Inter-réseaux – Bulletin de veille Voir la version en ligne |
N° 433 2 juin 2022 |
Retour sur la COP15 sur la lutte contre la désertification : des avancées en deçà des défis Du 9 au 20 mai, Abidjan accueillait la COP15 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). Moins connue que la COP pour le climat, qui se déroulera en Egypte en novembre prochain, la convention sur la lutte contre la désertification adoptée en 2014 concerne la dégradation des terres dans les régions arides, semi-arides et subhumides sèches, générée soit par le changement climatique, soit par les activités anthropiques. Les enjeux sont de taille, en particulier pour l’Afrique. Selon un rapport publié par l’ONU quelques jours avant le début du sommet, la désertification concerne 40 % des terres émergées et affecte déjà environ la moitié de l’humanité. La désertification affecte non seulement la sécurité écologique de la planète, mais aussi sa stabilité socio-économique. D’après les Nations unies toujours, 50 millions de personnes pourraient être déplacées au cours des dix prochaines années en raison de la dégradation des terres arables. À l’issue des discussions, des dizaines de décisions ont été adoptées, prévoyant notamment « l’accélération de la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 », le renforcement « de la résilience face à la sécheresse en identifiant l’expansion des zones arides » et l’amélioration de « l’implication des femmes dans la gestion des terres ». Pour la première fois, la question foncière a été prise en compte et il a été régulièrement rappelé que la mise en place d’un régime foncier constituait un prérequis indispensable à une lutte efficace contre la dégradation des terres. Malgré ces résultats, plusieurs observateurs font état d’un bilan mitigé. De nombreux délégués du continent africain espéraient greffer un protocole additionnel sur la sécheresse à la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification : cet instrument juridique contraignant aurait permis de drainer des financements pour lutter contre la sécheresse et ses conséquences, en plus d’inciter les pays touchés par ce phénomène climatique à mettre en place des plans d’action nationaux comprenant notamment des systèmes d’alerte précoce. Par ailleurs, alors que l’ONU estimait à 1 600 milliards de dollars l’enveloppe nécessaire, sur dix ans, pour restaurer les terres, à l’issue de la COP15, seule la Côte d’Ivoire a annoncé un chiffre : 2,5 milliards de dollars (sur dix ans) pour son « initiative d’Abidjan ». La société civile, dans sa déclaration finale, regrettait de son côté que les approches agroécologiques n’aient pas été davantage mises en avant. Nous vous proposons ci-dessous une série de ressources en lien avec cette COP15. Le prochain numéro de notre revue Grain de sel portera sur les enjeux liés à l’environnement et à l’agriculture et abordera notamment les questions de rapport de force des pays africains dans les négociations internationales climat et la gouvernance mondiale de la lutte contre le changement climatique. Visiter le site de la CNULCD, qui regroupe tous les documents officiels : https://bit.ly/3GHfKSz Retrouver toutes les discussions publiques sur la web TV de la COP15, ainsi qu’une série d’interviews avec ses principaux acteurs : https://bit.ly/3x8uAOK Lire un article du Financial Afrik, résumant les principales décisions adoptées et initiatives lancées lors de cette COP : https://bit.ly/3ap3IB4 Lire un article du Monde, dressant le bilan mitigé de cette COP : https://bit.ly/3tbTeeV Lire un article de La Tribune Afrique, pointant aussi un bilan “en demie-teinte” : https://bit.ly/3M7WkYe Lire une note du Pôle Foncier Montpellier et l’IRD sur l’importance de prendre au sérieux les droits fonciers et les processus sociaux dans la lutte contre la dégradation des terres (4 p.) : https://bit.ly/3NRq2BJ Lire la déclaration finale des organisations de la société civile : https://bit.ly/3m2LND5 Retrouver les huit fiches thématiques sur l’agroécologie publiées par le CARI dans le cadre de la dynamique Désertif’actions 2022 pour mettre l’agroécologie au cœur de l’agenda de la lutte contre la désertification et la dégradation des terres : https://bit.ly/3PSDuaz |
