Le paradoxe des écoles d’art est de se présenter comme des lieux d’apprentissage de ce qui ne s’apprend pas : le « talent » est ce que l’on possède à titre personnel. Et ce alors même que l’accès à la formation artistique est aujourd’hui un élément clé dans la construction des trajectoires professionnelles des artistes.
Une vision courante de ces écoles est ainsi qu’elles se contentent de faire éclore les « talents » qu’elles repèrent, nourrissent et accompagnent. Prenant le contre-pied de cette conception individuelle de la réussite, ce volume montre que la classe sociale, le genre ou la « race » sont décisifs à l’entrée dans les formations comme au fil de la scolarité ou à sa sortie. À travers l’étude de multiples arts — cirque, théâtre, arts visuels, mode, musique et photographie — sont montrées les différentes manières dont les formations artistiques participent à la construction invisible et « naturelle » de ces inégalités qui se répercutent ensuite en profondeur dans les univers artistiques eux-mêmes.
Au sommaire
Dossier : « La fabrique des inégalités au cœur des formations artistiques », par Marie Buscatto, Marine Cordier et Joël Laillier — « L’école de danse de l’Opéra de Paris », par Joël Laillier — « Les formations de musique classique au Royaume-Uni », par Anna Bull — « L’École nationale de la photographie », par Véra Léon — « Socio-histoire des formations artistiques du xviiie au xxe siècle », par Séverine Sofio — « L’entrée aux Beaux-Arts », par Mathilde Provansal — L’école du Théâtre national de Strasbourg », par Adrien Thibault — « Les écoles du cirque », par Émilie Salamero — « Les formations de la mode », par Nicolas Divert.
La leçon des choses : « L’éthique de la religion », par William Clifford, suivi de « Moralité, humanité et religion chez William Clifford » par Bruno Lenglet et Jean-François Rosecchi — « La lutte des sans-abris à Tokyo » par Kōichirō Mukai — « Une communauté autonome urbaine à México » par Raúl Zibechi
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