Newsletter #1 – 1er septembre 2021 |
Tribune Joséphine Baker au Panthéon : une page d’Histoire s’écrit Par Pascal Blanchard Dans dix ou vingt ans, lorsque des historiens chercheront à comprendre le début de la décennie 2020 et les évolutions de la société française, ils retiendront ce moment comme symbolique : l’entrée au Panthéon, le 30 novembre 2021, de Joséphine Baker. Plus qu’une simple décision « opportuniste » — comme le suggèrent certains éditorialistes dans la presse française — du Président de la République Emmanuel Macron, cette décision est le reflet d’une société qui change et qui regarde (enfin) son passé dans toutes ses dimensions. Choisir Joséphine Baker — et depuis plusieurs mois, en réalité, la décision était prise et la volonté présidentielle engagée —, c’est aussi rendre hommage à une figure « symbole », à une personnalité engagée et militante qui ne peut se réduire au « régime de bananes » que les grincheux sans culture ni réflexion dénoncent sans même prendre le temps de relire son parcours et ses engagements. Elle fut pleinement française, militante, femme, libre et noire. Elle fut de tous les combats, a su imposer sa marque sur le temps et les arts, sans jamais renier qui elle était. Rendre hommage à Joséphine Baker, c’est aussi rendre hommage à celle qui va symboliser cette « France noire » qui est depuis un siècle partie prenante de nos identités collectives. Un conseiller de l’Élysée déclarait récemment que la « leçon globale donnée par Joséphine Baker, c’est celle d’une conquête d’émancipation et de liberté par la volonté, le choix absolu de la France éternelle et universelle », mais c’est aussi beaucoup plus. C’est aussi le symbole que la France accepte d’ouvrir ses imaginaires aux « autres ». Et cela, c’est une révolution. Lire la tribune |
France Livre La Fabrique de la race dans la Caraïbe. De l’époque moderne à nos jours À paraître le 8 novembre 2021 Classiques Garnier Marine Cellier, maîtresse de conférences à Aix-Marseille Université, Sylvain Lloret, chercheur à la Sorbonne et Amina Damerdji, membre associée au Centre d’étude des mouvements sociaux à l’EHESS, dirigent l’ouvrage La Fabrique de la race dans la Caraïbe. De l’époque moderne à nos jours (Classiques Garnier, 2021). Au croisement de plusieurs disciplines académiques, les textes proposent d’analyser les effets des tabous et de l’invisibilisation liés à la race au sein du territoire caribéen. Se focalisant sur le champ littéraire autant que sur la médecine ou les enjeux politiques de l’identité, la publication offre un panorama complet des représentations raciales encore bien présentes dans cet espace. En savoir plus France Émission Avoir raison avec… Simone Weil Diffusé du 2 au 6 août 2021 France Culture À travers cinq podcasts, l’émission « Avoir raison avec… » entend esquisser les contours de la pensée de Simone Weil. Née à Paris en 1909, agrégée de philosophie à 22 ans, elle va, en peu de temps, construire une œuvre conséquente et déterminante pour la philosophie française. Militante, elle intègre pleinement le travail à l’usine en 1934 pour écrire La condition ouvrière (Gallimard, publication posthume en 1951), ouvrage traitant des cadences et de l’aliénation au travail. Engagée dans la résistance aux côtés du général de Gaulle, elle débute en 1943 l’écriture de L’Enracinement (Gallimard, publication posthume en 1949). Ce livre, du « seul grand esprit de notre temps » selon Albert Camus, demeure inachevé, Simone Weil succombant à une tuberculose à l’âge de 34 ans. Écouter l’émission France Podcast Super Papa Djombo. Une star de la musique africaine en exil Diffusé le 1er juillet 2021 Arte Radio Dans ce podcast produit par Arte Radio, le réalisateur et musicien Jérémi Nureni Banafonzi s’intéresse à Super Mama Djombo, un groupe mythique de la Guinée-Bissau post-coloniale des années 1960-1980. Déjà célèbre à l’époque où le pays était encore une colonie portugaise, le groupe composé de 12 musiciens écrit des morceaux en faveur de l’indépendance. Lorsqu’ils décident de presser leur musique sur disque, le gouvernement découvre l’engagement politique de leurs textes : ils sont peu à peu censurés et le groupe se disperse. Interviewé, le chanteur Malan Mané qui habite désormais à Montreuil où il est retombé dans l’anonymat, revient sur les origines de Super Mama Djombo et sur le rôle de la musique dans la lutte pour la décolonisation. Écouter le podcast France Article Emmanuel Macron annonce un hommage à Gisèle Halimi aux Invalides début 2022 Publié le 23 août 2021 Le Monde L’annonce de la panthéonisation de Joséphine Baker a relancé le débat sur celle de Gisèle Halimi. En guise de réponse, le Président de la République Emmanuel Macron a confirmé la tenue d’une cérémonie en l’honneur de l’avocate et militante féministe aux Invalides début 2022. Si les médias laissent penser que cet hommage pourrait représenter un « choix alternatif », le cabinet présidentiel, contacté par le fils de Gisèle Halimi, a répété qu’« il n’y a pas, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de concurrence mémorielle. » La panthéonisation de Gisèle Halimi avait été suggérée par l’historien Benjamin Stora dans son rapport remis au Président de la République dans une perspective de réconciliation des mémoires entre la France et l’Algérie. Retrouvez également le parcours de cette militante féministe dans le recueil Portraits de France. Lire l’article France Émission Joséphine Baker au Panthéon, avec Laurent Kupferman et Alice Babin Diffusé le 24 août 2021 L’invité des matins – France Culture Dans le cadre de l’émission « L’invité des matins », France Culture revient sur la récente annonce de panthéonisation de Joséphine Baker. Laurent Kupferman, essayiste et initiateur de la pétition « Osez Joséphine Baker au Panthéon », et Alice Babin, auteure d’une biographie sur l’artiste, évoquent le parcours de Joséphine Baker et le message fort qu’envoie son entrée au Panthéon. Enfant pauvre dans une Amérique ségrégationniste, Joséphine Baker fuit sa difficile condition de femme noire et débarque à Paris. Véritable star du music-hall, elle devient aussi une icône de la France libre en récupérant de nombreux renseignements pour la résistance française. Retrouvez également le parcours de Joséphine Baker dans le recueil Portraits de France ou dans la série Artistes de France. Écouter l’émission France Exposition Portraits du monde. Marc Garanger Du 1er au 25 septembre 2021 GalerieA (Saint-Étienne) La première exposition hommage au photographe Marc Garanger est proposée par la GalerieA à Saint-Étienne. Mobilisé par l’armée française lors de la guerre d’Algérie, il devient le photographe de son régiment. Sur place, il se sert aussi de la photographie pour montrer la réalité d’une guerre coloniale, les regards et les rapports de force qui la sous-tendent. Ce sont surtout ses portraits de femmes algériennes qui rendront son travail célèbre. Rassemblées dans le livre Femmes algériennes 1960 (Cahier d’images, 1982), les photographies témoignent de l’humiliation subie par ces femmes contraintes de poser sous la domination. Le travail de Marc Garanger figure notamment dans le livre Sexe, races & colonies. La domination des corps du XVe siècle à nos jours (La Découverte, 2018). |