Le 9 mars 2021
Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, est l’occasion de rappeler l’impact du système dette du point de vue du genre. La dette permet de bâtir un monde où le travail et les activités des hommes sont plus valorisé·es que celles (et ceux) des femmes, souvent réduit·es à l’invisibilité, alors qu’elles supportent le bien-être et la reproduction de la société. La dette occupe également un rôle central dans les parcours migratoires des femmes. Elle provoque leur départ tout en conditionnant leurs emplois dans les pays d’émigration.
La pandémie exacerbe la crise de la dette de pays du Sud déjà en grande difficulté depuis 2015. Dans une carte blanche, le CADTM et plusieurs ONG demandent à la Belgique de redoubler d’efforts pour permettre à ces pays de mobiliser davantage de ressources budgétaires aux droits humains fondamentaux. En Afrique subsaharienne, le fardeau de la dette n’en finit plus de s’alourdir. En l’espace de 20 ans, le service de la dette a quadruplé. Pour une région dont les dépenses en santé et le niveau de développement humain accusent un retard très grave en comparaison des autres pays, PED compris, il est plus que jamais justifié de suspendre unilatéralement le paiement de la dette.
Dans son livre Le capital au XXIe siècle, Thomas Piketty est précis dans la collecte des données et fait œuvre utile avec son analyse de la répartition inégale des patrimoines et des revenus. Comme Piketty l’indique très justement, la tendance est à une remontée des inégalités, les 1 % et 10 % les plus riches augmentent fortement la part de patrimoine qu’ils accaparent. Il est néanmoins important de souligner que certaines de ses définitions sont contestables. Il convient de questionner le sens attribué par Piketty à des mots comme « capital » et de le comparer à la lecture qu’en a fait Karl Marx.
En Italie, la nomination de Mario Draghi en qualité de Président du Conseil des ministres fait couler beaucoup d’encre. Sans surprise, l’ex-président de la Banque centrale européenne a constitué un gouvernement embrassant le néolibéralisme à bras le corps.
Alors qu’elle fait partie de notre quotidien depuis toujours, la dette est présentée de manière abstraite, inaccessible et purement technique. Il est dès lors fondamental de repolitiser l’enjeu de la dette, d’en questionner sa légitimité et de mettre en place des outils qui permettent d’exercer sur elle, ainsi que sur l’ensemble des finances publiques, un réel contrôle citoyen.
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Féminismes
Ecologistas en acción, Chiara Filoni, Blanca Bayas, Camille Bruneau, Nicola Scherer
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Christine Vanden Daelen
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Dette du Tiers Monde
Renaud Vivien, Aurore Guieu, Anaïs Carton, Femmy Thewissen , Leïla Oulhaj
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Eric Toussaint, Milan Rivié
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Capitalisme
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Italie
Cristina Quintavalla
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Antonio De Lellis
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Audit de la dette
Gilles Grégoire
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FMI – Mouvements sociaux – Santé
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Capitalisme – Féminismes
Cinzia Arruzza , Tithi Bhattacharya, Nancy Fraser
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