Consultez la version en ligne Newsletter #536 – 21 février 2024 Tribune Missak Manouchian, une vie héroïquePar Didier DaeninckxLe roman graphique Missak Manouchian, une vie héroïque (Les Arènes et Ministère des Armées, 2024) offre le récit du parcours exceptionnel de Missak Manouchian qui fut tout à la fois survivant du génocide, apatride, ouvrier, poète, héros de la Résistance et mort pour la France. Didier Daeninckx, écrivain, et Mako, dessinateur de bandes dessinées, s’associent de nouveau, à la suite de leurs collaborations remarquées pour La Différence (Casterman, 2013) et Tueur d’étoiles (Éditions Félès, 2023), pour réaliser cette bande dessinée historique sur une figure, trop souvent oubliée, de la Résistance française. Après le génocide arménien de 1915 dans lequel il perd ses deux parents, il se réfugie en France en 1924 où il sera ouvrier à Marseille. Il adhère au Parti communiste français en 1934, après avoir vu son dossier de naturalisation refusé en 1933, auquel il restera fidèle jusqu’à son assassinat dix ans plus tard. Ce beau roman graphique vient combler les trous de la mémoire oublieuse de l’histoire de France et rend enfin hommage à cet homme et sa femme, au parcours hors du commun, mort pour la France. Cet album est complété par un dossier réalisé par Denis Peschanski, historien et ancien directeur de recherche au CNRS, sur le rôle décisif des étrangers dans la Résistance. À l’occasion des 80 ans de son exécution, le 21 février 1944, le résistant d’origine arménienne Missak Manouchian entre au Panthéon, accompagné de son épouse Mélinée et de ses camarades de Résistance (une plaque sera apposée au Panthéon). La cérémonie d’entrée aura lieu à 18 h30 ce mercredi 21 février 2024. Didier Daeninckx livre en tribune pour le Groupe de recherche Achac les grands axes de cet ouvrage dans ce texte inédit. Lire la tribuneEn savoir plus Article« Douze expositions pour célébrer le sport, l’art et le corps »Paru le 16 février 2024 Le Monde À l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, de nombreuses manifestations culturelles mettent le sport à l’honneur. Le journal Le Monde propose une sélection de douze expositions à ne pas manquer partout en France. Parmi elles, l’exposition « Olympisme, une histoire du monde » se tiendra au Palais de la Porte Dorée – Musée national de l’histoire de l’immigration du 26 avril au 8 septembre 2024. Balayant 33 olympiades et plus d’un siècle d’histoire sociale et politique, cette exposition rassemble plus de 100 ans d’images mémorables, d’archives et de portraits d’athlètes aux destins étonnants. Cette exposition, organisée en partenariat avec le Groupe de recherche Achac (dans le cadre du programme « Histoire, sport & citoyenneté »), compte parmi ses commissaires Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, historiens et co-directeurs du Groupe de recherche Achac, ainsi que deux historiens habitués à collaborer avec eux : Yvan Gastaut et Stéphane Mourlanes. Et pour parfaire vos connaissances olympiques, ne manquez pas le colloque organisé le 11 juin 2024 au Palais de la Porte Dorée, « Olympisme, une histoire du monde. Entre histoire, patrimoine & héritages » qui rassemblera plus d’une trentaine de spécialistes de l’histoire du sport, des Jeux, et de leur patrimoine. Les inscriptions sont ouvertes ici. En savoir plus FranceArticle « Au pied du Mucem, l’esplanade du J4 portera le nom de Gisèle Halimi »Le 12 février 2024 Made in MarseilleÀ Marseille, l’esplanade devant le Mucem porte désormais le nom de Gisèle Halimi. Lundi 12 février, Benoît Payan, maire de la ville de Marseille, annonçait vouloir rendre hommage à la « combattante d’une vie, défenseuse infatigable de la cause des femmes ». Il estime que « Marseille est l’héritière de son combat, et s’y engage en inscrivant son nom ». Connue pour avoir défendu des militants nationalistes du Front de libération nationale (FLN) algérien, Gisèle Halimi a été l’avocate de la militante Djamila Boupacha en 1960. Elle signe le manifeste des 343 en 1971, affirmant avoir déjà avorté et réclamant ce droit pour toutes. En 1972, elle défend la jeune Marie-Claire, accusée d’avoir avorté et fait évoluer les mentalités au cours du fameux procès de Bobigny. Cette figure mythique de la cause des femmes est d’ailleurs mise à l’honneur dans l’exposition « Portraits de France » conçue et réalisée par le Muséum national d’Histoire naturelle et le Groupe de recherche Achac à partir du recueil Portraits de France.En savoir plus FranceRencontre littéraire Le lever des Pléiades – Sur le chemin des ancêtres à Tahiti de Guillaume Alevêque Le mercredi 28 février 2024 à 17h Salon de lecture Jacques Kerchache du musée du quai Branly (Paris)Guillaume Alevêque, anthropologue et maître de conférences à Aix-Marseille Université, donne la voix aux militants associatifs d’un mouvement de revitalisation culturelle qui, à Tahiti, tentent de