Les Brics dans les crises : ruptures et recompositions
On annonçait une catastrophe écologique, c’est une crise sanitaire en provenance de Chine, non encore éradiquée à ce jour, qui a mis à genoux l’économie mondiale et a conduit au confinement plus de la moitié de l’humanité pendant plusieurs mois.
La pandémie de la Covid 19 et ses conséquences socio-économiques et géopolitiques exacerbent des tendances qui préexistaient dans l’économie mondiale : remises en cause de la mondialisation y compris dans les BRICs, découplage et guerre économique EU-Chine, contestation des positions hégémoniques des grandes puissances, tendances au bilatéralisme asymétrique, décrochage de certains émergents, inégalités croissantes au sein et entre les économies, surliquidités et faibles rentabilité des capitaux sans oublier les mouvements migratoires et les conflits locaux rémanents. Les projections des institutions internationales (FMI) ne laissent pas présager un retour rapide de la croissance mondiale, mais plutôt une « crise à nulle autre pareille ».
Entre chacun pour soi et coopérations régionales partielles, fragmentées, les gouvernements et certaines instances internationales (dont l’Union Européenne) ont adopté des mesures de protection de l’emploi et de relance de l’activité. Ils envisagent le recours à de nouvelles formes d’intervention en fixant des priorités industrielles, en sanctuarisant certaines activités liées à la santé. De leur côté, les firmes, selon leurs secteurs, leurs localisations, leur degré de dépendance aux chaînes d’approvisionnement pré-covid, procèdent à des ajustements organisationnels (chômage, transformation des modes de production) et envisagent des réorientations stratégiques. Dans le même temps, les banques centrales et les institutions financières mettent en place des disponibilités financières pour des montants inédits en espérant par là endiguer la baisse d’activité et accompagner la relance.
Pour comprendre les enjeux de ces transformations profondes sur les BRICs et l’Europe, quatre thématiques articuleront nos réflexions en 2020-2021, dans le prolongement des axes de réflexion des années précédentes :
- Crise sanitaire et environnementale : les nouvelles liaisons environnement-santé-économie à explorer
- Crise macroéconomique et financière : quelles déflagrations, quelles marges de manœuvre budgétaires et monétaires et quelles politiques structurelles pour les surmonter ?
- Chaînes de valeur globales, recompositions industrielles et innovation : ce que la crise mondiale va changer
- Transformations du travail et de l’emploi et nouvelles inégalités dans les BRICs et les émergents
Les séances auront lieu à la Maison de la recherche de l’INALCO et/ou en ligne, en fonction de la situation sanitaire.