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Newsletter #514 – 13 septembre 2023 Tribune « Quarante ans après, l’histoire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 reste à écrire » par Christian Delorme Le père Christian Delorme, surnommé « le curé Minguettes », a été l’un des organisateurs de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. Parmi ses nombreux engagements, il a fait partie de l’équipe de direction de la Cimade, où il a milité pour la réforme du code de la nationalité ainsi que pour la défense du droit des étrangers et des enfants d’immigrés. Il a aussi participé à l’écriture de plusieurs ouvrages, avec Rachid Benzine, tels que Chrétiens et musulmans. Nous avons tant de choses à nous dire (Albin Michel, 2014) et L’église, la République, l’islam. Une révolution française (Bayard, 2016). Alors que nous célébrons cette année le 40e anniversaire de la Marche, il revient sur sa genèse, ses grands acteurs et actrices, et nous livre dans cette tribune son analyse — en amont du colloque du musée de l’Homme — sur ses retentissements mais aussi sur le travail qui reste à accomplir dans la société française notamment pour vaincre les violences policières et le racisme systémique. Il invoque, une fois encore, la voie de la non-violence, adoptée en 1983 mais aussi lors des marches qui lui succédèrent et bien souvent oubliées, comme puissance d’actions des combats passés, dont les fruits restent généreux, et à venir. Le père Christian Delorme interviendra le 20 septembre prochain au musée de l’Homme dans le colloque « Immigration, colonisation. Enjeux d’histoire / Enjeux de mémoire » organisé par le Groupe de recherche Achac et le Musée de l’Homme. Lire la tribune En savoir plus |
Évènement |
« Portraits de France » au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques |
Samedi 16 et dimanche 17 septembre 2023 Hôtel de Rothelin-Charolais (Paris) À l’occasion des Journées du Patrimoine, le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques (101 rue de Grenelle, Paris 7e) ouvre ses portes au public et propose dans son cadre exceptionnel — et en amont du colloque au Musée de l’Homme du 20 septembre — et chargé d’histoire l’exposition « Portraits de France ». Conçue par le Groupe de recherche Achac avec le Musée de l’Homme, l’exposition invite à découvrir les parcours de vie hors du commun de femmes et d’hommes issus des outre-mer et des diasporas ayant marqué l’histoire de France mais souvent méconnus. L’exposition (qui sera ensuite présentée au musée de l’Homme) circule auprès d’établissements publics et d’institutions et s’adresse à un large public. |
Ouvrage |
Libres de couleur. Les affranchis et leurs descendants en terres d’esclavage XIVe– XIXe siècle de Frédéric Régent |
À paraître le 14 septembre 2023 Éditions Tallandier Historien, spécialiste de l’histoire de l’esclavage et maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Frédéric Régent publie Libres de couleur. Les affranchis et leurs descendants en terres d’esclavage XIVe– XIXe siècle aux Éditions Tallandier. L’auteur mène une enquête détaillée à l’appui d’archives et d’éléments inédits sur les « libres de couleur », ces esclaves affranchis ou leurs descendants. Il revient ainsi sur ce statut spécifique, les potentialités qu’il offrait (ascension économique, commerce, etc.) comme sur les limites induites par le racisme et les préjugés de la société envers eux. À travers les siècles et les pays, de l’Amérique latine jusqu’aux Antilles en passant par les États-Unis, l’auteur retrace les conditions d’existence qui touchèrent des millions de personnes, ni esclaves, ni tout à fait libres. |
États-Unis Article « « Who gets remembered and why? » : the exhibition asking uneasy questions about the Atlantic slave trade » Publié le 31 août 2023 The Guardian Cet article revient sur l’exposition « Black Atlantic : Power, People, Resistance » présentée au Fitzwilliam Museum à Cambridge. À partir des collections de l’université de Cambridge, additionnées de nombreux prêts, l’exposition analyse et questionne le rôle de Cambridge dans la traite transatlantique mais aussi comment les artefacts produits à cette époque ont influencé les perspectives historiques. Par des dialogues avec des œuvres contemporaines, les commissaires Subryan Richards et Victoria Avery révèlent les mécanismes de déshumanisation dans la représentation des personnes réduites en esclavage et, en contrepoint, mettent en lumière des histoires jusqu’alors reléguées à l’oubli, de résilience et de libération, celles-là même qui menèrent à la production de nouvelles cultures regroupées sous le nom de « Black Atlantic ». Lire l’article France Évènement « La 20e édition du festival Origines Contrôlées de Tactikollectif » Du 20 octobre au 21 décembre 2023 Divers lieux (Toulouse) L’association toulousaine Tactikollectif présente le festival Origines Contrôlées, dont on célèbrera cette année la 20e édition avec une programmation riche et variée. Au travers de nombreux événements – projections, débats, concerts – le festival aborde des thématiques parfois sensibles et met en lumière la culture de ceux et celles qui habitent les « quartiers », de sa richesse, loin des images généralement véhiculées par les médias. Bien au contraire, Tactikollectif donne à voir une histoire en mouvement autour d’acteurs de la société civile, d’artistes, de citoyens et citoyennes premiers concernés par la mémoire et le patrimoine culturel de l’immigration. Un rendez-vous à ne pas manquer ! À découvrir | Outre-mer Article « Patrick Chamoiseau : « Si nous restons à patauger dans l’imaginaire colonial, la guerre des langues restera en vigueur » » Publié le 3 septembre 2023 Le Monde Patrick Chamoiseau, un des théoriciens les plus connus de la créolité et proche de Jean Bernabé et de Édouard Glissant, revient dans cet article sur le conflit qui oppose la préfecture à l’assemblée martiniquaise quant à la reconnaissance le 25 mai 2023 de la langue kreyol comme langue officielle de la Martinique au même titre que la langue française. Alors que la préfecture demande le retrait de cette décision, l’intention de hisser le kreyol sur le même plan d’égalité que le français révèle une volonté de l’île caribéenne d’affirmer son caractère multi-translinguistique, propre à sa culture et son histoire étroitement liées aux peuples amérindiens, africains, asiatiques… Dans cette analyse, l’écrivain décrypte les notions de « langue officielle » et de « langue régionale », symbole d’un imaginaire colonialiste. Lire l’article France Évènement « L’Orient revisité. Les photographes arméniens dans l’Empire ottoman » Jusqu’au 23 décembre 2023 Le Centre du patrimoine arménien (Valence) L’exposition exceptionnelle « L’Orient revisité. Les photographes arméniens dans l’Empire ottoman » revient sur l’importance de la photographie arménienne dans le monde ottoman avant la disparition des populations arméniennes. Les œuvres exposées témoignent d’un espace multiethnique, contrasté, où à l’opulence des palais des grandes citées se dispute la vétusté des villages ruraux. L’exposition révèle aussi l’usage, à des fins de communication et de propagande, de la photographie, sa production étant parfois ajustée pour correspondre aux imaginaires des voyageurs et du monde occidental. En savoir plus |