Newsletter #4 – 28 juillet 2021 Tribune La Casa d’Italia de Marseille. Fenêtres sur une troisième Rome Par Stéphane Mourlane, Alessandro Gallicchio et Agnès Maury En octobre-décembre 2020, à l’occasion de la Biennale Manifesta 13 Marseille – Parallèles du Sud, l’exposition « Rue d’Alger » a proposé au travers d’un dialogue entre art contemporain et recherches historiques de réinterpréter les éléments urbains marseillais renvoyant aux histoires coloniales tout en questionnant la propagande du rêve expansionniste et impérial de l’Italie fasciste. Cette exposition s’est déroulée à l’Institut culturel italien de Marseille, dont le siège composait avec celui du Consulat général d’Italie « la Casa d’Italia » dans les années 1930. L’histoire méconnue de ce lieu est au centre du film-enquête proposé par l’UMR TELEMMe d’Aix-Marseille Université et réalisé par Agnès Maury (le film est en ligne et en accès libre). Stéphane Mourlane, historien spécialiste de l’histoire de l’émigration italienne, en particulier dans le Sud-Est de la France, et Alessandro Gallicchio, historien de l’art qui s’intéresse aux rapports entre art, architecture et espace urbain dans les Balkans et en Méditerranée, croisent leurs regards sur ce patrimoine « dissonant ». Ils posent ainsi une question centrale : quelle place doit-on accorder aujourd’hui aux traces du fascisme ? Lire la tribune Focus Événement Le Forum du Réseau. Repenser les liens entre le MNHI et les territoires |
Le 5 octobre 2021 Palais de la Porte Dorée (Paris) Initialement prévu en novembre 2020 et reporté pour raison sanitaire, le Forum du Réseau du Musée national de l’histoire de l’immigration organisé pour la première fois en partenariat avec le Groupe de recherche Achac aura lieu le 5 octobre 2021 au Palais de la Porte Dorée. L’événement est organisé en partenariat avec l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires (ANCT) et la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (Dilcrah). Cette journée exceptionnelle est l’occasion pour le réseau national et international de partenaires institutionnels, artistiques, publics ou privés, scolaires, ou encore académiques du Musée et du Groupe de recherche Achac, de repenser collectivement la manière dont il peut assurer une meilleure visibilité culturelle aux acteurs de l’immigration et de sa mémoire en France, et de promouvoir une meilleure médiation avec celui-ci. Les dix-huit expositions du programme « Un siècle d’immigration des Suds en France » du Groupe de recherche Achac (dont les deux dernières sur la Champagne-Ardenne et la Corse), ainsi que les trois expositions mobiles du Musée et deux œuvres de sa collection nationale seront présentées dans l’espace Marie Curie et accompagnées de médiations par de nombreux spécialistes, chercheurs et acteurs associatifs de l’histoire de l’immigration. Des échanges avec des invités comme les comédiens du Good Chance Theater seront par ailleurs organisés, plus d’une trentaine d’experts et de spécialistes interviendront tout au long de la journée et le Forum du Réseau se clôturera par un échange entre plusieurs personnalités (notamment Pap Ndiaye et Alain Mabanckou). Retenez la date du 5 octobre et inscrivez-vous à la rentrée de septembre. En savoir plus |
France Article Les sœurs Nardal, aux avant-postes de l’histoire Publié le 17 juillet 2021 Le Monde Les sœurs Jane et Paulette Nardal ont longtemps été oubliées de la mémoire collective française. Il n’en demeure pas moins que leur activisme en faveur de la « cause » afro-antillaise dans le contexte des années 1930 a largement contribué au développement idéologique de la négritude, un concept souvent associé exclusivement à Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire. À l’origine du Salon de Clamart, consacré aux discussions sur les problématiques raciales de leur temps, et femmes d’influence auprès de grands journaux ou d’illustres écrivains de l’époque, les sœurs martiniquaises — et l’effervescence idéologique