. Les candidats acquerront des compétences dans l’étude des savoirs locaux, des sciences du climat et des liens entre la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes dans les systèmes cultivés. Il y aura de nombreuses possibilités pour suivre des cours avancés, des ateliers et des conférences. Les candidats retenus s’engagent à mener des recherches scientifiques originales en étroite collaboration avec les autres doctorants, post-doctorants et chercheurs impliqués dans le projet ainsi qu’indépendamment, à rendre compte de leurs recherches dans des publications et présentations internationales, et à en présenter les résultats dans une thèse de doctorat, qui doit être terminée en trois ans.
Qualifications requises
Les candidats idéaux doivent être très motivés, travailleurs et créatifs, et avoir de fortes affinités pour des approches interdisciplinaire, bioculturelle et participative/collaborative. Ils doivent avoir les qualifications générales requises suivantes :
– Un Master en écologie, agronomie, géographie, ethnoécologie, anthropologie ou dans des disciplines connexes ;
– L’envie de travailler de façon autonome et en équipe ;
– La capacité de travailler sur le terrain pendant de longues périodes et la capacité d’adaptation à des contextes sociaux divers ;
– De l’expérience en matière d’enquêtes de terrain, de SIG et d’analyses statistiques sera un atout. Le sujet 1 (France) exigera des compétences plus étendues dans le traitement de bases de données statistiques historiques.
– D’excellentes aptitudes à communiquer, tant à l’oral qu’à l’écrit, en français et en anglais.
– La possession d’un permis de conduire (et une voiture est requise pour le sujet 1)
Conditions d’emploi
Le financement est accordé par la région Occitanie dans le cadre d’un projet plus vaste soutenu par Investissements d’Avenir, plus spécifiquement le programme Make Our Planet Great Again (projet AgrobiodiverSity for a food SEcure planeT, ASSET). Le salaire offert sera de 1 768,55 € brut par mois (1 421,89 € net par mois) pendant les trois années du projet. Les doctorants bénéficieront de prestations sociales (y compris l’assurance maladie française). Montpellier est un haut lieu de la recherche en écologie et en ethnoécologie, et une localité très dynamique et agréable pour réaliser son doctorat. Pour plus de détails sur le CEFE, veuillez consulter le site : https://www.cefe.cnrs.fr/en/
Candidature
La date de début du doctorat que nous privilégions est juillet 2019. Nous recevrons les demandes jusqu’au 15 mars 2019, mais les candidatures seront prises en considération lorsqu’elles seront reçues. Votre candidature à ce poste doit être déposée sur ce site :
Sujet 1 France : http://bit.ly/2Gp3Oso
Sujet 2 Maroc : http://bit.ly/2ImHfGi
Elle peut être formulée dans la langue de votre choix (français ou anglais), et inclure :
– Un curriculum vitae
Compilés dans un seul pdf :
– Une lettre d’accompagnement expliquant votre expérience antérieure et votre motivation pour le projet de doctorat.
– Un paragraphe détaillant votre plan de recherche, les questions que vous aimeriez idéalement aborder en relation avec le sujet de doctorat de votre choix.
– Vos relevés de notes
– Les coordonnées de deux personnes-ressources universitaires qui peuvent fournir des renseignements sur votre aptitude à occuper le poste.
Pour plus d’informations :
Delphine Renard : delphine.renard@cefe.cnrs.fr