refonder la société polynésienne sur la base des valeurs d’un passé préchrétien et précolonial longtemps stigmatisé. Dans Le lever des Pléiades – Sur le chemin des ancêtres à Tahiti (Dépaysage, 2023) lauréat du Prix d’aide aux publications du musée du quai Branly, il recueille la mémoire des anciens et prend compte des rituels instaurés par les associations culturelles de Tahiti afin de se réapproprier leur passé, renouer avec leur terre et de se réconcilier avec les ancêtres que la christianisation a transformés en mauvais esprits. En les resituant dans l’histoire longue de la Polynésie, cet essai interroge les représentations de la culture, de la religion, du sacré et de la modernité dans les sociétés contemporaines.En savoir plus FanceExposition « Trésors d’Ailleurs »Du 25 janvier au 30 août 2024 Carrefour des cultures africaines (Lyon)Avec les phénomènes migratoires, souvent vécus comme un déracinement, s’accomplit une circulation de biens. Objets de la vie quotidienne ou objets culturels, ils sont autant emportés que créés durant le long périple des individus. L’exposition « Trésors d’ailleurs » met en exergue ces objets, parfois banals, souvent intimes, témoignages de ces périlleuses traversées. Ils permettent de raconter l’exil comme les femmes et les hommes qui les transportent et en transforment les usages en cours de voyage. À partir de photographies, d’écrits, d’un documentaire et des sculptures de l’artiste togolais Ake O’lokan, artiste plasticien en résidence au Carrefour des Cultures Africaines, l’exposition « Trésors d’Ailleurs » propose une mise en récit de ces migrations. En savoir plus FrancePublication French Colonial History vol. 21-22Paru le 10 février 2024 Michigan State University PressLe dernier double numéro de la revue French Colonial History dirigé par la Société d’histoire coloniale française, rassemble dans sa première partie, en anglais, cinq articles consacrés aux questions liées à la circulation impériale, analysée au prisme des parcours des individus au sein de l’empire mais aussi des politiques migratoires coloniales. Un sixième article aborde les questions postcoloniales contemporaines dans les territoires français d’outre-mer. La seconde partie, en français, sous la direction du Groupe de recherche sur les ordres coloniaux, se consacre plus particulièrement aux archives coloniales en l’abordant sous plusieurs angles. D’un côté, l’angle de la déconstruction de la logique de constitution des fonds coloniaux, et d’un autre côté, l’angle de l’existence du « colonial » en dehors des archives qualifiées de coloniales. En savoir plusFrance Podcast« MOI. La Main d’œuvre immigrée en lutte »Diffusé du 12 au 15 février 2024 France CultureAlors que Missak Manouchian entre au Panthéon et avec lui la mémoire des résistants étrangers, l’émission LSD retrace en quatre épisodes l’histoire d’une organisation militante et culturelle, mais aussi le quotidien de femmes et d’hommes qui s’ancrent dans la société française. Cette série de podcasts met à l’honneur quelques-unes de leurs histoires, depuis leur exil jusqu’à leur arrivée en France de l’immédiat après-guerre. Pour n’en citer que quelques-uns, Dora Schaul, Allemande, Irma Mico et Cristina Boïco, Roumaines, Arsène Tchakarian, Henri Karayan et Hrispsime Vézirian, Arméniens… Des parcours multiples et uniques tant par les différences de culture, de nationalité et de trajectoire, mais avec comme point d’orgue l’importance de leur rôle au sein de la Résistance. Et pour aller plus loin, découvrez le documentaire « Des terroristes à la retraite » de Mosco Boucault diffusé sur Arte le mercredi 21 février à 22 h 30 et disponible Arte.tv jusqu’au 21 mars 2024 ; ou encore les épisodes de la série documentaire évènement « C’était la guerre d’Algérie » de Georges-Marc Benamou et Benjamin Stora, dans DébatDoc présenté par Jean-Pierre Gratien sur LCP, a partir du 14 février à 20 h 30. Écoutez le podcast FranceOuvrage La charge raciale. Vertige d’un silence écrasant par Douce Dibondo Paru le 07 février 2024 Éditions FayardPremier essai de la journaliste indépendante et militante Douce Dibondo, La charge raciale. Vertige d’un silence écrasant (Fayard, 2024) met en exergue le racisme banalisé et invisible qui se niche dans les relations quotidiennes et entrave la construction de l’identité des individus qui en sont victimes. L’écrivaine le nomme la charge raciale. En mêlant psychanalyse, art et témoignages, elle en dresse un tableau clinique pour mieux en démontrer l’impact. Son ouvrage se veut un guide de survie salvateur et un manuel politique pour une émancipation future. Douce Dibondo s’était fait connaître en 2018 pour son podcast « Extimité » monté avec le journaliste Anthony Vincent, dans lequel ils donnent la parole aux personnes minorisées à la croisée de plusieurs oppressions (racisme, misogynie, handiphobie, homophobie, transphobie).En savoir plus |