La nécessité d’une transformation ambitieuse du système alimentaire en Europe et en France vers plus de durabilité face aux enjeux sanitaires, environnementaux et sociaux est largement reconnue. Pourtant, les mesures politiques concrètes pour opérer cette transition ne sont pas à la hauteur ; l’un des freins majeurs est l’idée que le coût en serait très (trop) élevé, en termes d’emplois, de revenus des agriculteurs ou de prix des denrées alimentaires. Cette crainte est-elle justifiée ?
L’Iddri apporte des éléments nouveaux dans le débat en publiant aujourd’hui un rapport fondé sur une approche dynamique des acteurs et des politiques (centrée sur les secteurs des grandes cultures et laitier) montrant qu’un scénario de décarbonation de l’agriculture française à 2030, telle qu’envisagée dans la Stratégie nationale bas-carbone, à condition de prendre en compte non seulement l’enjeu du climat, mais aussi ceux de la biodiversité et les enjeux économiques et sociaux, pourrait générer de multiples bénéfices, en termes d’emploi agricole et agroalimentaire, de revenu agricole, de qualité des régimes alimentaires et de protection de la biodiversité. La viabilité économique d’un tel scénario repose néanmoins sur une transformation simultanée de l’offre, de la demande et de l’organisation des marchés. Quels changements de politiques publiques sont alors nécessaires, tant à l’échelle française qu’européenne, pour rendre ce futur souhaitable possible ?
Ce rapport est disponible dès aujourd’hui sur le site de l’Iddri. Il s’accompagne d’un Document de propositions de 4 pages qui en reprend les principaux messages. Il a été présenté hier lors d’un webinaire, en présence de Pascal Canfin, président de la Commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire du Parlement européen, Philippe Mauguin, PDG de l’INRAE, et Florence Pradier, directrice générale de la Coopération agricole, dont le replay est également disponible.