Newsletter #5 – 29 juin 2022 |
Tribune De la recherche au roman (et vice-versa) Par Carol Mann Historienne de l’art et sociologue, Carole Mann est spécialiste de la problématique du genre et du conflit armé, dont elle a contribué à initier l’étude en France, à partir de ses propres travaux en Bosnie durant le siège de Sarajevo. Chercheuse associée au SOAS à Londres, elle a créé en 2000 l’association Femaid, qui travaille avec des femmes en Afghanistan rural. Auteure d’études, de romans et de nombreux articles, son dernier ouvrage Hôtel des Chutes : chronique juive de Stanleyville. 1945-1948est paru aux éditions Samsa en 2022. Encensée par l’historienne et spécialiste de l’Afrique Catherine Coquery-Vidrovitch, elle explique sa démarche en tant que chercheuse et auteure de romans. Lire la tribune |
Focus/invitation |
Exposition et table ronde « Portraits de France » à Sarcelles |
Mercredi 6 juin 2022 à 18h30 Maison de quartier Watteau (Sarcelles) La ville de Sarcelles accueille l’exposition itinérante « Portraits de France », conçue par le Muséum national d’histoire naturelle et le Groupe de recherche Achac, du 4 au 29 juillet 2022. Dans le cadre du Plan territorial de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations (PLURADIS) de Sarcelles, le public est invité à découvrir des parcours de vie exceptionnels de femmes et d’hommes qui, bien que « venus d’ailleurs », ont été des acteurs décisifs du grand récit national français. Le vernissage aura lieu mercredi 6 juillet, en présence de Patrick Haddad, Maire de Sarcelles, Chantal Ahounou, adjointe au Maire et déléguée à la lutte contre les discriminations et droit des femmes, accompagnés des commissaires de l’exposition et des membres du comité scientifique du recueil « Portraits de France ». Une table ronde accompagne cette soirée exceptionnelle, animée par Frédéric Callens (MNHI), avec Pascal Blanchard, historien et président du comité scientifique « Portraits de France », Aurélie Clemente-Ruiz, directrice du Musée de l’homme et co-commissaire de l’exposition « Portraits de France », Yvan Gastaut, historien et coordinateur des rédacteurs du recueil « Portraits de France », et de Naïma Huber-Yahi, historienne. |
France Podcast Du bon sauvage à l’indigène, regards européens sur le corps nu Diffusé le 21 juin 2022 France Culture – Le cours de l’histoire Des premiers voyages des explorateurs au XVIe siècle jusqu’à l’expansion coloniale au XIXe siècle, le corps de l’« Autre » fascine autant qu’il inquiète les Européens. De quelle manière la figure du « sauvage » évolue-t-elle dans le regard occidental ? Xavier Mauduit, accompagné de Sandrine Lemaire, historienne spécialiste de l’histoire et de la culture coloniale française, codirectrice du Groupe de recherche Achac, et de Jérôme Thomas, anthropologue et historien spécialiste de l’histoire et de l’éducation du corps et des parures corporelles, interrogent la construction du mythe du « bon sauvage ». Élaboré à travers un regard à la fois fasciné et révulsé des colons européens, ce mythe a justifié la présence coloniale à travers le besoin de civiliser le corps colonisé. Sandrine Lemaire et Jérôme Thomas ont, tous les deux, collaboré à l’ouvrage Sexe, Race & Colonies (La Découverte) en 2018. Écouter le podcast France Exposition Joséphine Baker, une vie d’engagement Jusqu’au 29 octobre 2022 Musée départemental de la résistance et de la déportation de Haute-Garonne (Toulouse) Entre archives historiques, œuvres emblématiques et créations contemporaines, cette exposition sur le parcours de vie singulier de Joséphine Baker propose un nouveau regard sur cette icone française d’origine américaine. Danseuse phare des music-hall dans les Années folles, elle s’engage à défendre les valeurs de la République face à l’idéologie nazie en rejoignant les Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, elle poursuit son combat pour la citoyenneté et les droits humains, et devient