Carte – Unités de transformation et centres de collecte de lait local dans huit provinces du Burkina Faso Gret, mars 2022 Cette carte montre la répartition des unités de transformation et des centres de collecte de lait local dans huit provinces du Burkina Faso (Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Dori, Banfora, Djibo, Fada et Kaya). Elle est issue d’une étude réalisée dans le cadre du projet Go-In afin de recenser de manière exhaustive, puis de caractériser et de géolocaliser les unités de transformation de lait local et les centres de collecte de lait dans ces huit provinces. Au total, l’étude a permis de recenser 147 unités de transformation de lait dans ces huit provinces enquêtées. En moyenne 237 litres de lait sont transformés quotidiennement par ces unités, avec de grandes différences : 111 unités transforment entre 0 et 100 litres de lait par jour mais seules 4 unités entre 1 001 et 7 000 litres de lait par jour. Cette étude montre aussi que la majorité des centres de collecte (78%) sont sous la responsabilité d’un homme, contrairement au maillon transformation où les femmes sont majoritaires (53 %). Lire la synthèse de l’étude (6 p.) : https://bit.ly/3ay4agB Voir aussi la note de synthèse présentant le dispositif de suivi-évaluation du projet Go-In (6 p.) : https://bit.ly/3NR4BB7 |
Organisations paysannes Rapport – Multiplicité des rôles des organisations paysannes et de producteurs face à la crise engendrée par la COVID-19 Fida, mai 2022 La crise sanitaire, économique et sociale engendrée par la pandémie de Covid-19 a-t-elle transformé les organisations paysannes (OP) ? Quels rôles ces organisations ont-elles été appelées à jouer en réponse à la crise ? Cette étude produite par le FIDA et rédigée par Vital Pelon (membre individuel d’Inter-réseaux) sur la base d’entretiens qualitatifs avec plus de 30 OP dans le monde aborde ces questions. Pour lire le rapport (102 p.) et son résumé (8 p.) : https://bit.ly/3av1HDv Retrouver ces documents en anglais : https://bit.ly/3zcKgBT Rapport – Action collective, auto-organisation et rôle des organisations paysannes dans la mise à échelle et l’institutionnalisation des champs écoles paysans FIDA, février 2022 Cette capitalisation cherche à analyser dans quelle mesure l’approche Champ École Paysan a aidé les paysans à s’engager dans une action collective, à se regrouper et à devenir plus autonomes pour répondre aux problèmes auxquels ils étaient confrontés. Cette capitalisation met également l’accent sur le rôle et l’importance des organisations de producteurs et de leurs faîtières dans ces processus. Lire le rapport : https://bit.ly/3MfDQ7T Accéder à sa version en anglais : https://bit.ly/3PVzxSr Interprofessions Rapport – Rôle de la Table Filière Karité dans l’appui aux producteurs locaux au Burkina Faso Bioversity International, Cifor, INERA, 2021 Cette étude analyse le rôle joué par l’organisation interprofessionnelle de la filière karité du Burkina Faso, la TFK. Elle décrit le cadre politique et réglementaire qui encadre les activités liées au karité dans le pays, puis aborde la genèse de la TFK ainsi que son organisation et son fonctionnement. Elle met enfin en avant une série de défis pour la suite. Lire l’étude (58 p.) : https://bit.ly/3PSMBId Retrouver les travaux menés par Inter-réseaux et le Larès sur le rôle des interprofessions en Afrique de l’Ouest : https://bit.ly/3ruR88j Lire notre sélection de ressources sur le sujet (2018) : https://bit.ly/3x4A3op Sécurité alimentaire Podcast – Insécurité alimentaire : crises en stocks France culture, mai 2022 Dans cet épisode du podcast « Sahel : la nouvelle donne », Jean Sibiri Zoundi (CSAO/OCDE) souligne l’importance de distinguer les réponses structurelles à apporter face aux crises alimentaires récurrentes et les politiques d’atténuation, notamment celles de stockage. Elodie Maitre d’Hôtel (Cirad) présente l’expérience du warrantage au Burkina Faso et Moussa Tchangari (Alternative Espaces Citoyens) fait un bilan mitigé de l’initiative 3N, « les Nigériens nourrissent les Nigériens ». Écouter l’émission (60’) : https://bit.ly/3x0yecc Approche territoriale Rapport – Approche territoriale en contexte de crise : un levier pour le renforcement de la résilience ? Groupe URD, mai 2022 Cette étude analyse les modalités de mise en œuvre d’une “approche territoriale” en se fondant sur un projet mené dans la région du Lac Tchad, ainsi que ses principaux effets à des échelles différenciées. Pour cela, elle interroge plus largement la notion polysémique de territoire dans les sociétés du bassin du lac Tchad, notamment par la compréhension des processus d’appropriation et de représentation de ces espaces. Accéder au rapport : https://bit.ly/3NP1r0x Foncier Article – En Afrique, les grandes acquisitions de terres sont toujours aussi opaques Le Monde, mai 2022 Cet article revient sur le rapport de Land Matrix Initiative, paru le 16 mai dernier. Portant sur 730 transactions foncières, ce rapport montre que les règles internationales de transparence et de consultation des populations sont