[Appel à candidatures] Citoyennetés au nord et au sud de la Méditerranée

Présentation

Cet atelier doctoral s’inscrit dans la continuité des travaux menés dans le cadre de l’ANR PROCIT Propriété et Citoyenneté au nord et au sud de la Méditerranée (XVIe-XIXe siècle) (coord. Simona Cerutti). Ce programme vise à dégager des pistes pour repenser la citoyenneté en Méditerranée, en désincrustant celle-ci des essentialisations culturelles, des épistémès disciplinaires, et des traditions historiographiques nationales. Il part d’une définition large de la citoyenneté, qui ne se restreint pas à l’obtention d’un statut conditionnant l’exercice de droits politiques, mais qui prend en compte les processus de construction des droits d’accès aux ressources locales (telles que le travail, le logement, l’assistance etc.). Cette approche invite à porter une attention particulière aux liens sociaux et à leur capacité à constituer les fondements des revendications de ces droits. Cet angle offre un double avantage : il permet d’appréhender les enjeux de la citoyenneté en des termes non anachroniques (les ressources locales dont il est questions sont identifiées comme cruciales par les acteurs sociaux eux-mêmes), et, d’autre part, il « libère » l’analyse des catégories ethnocentriques, produites par la philosophie politique occidentale. En adoptant une perspective interdisciplinaire, ce projet veut faire dialoguer, à partir de terrains géographiques et d’époques différentes, des conditions d’affirmation citoyenne formalisées par l’inégal droit d’accès aux ressources locales. L’interdisciplinarité a avant tout une dimension heuristique et une portée critique dans la mesure où elle permet, par déconstruction des modèles établis et des grands récits, d’élaborer un questionnaire commun par-delà la spécificité des approches disciplinaires et la diversité des terrains.

Trois entrées principales vont structurer cet atelier : les actions (pratiques, exercices, revendications), les objets (les droits sur les choses et les droits des choses), les relations sociales (les corps et les communautés que ces actions et ces droits façonnent). Point commun à de nombreuses mobilisations contemporaines, les revendications pour l’accès à un certain nombre de ressources (eau, terre, travail, papiers, etc.) sont constitutives d’un rapport à la citoyenneté qui n’est pas réductible aux seuls droits politiques formellement reconnus par la loi. Ces mobilisations forgent des communautés d’appartenance généralement présentées comme la conséquence du processus de mondialisation actuel (post-étatiques, communautaristes, etc.), négligeant leur ancrage dans une histoire longue qui témoigne de la vitalité politique des sociétés méditerranéennes au nord et au sud. À travers ces trois entrées, il s’agit d’inviter les participants à examiner leur terrain de recherche à nouveaux frais, en attirant leur attention sur certains aspects dont ils n’ont pas nécessairement mesuré toute la profondeur historique.

Cet atelier est destiné à 20 jeunes chercheur(e)s (doctorant(e)s et post-doctorant(e)s) issus des disciplines des sciences humaines (en particulier histoire, sciences politiques, anthropologie, sociologie et géographie).

Conditions d’accueil

20 candidat.e.s seront sélectionnés à l’issue de l’appel.

L’atelier doctoral se tiendra à la Villa Clythia à Fréjus (Vars) du 22 au 24 octobre 2019.

L’hôtellerie et la restauration sont prises en charge par l’organisation (du 21 soir au 25 matin). Les frais de transport jusqu’à la gare ou l’aéroport le plus proche sont à la charge des candidats.

Pour les étudiants inscrits dans des universités étrangères (non françaises), en cas de difficulté avérée à prendre en charge le transport, des aides à la mobilité pourront être attribuées.

Il n’y a pas de frais d’inscription.

Candidatures

Les candidatures devront être envoyée à thomas.glesener@univ-amu.fr

avant le 10 septembre 2019,

avec les pièces suivantes :

  • Un curriculum vitae (avec mention de l’année d’inscription en thèse, l’université et le laboratoire de rattachement, le nom du directeur.ice)
  • Une brève lettre de motivation qui souligne les raisons de l’intérêt pour la thématique et les liens avec les recherches (post)doctorales
  • Un résumé du projet de thèse ou de post-doctorat qui met l’accent sur l’aspect qui ferait l’objet de votre communication lors de l’atelier (1 page max).

Les candidatures peuvent être présentées en français et en anglais qui seront les deux langues de travail de l’atelier.

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