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Newsletter #3 – 20 juillet 2022 |
Tribune En guerre(s) pour l’Algérie (documentaire ARTE) par le Groupe de recherche Achac Soixante ans après les accords d’Évian qui mettent fin à la guerre d’Algérie, le réalisateur franco-polonais Rafael Lewandowski et l’historienne Raphaëlle Branche signent un partenariat avec France Culture et l’INA et réalisent une ambitieuse série documentaire en six épisodes qui retrace l’un des conflits les plus marquants du XXe siècle. La série documentaire « En guerre(s) pour l’Algérie », diffusée en mars 2022 sur ARTE (et disponible en replay), s’attache à montrer la multiplicité des vécus autour du conflit colonial entre la France et l’Algérie, à travers une collecte inédite de soixante-six témoignages, recueillis des deux côtés de la Méditerranée, et de nombreuses archives audiovisuelles. Lire la tribune |
France Entretien La colonisation, c’est voir l’autre comme un outil de production à bas prix Publié le 10 juillet 2022 Jeune Afrique Dans son ouvrage Ambatomanga, Le silence et la douleur (Atelier des nomades, 2022), Michèle Rakotoson raconte l’invasion de Madagascar par l’armée française. Dans un contexte de compétition entre Français et Britanniques, l’annexion de la Grande Île est officialisée en 1896. Le roman met en scène deux points de vue. Celui d’un esclave au service d’un médecin appelé au front dans la ville d’Ambatomanga, et celui de Félicien Le Guen, officier français qui vient de passer sept ans en Algérie. Dans cet échange, l’auteure revient sur sa volonté de combler un trou mémoriel sur une partie du passé colonial français à travers un récit sans concession, par une exploration de l’intime, soixante-deux ans après la déclaration d’indépendance. Lire l’entretien France Article Une page méconnue de l’Histoire de France : la déportation d’anciens esclaves guadeloupéens et haïtiens en Corse au début du XIXᵉ siècle Publié le 2 juillet 2022 France TV info Pour mater la révolte contre le rétablissement de l’esclavage dans les Antilles, Napoléon Bonaparte a déporté environ 1.200 hommes, femmes et enfants dans son île natale. Aux archives départementales du sud de la Corse ont été redécouverts des courriers écrits par des Guadeloupéens et des Haïtiens déportés sur l’île entre 1802 et 1814. Si certains sont restés libres, d’autres ont été placés pour travailler, mais tous ont été soumis à des travaux forcés dans des conditions insalubres. S’il ne reste aujourd’hui aucune trace physique du passage de ces anciens esclaves en Corse, ils ont pourtant contribué à la modernisation des infrastructures de l’île, notamment avec la construction de la route qui relie Ajaccio à Corte. Lire l’article France Article Au Groenland, le drame enfoui de la contraception forcée des femmes inuites Publié le 8 juillet 2022 Géo Entre les années 1940 et le début des années 1970, 4.500 femmes inuites ont subi une politique de contraception forcée visant à limiter leur natalité au Groenland qui, s’il n’était alors plus une colonie depuis 1953, restait sous tutelle du Danemark. C’est une série de podcasts réalisée à partir des archives nationales et diffusée au printemps par la radiotélévision danoise qui a révélé l’envergure de cette politique. Malgré la décolonisation, des relents de colonialisme ont persévéré jusque dans les années 1970. La libération de la parole de ces femmes intervient à une période où le Danemark et le Groenland explorent leur relation passée. Cet hiver, six Inuits ont obtenu des excuses officielles de la Première ministre, plus de 70 ans après avoir été séparés de leur famille. Lire l’article | France Livre Exils. Témoignages d’exilés et de déserteurs portugais Paru le 17 mars 2022 Éditions Chandeigne Exils, témoignages d’exilés et de déserteurs portugais compile treize récits d’hommes et de femmes datant des années 1961-1974, qui ont lutté contre le régime dictatorial salazariste, déserté la guerre coloniale ou refusé la conscription. L’impérialisme portugais était le pilier du salazarisme, et constituait une force de propagande majeure. Les révoltes anticoloniales de l’époque remettaient directement en cause la légitimité du pouvoir, il était donc impératif de les étouffer. Ces témoignages révèlent la manière dont s’est organisée la fuite, le passage par l’Espagne franquiste et l’arrivée dans les pays d’accueil de ces déserteurs : la France, la Belgique, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark ou encore l’Algérie. Plus que des récits de vie, cette précieuse compilation de témoignages dévoile un pan de l’histoire des luttes anticolonialistes qui ont marqué le XXe siècle. En savoir plus France Article Ceuta et Melilla, pièges à migrants entre le Maroc et l’Espagne Publié le 17 juillet 2022 The Conversation Vendredi 24 juin 2022, une centaine de migrants d’Afrique subsaharienne ont tenté de forcer les barrières grillagées au point de « Bario Chino », qui sépare la ville marocaine de Nador, de Melilla, ville espagnole encastrée sur le territoire marocain. Entre 23 et 37 personnes ont trouvé la mort. Les deux pays se renvoient la responsabilité de ce drame humanitaire. L’Espagne accuse les mafias, tandis que les associations marocaines demandent une enquête approfondie afin de déterminer ce qu’il s’est réellement passé. Au cœur des enjeux de gestion migratoire par l’Union Européenne, ces deux villes de transit, aussi bien en termes de flux de population que de marchandises, sont aussi tributaires de leur passé : ces deux enclaves constituent en effet « une survivance anachronique du colonialisme en Afrique ». Lire l’article France Entretien Engagisme : l’autre travail forcé Publié le 29 juin 2022 L’Histoire Au XVIIe siècle puis au XIXe siècle, des travailleurs sont recrutés puis envoyés dans les plantations des colonies. Cette forme de travail forcé prend son essor après l’abolition de la traite par différentes puissances européennes au début du XIXe siècle. Les planteurs ayant toujours besoin de main-d’œuvre, ils se tournent vers des régions où la population libre est victime de la misère. Ces travailleurs, engagés par contrat, évoluent dans un rapport colonial contraint et précaire. Virginie Chaillou-Atrous, docteure en histoire spécialiste de l’engagisme africain et indien à La Réunion au XIXe siècle, explique ce phénomène resté longtemps méconnu et qui a pourtant largement influencé les cultures et les sociétés des anciennes colonies à sucre. Lire l’entretien |