largement inappliquées. Il souligne aussi qu’entre 2010 et 2020 en Afrique subsaharienne, 7,3 millions d’hectares sont passés sous contrat de location ou d’acquisition, dont moins de 40 % auraient finalement été mis en valeur. Lire l’article : https://bit.ly/3taoPh8 Pastoralisme et élevage Bulletin bimestriel sur la veille informative et l’impact de la Covid-19 sur les ménages pastoraux et agropastoraux Réseau Billital Maroobé (RBM), mai 2022 Le bulletin mars-avril 2022 sur les ménages pastoraux et agropastoraux confirme qu’une période de soudure difficile s’est installée. Il souligne qu’à l’Ouest du Sahel, la faible disponibilité du pâturage et sa raréfaction progressive ont provoqué des mouvements importants de transhumance vers les zones Sud, toutefois entravés par l’insécurité grandissante et la mesure de blocus adoptée par la CEDEAO contre le Mali. Lire le bulletin (13 p., 2, 4 Mo) : https://bit.ly/3x5KyrT Bulletin d’information du Projet d’assistance aux familles d’éleveurs confrontées aux effets cumulés de la soudure pastorale, de l’insécurité et de la pandémie de Covid-19 (PAS2P) RBM, DDC, mai 2022 Ce quatrième numéro du bulletin du PAS2P fait le point sur l’avancement des activités de recapitalisation du cheptel au niveau des ménages, et revient sur la façon dont les activités du PAS2P contribuent à la création d’un cadre plus favorable aux activités des agro-éleveurs. Lire le bulletin (16 p., 11 Mo) : https://bit.ly/3taqmno Article – A typology of smallholder livestock production systems reflecting the impact of the development of a local milk collection industry: Case study of Fatick region, Senegal Pastoralism Journal, 2022 L’objectif de cette étude est d’élaborer une typologie permettant de caractériser les systèmes de production animale actuels dans la région de Fatick au Sénégal. La région étudiée donne par ailleurs à voir un nouveau type de développement d’élevage familial, dans lequel l’implantation d’une laiterie et de son centre de collecte de lait a créé une nouvelle dynamique dans les activités de production. Lire l’article (14 p.) : https://bit.ly/3wZkTkt Agriculture familiale Débat vidéo – Are we doing enough to support small-scale farmers? Debating Africa, mai 2022 Quel rôle les petits exploitants agricoles jouent-ils dans la sécurité alimentaire ? Comment mettre leur savoir-faire au service de la lutte contre le changement climatique ? Devons-nous importer moins et acheter local ? Dans cette vidéo (en anglais sous-titrée anglais), l’activiste environnementale et géographe Hindou Oumarou Ibrahim et Sara Mbago-Bhunu du FIDA débattent sur ces questions. Voir la vidéo (8’) : https://bit.ly/3x1uQOb Contractualisation Article scientifique – Contract Farming as a Last-resort Option to Finance Rice Cultivation in Senegal Cirad, décembre 2021 Cet article sur la filière riz au Sénégal montre que les agriculteurs solvables utilisent des contrats de commercialisation pour rester sur le segment formel du marché du crédit, tandis que les agriculteurs endettés utilisent les contrats de production informels comme dernier recours avant d’être exclus du marché du crédit. Les auteurs mettent en avant les opportunités et les risques de tels contrats. Lire l’article (19 p., 2 Mo) : https://bit.ly/3NQOIdW Lire un article de 2019 des mêmes auteurs sur la modernisation de la filière riz au Sénégal (21 p.) : https://bit.ly/3MaHznr Politiques agricoles et alimentaires Rapport – Suivi des politiques agricoles et alimentaires au Mali 2022 FAO, avril 2022 Ce rapport présente une évaluation des politiques nationales de soutien à l’agriculture au Mali entre 2005 et 2020. Elle souligne notamment que les dépenses publiques sont trop faibles et en forte baisse. Selon les auteurs, les subventions aux intrants sont importantes, au détriment de celles allouées à la recherche et à la vulgarisation, et l’appui massif au riz et au coton ne favorise pas la diversification. Lire le rapport : https://bit.ly/3NP1RUF Retrouver la synthèse d’Inter-réseaux consacrée aux politiques agricoles au Mali (2018) : https://bit.ly/3sD0XDi Niébé Article – Le niébé, une alternative pour la souveraineté alimentaire des pays d’Afrique subsaharienne ? The Conservation, mai 2022 Le niébé représente la plus importante culture de légumineuse à graines d’Afrique subsaharienne, en particulier dans les zones de savane aride à semi-arides. Le Nigéria et le Niger représentent à eux deux près de la moitié de la production mondiale. Cet article souligne les nombreuses qualités du niébé, d’un point de vue nutritionnel, mais aussi pour les sols et la gestion des ressources en eau. Lire l’article : https://bit.ly/3tazQiA