Keeanga-Yamahtta Taylor Black Lives Matter Préface de Sylvie Laurent Traduit de l’anglais par Célia Izoard Collection « Éléments » ISBN : 9782748905014 416 pages – 11 × 18 cm – 13 euros Comment le mouvement Black Lives Matter a-t-il pu naître sous le mandat du premier président noir ? Une plongée dans l’histoire du racisme aux États-Unis, écrite par une universitaire et militante membre du mouvement Black Lives Matter. Cet essai revient sur l’«économie politique du racisme» depuis la fin de l’esclavage, le reflux des mouvements sociaux des années 1960 et l’essor d’une élite noire prompte à relayer les préjugés racistes et anti-pauvres. Il défend le potentiel universaliste de Black Lives Matter : afro-américain et tourné contre les violences policières, il peut parfaitement rallier d’autres groupes et s’étendre à une lutte générale pour la redistribution des richesses.Dès 2017, K-Y. Taylor avait anticipé la déflagration qui suivra l’assassinat de George Floyd en 2020, comme plus tôt le meurtre de Mike Brown par un policier blanc avait marqué un point de rupture pour les Afro-Américains de Ferguson (Missouri). Peut-être était-ce à cause de l’inhumanité de la police, qui a laissé le corps de Brown pourrir dans la chaleur estivale. Peut-être était-ce à cause de l’arsenal militaire qu’elle a sorti dès les premières manifestations. Avec ses armes à feu et ses blindés, la police a déclaré la guerre aux habitants noirs. Réédition avec une préface qui actualise ce classique sur le renouveau des luttes contre le racisme aux États-Unis à l’aune de l’évolution des luttes sociales au cours de la dernière décennie. En savoir plus |
Olivier Barancy Plaidoyer contre l’urbanisme hors-sol et pour une agriculture raisonnée Collection « Contre-Feux » ISBN : 9782748904970 192 pages – 12 × 19,5 cm – 15 euros L’architecte contemporain est le dernier avatar du démiurge qui ne produit plus des lieux à vivre mais à regarder. Des villes privées aux villes intelligentes et écocités, quelles sont les conséquences de ces formes d’urbanisation sur les populations? « Au niveau international, on assiste depuis le début des années 2010 à une certaine mutation chez les architectes. Ils sont apparentés à ce qui pourrait révéler une prise de conscience plus générale dans la profession : la tendance slow built — soit “construit lentement”, une approche usant de matériaux renouvelables, de structures réversibles et frugales en énergies. À l’échelle architecturale, il faut cesser de démolir pour réhabiliter les bâtiments de toutes époques, les améliorer, les surélever ponctuellement, tout en maîtrisant la densité. Ce qui implique aussi la question de la taille critique d’une ville agréable à vivre, qu’on appréhende d’abord à pied et où fonctionne un réseau de transports en commun efficace et peu onéreux. À l’échelle urbaine, la ville de demain est donc déjà construite. Il faut maintenant revendiquer un urbanisme imprévu ou temporaire qui soit l’affaire de tous. Et d’abord en limitant le désastre de la planification liée au développement : procéder à petits pas, préférer la réversibilité et compter sur l’invention humaine – les architectes ne se prennent pas tous pour des démiurges, certains sont même à l’écoute et au service de leurs clients, comme ils l’étaient jusqu’il n’y a pas si longtemps… » Alliant un panorama des diverses solutions urbanistiques adoptées par la plupart des pays sur les cinq continents et de nombreux exemples précis sur la situation française (ainsi s’ouvre-t-il sur la rue d’Aubagne à Marseille), ce livre démonte les fausses solutions et traite des pistes réalistes souhaitables. Il propose un diagnostic du pire à bannir et du meilleur à développer à une époque où ce qui reste à sauver d’un mode de vie vivable peut encore l’être. En savoir plus |
Jack Common Contre mauvaise fortune Traduit de l’anglais et préfacé par Laure Mistral Collection « Littératures » ISBN : 9782748904864 288 pages – 14 × 21 cm – 20 euros « La voix authentique de l’homme ordinaire », George Orwell Ce qui me revient aujourd’hui des brumes de ce lointain passé, ce sont des impressions confuses. Elles surgissent comme d’étranges poissons qui se précisent un bref instant de la lumière au bord de l’aquarium avant de replonger lentement dans les ténèbres du néant dont ils sont sorti… « Il est d’usage de joindre à la lettre de motivation répondant à une offre d’emploi des recommandations témoignant de sa bonne conduite et de ses capacités. À la place, je vous envoie mon horoscope. L’important chez un homme, ce n’est ni les talents, ni l’ardeur au travail, mais la chance. Il n’y a qu’un soleil; mais il ne brille pas pour tout le monde. C’est pour ça que le dieu que nous vénérons tous en secret s’appelle la Chance. Ses archanges se nomment l’Hérédité et le Milieu – mais il peut même s’en passer au besoin. La Chance est le seul Dieu qu’on voit faire des miracles tous les jours: l’homme le plus pauvre du royaume peut se trouver libéré à la fois de la malédiction héréditaire et du carcan du milieu par la seule magie d’une suite de chiffres. Alors évidemment, c’est pas tous les jours… Ce genre de corne d’abondance, c’est » pas pour tout le monde. Par contre, tout le monde peut en attraper quelques miettes – et ça fait toujours plaisir… » Jack Common façonne une vision sensible de la classe ouvrière sur un mode autobiographique, dominé par l’ironie, l’humour et l’autodérision. Un mariage entre style littéraire et expression culturelle populaire, depuis les réparties et les plaisanteries locales jusqu’au formalisme du monologue et du music-hall. En savoir plus |
À lire en ligne : Sur Black Lives Matter : Black Lives Matter : les leçons d’une révolte, tribune de Sylvie Laurent, 05/11/19 Combien vaut la vie d’un Noir aux États-Unis ?, tribune de Sylvie Laurent, 17/05/15 Peaux noires, masques blancs, tribune de Sylvie Laurent, 14/05/20 S’associer pour mieux lutter : Black Lives Matter, une révolte de classes, préface de Sylvie Laurent Sur Contre mauvaise fortune : « Jeune prolétaire cherche patron dévoué » Pour ceux qui ont connu les horizons fermés et la craintes de l’avenir, préface de Laure Mistal Sur Plaidoyer contre l’urbanisme hors-sol et pour une architecture raisonnée : Les leçons de la rue d’Aubagne – Marseille, préface d’Olivier Barancy La ville n’est pas le problème mais la solution |