qu’elles ont entraîné — retrouvent aujourd’hui leur place au sein des sphères académique et médiatique. Leurs histoires sont également à retrouver dans le recueil Portraits de France. Lire l’article France Podcast Être française issue de l’immigration maghrébine, loin des clichés Publié le 9 juillet 2021 7 milliards de voisins – RFI Sarah Diffalah et Salima Tenfiche, co-auteures du livre Beurettes, un fantasme français (Seuil, 2021), et Bouchera Azzouz, réalisatrice de documentaires féministes sur l’immigration, déconstruisent les stéréotypes qui réduisent et enferment les femmes issues de l’immigration maghrébine en France. Anciens, ces clichés puisent leur source dans une longue tradition orientaliste et participent au développement de la figure de la « beurette », victime malgré elle des fantasmes sexuels et des polémiques en lien avec l’immigration maghrébine et l’islam. Écouter le podcast France Événement QG Paris Goutte d’Or : Zone franche Jusqu’au 1er août 2021 Institut des Cultures d’Islam (Paris) Les structures et établissements artistiques Doual’Art (Cameroun), Think Tanger (Maroc) et Institut des Cultures d’Islam (France) proposent, dans le cadre de la Saison Africa2020, une réflexion artistique sur l’expression de « zone franche », pensée comme un lieu où diverses influences se rencontrent et échangent idées comme marchandises. Depuis près de 6 mois, spectacles, conférences, visites et ateliers sont ainsi organisés et font de cet évènement une vraie mosaïque panafricaine. Ne ratez pas cette semaine les dernières représentations de cette belle programmation. En savoir plus France Article Joséphine Baker aux portes du Panthéon ? Publié le 19 juillet 2021 Le Devoir L’article retrace, à travers une multitude d’anecdotes, la vie de Joséphine Baker, l’une des chanteuses et danseuses les plus emblématiques des « Années folles ». À la lumière de son éventuelle panthéonisation, qui n’attend que l’approbation du Président de la République Emmanuel Macron, Marie Canet, auteure de l’essai Baker(Françoise Bourin, 2020), nous rappelle à quel point cette star noire internationale a influencé le monde du spectacle français tout en incarnant un symbole politique fort. Son histoire est aussi à retrouver dans le recueil Portraits de France. Lire l’article France Entretien Le chantier de la voie ferrée Congo-Océan peut être considéré comme un crime contre l’humanité Publié le 20 juillet 2021 Le Monde Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne spécialiste des questions coloniales, professeure émérite d’histoire à l’Université Paris-Diderot, évoque l’un des nombreux chantiers meurtriers qu’a ordonné la France en Afrique équatoriale française. La voie ferrée Congo-Océan, construite dans l’actuelle République du Congo entre 1921 et 1934, a en effet été le théâtre d’un système de travail forcé – pourtant officiellement interdit à l’époque – exploitant les populations colonisées pour exporter des ressources vers la métropole. Selon elle, dans une exigence de mémoire, il est aujourd’hui primordial de reconnaître les abus de la colonisation et d’en assumer l’héritage lorsqu’il n’est pas en phase avec les valeurs républicaines françaises. Lire l’entretien France Article La violence, Haïti et les colons Publié le 19 juillet 2021 Le Devoir Plusieurs semaines après l’assassinat du Président de la République d’Haïti Jovenel Moïse, les débats sur les supposées violence et mal-gouvernance du peuple haïtien sont nombreux, et traduisent un manque de recul sur l’histoire coloniale et postcoloniale du pays. À rebours des discours faisant d’Haïti une nation condamnée à la violence, Chantal Roromme, professeur de science politique et ancien fonctionnaire des Nations unies en Haïti, propose une grille de lecture historique des relations de domination avec son voisin étatsunien, impliqué à de nombreuses reprises dans la nomination de dirigeants haïtiens, mais également dans des épisodes de répression sanglants. Lire l’article |