Note de synthèse – Le niébé, les promesses d’une filière durable, nutritive et porteuse Projet Go-In, mars 2022 Le projet Go-In a commandité une étude sur la filière niébé au Burkina Faso. Elle montre que cette culture très répandue joue un rôle important dans l’alimentation et l’économie nationale. L’étude émet aussi des recommandations parmi lesquelles : renforcer le cadre légal sur l’importation, à la distribution et à la gestion des engrais et produits phytosanitaires ; appuyer l’adoption et/ou l’application de textes favorisant la consommation des produits locaux ; ou encore appuyer la mise en place des associations de commerçants. Lire la note (4 p.) : https://bit.ly/3zbsBdQ Coton Émission radio – Burkina Faso: la filière du coton bio après Monsanto RFI, avril 2022 En 2016, notamment suite à des déconvenues avec l’utilisation d’OGM Monsanto, le Burkina Faso décide de soutenir une filière bio démarrée en 2004 avec le projet Helvetas. Ce reportage s’intéresse à la filière du coton bio burkinabé, avec comme invité spécial Bruno Bachelier, correspondant de la filière coton au Cirad. Écouter l’émission (48’) : https://bit.ly/3GJLare Maraîchage Reportage vidéo – Culture maraîchère au Burkina : Les pesticides dangereux dans nos assiettes ! Droit Libre TV, mars 2021 Au Burkina Faso, la culture maraichère voit l’utilisation intensive d’engrais et de pesticides chimiques. Dans ce reportage, des spécialistes mettent en garde contre les dangers auxquels s’exposent les producteurs et les consommateurs, et les avantages à recourir à la production à travers les engrais naturels. Voir le reportage (8’) : https://bit.ly/3NNblj7 Apiculture Podcast – Miel en Côte d’Ivoire : des apiculteurs souhaitent structurer la filière RFI, mai 2022 Le Nord de la Côte d’Ivoire est réputé pour sa production de miel. L’activité permet souvent aux paysans – qui en font une activité secondaire – d’obtenir un complément de salaire, mais de plus en plus de jeunes actifs souhaitent s’y consacrer entièrement. Ils aimeraient que ce secteur se développe et soit réglementé et structuré. C’est le cas d’Ali Coulibaly, suivi dans la région de Korhogo. Écouter le reportage (2’30) : https://bit.ly/3mcmnTe |
Webinaire – Droits et gouvernance de l’eau pour les pasteurs Les projets d’approvisionnement en eau négligent souvent ou comprennent mal les besoins en eau et les pratiques de gestion des pasteurs mobiles. Le Rural Water Supply Network (RWSN) et la Coalition of European Lobbies for Eastern African Pastoralism (CELEP) organisent le 7 juin à 14h30 CEST (12h30 GMT) un webinaire permettant à des intervenants d’Afrique et d’Asie de discuter sur les droits et la gouvernance de l’eau des pasteurs, avec une attention particulière aux problèmes rencontrés par les femmes. Inscriptions : https://bit.ly/3wZ36uS Séminaire – Les forêts africaines : des ressources sous tension, entre usages et préservation Alors que la préservation des forêts est devenue un enjeu environnemental et économique majeur, des mesures de gestion, voire de protection se mettent en place, mais qui peuvent accroître les tensions et générer des conflits d’usage. Ce séminaire, organisé le 4 juillet à Lomé (Togo), Tours (France) et en ligne, permettra aux intervenants (doctorants et jeunes chercheurs) de questionner ces tensions en s’appuyant sur des exemples pris sur des terrains africains. Informations : https://bit.ly/39ZfVfD Concours – Prix Bernard Njonga pour la littérature sur le développement rural Le prix Bernard Njonga pour la littérature sur le développement rural vise à encourager les personnes à porter un regard citoyen sur les problèmes du monde rural et à contribuer à leur résolution et au changement de mentalité. Le concours est ouvert à tous. L’œuvre proposée doit avoir été créée dans les deux ans qui précèdent la date limite pour l’envoi des soumissions, fixée au 18 octobre. Conditions de participation : https://bit.ly/3azguNC |
Publication LinkedIn – Les plantes améliorantes : la Crotalaria Retusa Cirad’Innov Agriculture durable, mai 2022 Dans le cadre du projet d’appui à la transition agroécologique dans les zones cotonnières du Bénin (Tazco), de nouvelles techniques agricoles ont été développées afin d’améliorer les moyens d’existence des producteurs de coton, notamment via les “plantes améliorantes” comme la Crotalaria Retusa. Cette fiche met en avant ses nombreux avantages (lutte contre les mauvaises herbes, aération du sol, conservation de l’eau du sol…) mais aussi ses limites (risque de conflit entre agriculteurs et éleveurs, les animaux consommant la biomasse, et le risque d’incendie). Voir la publication : https://bit.ly/3x5WQlg |