alors la muse de nombreux artistes de l’époque, en plus d’être une vedette populaire qui gagne le cœur des Français. Son message résonne toujours autant et elle est érigée en symbole aux multiples facettes : féministe, militante antiraciste et engagée pour une liberté inébranlable et insoumise. Joséphine Baker est une des personnalités du recueil « Portraits de France ». En savoir plus Pour aller plus loin Belgique Article Métis, les enfants cachés de la colonisation Publié le 22 juin 2022 RTBF À l’époque du Congo belge, les enfants nés d’une mère noire et d’un père blanc sont placés dans des institutions religieuses gérées par la mission catholique des sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, appelées les « Sœurs blanches ». L’administration coloniale belge et le roi du Rwanda, Mutara III, n’envisagent pas d’avenir pour ces métis qui représentent « un danger pour la colonisation ». Certains religieux et religieuses ont toutefois démontré un grand sens de l’empathie envers ces enfants. Sœur Lutgardis, directrice de l’école-orphelinat de Save dans les années 1950, est une pionnière dans la protection et la reconnaissance des métis afro-belges. Craignant pour la vie des enfants métis, elle fera tout pour les évacuer vers la Belgique. Lire l’article | France Conférence Les mercredis du savoir : réflexions autour de l’histoire de l’immigration algérienne avec Benjamin Stora Mercredi 6 juillet 2022 à 18h Grande Mosquée (Paris) L’histoire de l’immigration algérienne en France au XXe siècle est complexe. Durant l’entre-deux-guerres, les immigrés algériens viennent en France afin de trouver un emploi qui permettrait à leur famille de subsister. Les premières organisations nationalistes naissent de ces mouvements migratoires, qui rêvent de voir l’Algérie indépendante lors de réunions dans des cafés. Après 1962, l’Algérie libre nourrit les espoirs de ces exilés. Pourtant, vingt ans plus tard, l’immigration s’installe durablement et les combats politiques perdurent. Benjamin Stora, historien et spécialiste de l’histoire algérienne, animera cette conférence à la Grande Mosquée de Paris pour revenir sur cette longue histoire. En savoir plus France Article Comment la France a riposté aux demandes de réparations d’Haïti Publié le 20 mai 2022 New York Times En 1825, 21 ans après l’indépendance de Haïti, un navire français jette l’ancre dans le port de Port-au-Prince, sa capitale. Un émissaire du roi Charles X vient lancer un ultimatum : Haïti doit payer une indemnité à ses anciens esclavagistes pour le dommage causé et les pertes économiques, ou affronter une nouvelle guerre. Le pays a alors versé à la France l’équivalent de centaines de millions de dollars. Cette enquête du New York Timesretrace l’histoire de la dette qui a entravé le développement du pays pendant plus de 100 ans. Lire l’article Pays-Bas Exposition Our colonial inheritance [notre héritage colonial] À partir du 24 juin 2022 Musée Tropical (Amsterdam) Le 24 juin 2022, le musée Tropical d’Amsterdam inaugure une nouvelle section dans son exposition permanente. Les dix salles de l’exposition « Our colonial inheritance » [notre héritage colonial] présentent le fonctionnement des nombreuses structures coloniales à travers des photographies, des instruments de musique, des peintures et des objets de la vie quotidienne. De plus, le musée met à disposition des ressources pour s’informer et agir. Dans le prolongement du travail de nombreux pays européens, la création d’un musée sur l’histoire coloniale en France est plus que jamais nécessaire pour réconcilier les mémoires et apaiser les tensions qui fragmentent la société. Depuis de nombreuses années, le Groupe de recherche Achac travaille – à travers des expositions, des ouvrages et des documentaires – sur les représentations et imaginaires hérités de la période coloniale pour expliquer comment le colonialisme a façonné le monde actuel. Découvrir l’exposition |