Groupe de recherche Achac : Newsletter #578 – 8 janvier 2025


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Newsletter #578 – 8 janvier 2025

Tribune

Les collections d’objets pillés en Afrique au sein des musées occidentaux : exposer ou restituer ? par le Groupe de recherche Achac Depuis plusieurs années, un débat anime les institutions culturelles concernant les biens pillés pendant la colonisation et actuellement conservés dans les collections européennes, alimentant la réflexion autour de l’héritage colonial. Le Pitt Rivers Museum à Oxford, au Royaume-Uni, institution phare dans les domaines de l’anthropologie et de l’archéologie, n’échappe pas à ces enjeux et fait l’objet d’une certaine attention, comme en témoigne l’article de la journaliste Christine Ro pour la BBC : « Comment les Maasaï ont retrouvé leurs précieux objets d’héritage ». Ce cas particulier dépasse le cadre d’un simple acte symbolique pour toucher à des tenants socio-politiques et culturels profonds. Il interroge, in fine, la redéfinition des relations entre anciennes colonies, territoires d’outre-mer et pays colonisateurs avec, en toile de fond, la question cruciale de la mémoire, de la réconciliation et de la réparation historique (notamment en ce qui concerne les « restes humains »). En tribune cette semaine, le Groupe de recherche Achac revient sur l’exemple du Pitt Rivers Museum et le met en regard des initiatives en France.
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Appel à manifester Le général Bigeard à Toul Samedi 11 janvier 2025 à 14h00 Gare de Toul   Le Collectif « Histoire et mémoire dans le respect des droits humains », qui s’oppose, depuis le 24 octobre 2024, à l’installation par la mairie de Toul d’une statue du général Bigeard dans l’espace public, appelle à ce rassemblement, pour rappeler le parcours historique de celui-ci notamment lors de la guerre d’Algérie. « Nous refusons que la mairie de Toul participe à la nostalgie du temps des colonies, la Nostalgérie… » précise ce collectif. Une tribune avait par ailleurs été publiée dans le journal Le Monde, le 31 octobre 2024, au sujet de cette édification à Toul : « Torture en Algérie : Sans un retour sur cette page sombre de son histoire, rien ne préserve la République de retomber dans les mêmes dérives… » Dans cette ville de Meurthe-et-Moselle, la figure du général Bigeard (1916-2010) est controversée. La mairie et le maire, qui se présentent comme « de gauche », ont acté cette installation à deux reprises en conseil municipal, acceptant le « don de l’œuvre » par la Fondation Marcel Bigeard, qui nourrit ce projet depuis plusieurs années pour l’imposer dans cette ville. Le général Bigeard est déjà, rappelons-le, très présent dans l’espace public. À Carcassonne, une stèle a été inaugurée en juin 2012. Des rues, des places et une avenue existent aux quatre coins de la France : à Aix-en-Provence, à Aix-les-Bains, à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), à Briey, à Tellancourt et à Lexy (trois villes en Meurthe-et-Moselle), à Dreux, à Lagord (Charente-Maritime), au Tampon sur l’île de La Réunion, à Saint-Clément-de-Rivière (Hérault), à Scionzier (Haute-Savoie), à Trimbach (Bas-Rhin), à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes)… On ne peut pas dire qu’il n’est pas présent dans l’espace public… et à Toul aucune plaque, ni texte, n’explique son parcours et les enjeux de mémoire. En savoir plus La pétition ­ France Projection-débat « Être Noir à l’Opéra » avec Guillaume Diop Reporté La Gaîté Lyrique (Paris 3e) Ce documentaire d’ARTE explore la question de la diversité au sein de l’Opéra de Paris, à travers les parcours de deux artistes noirs : Guillaume Diop, premier homme noir nommé danseur étoile en mars 2023, et Sulivan Loiseau, contrebassiste résidente et seule personne noire de l’orchestre. Ce film dépeint, à travers leur témoignage, la lente évolution des mentalités dans un milieu historiquement élitiste et homogène. La projection sera suivie d’une rencontre, animée par la journaliste Victorine de Oliveira, en présence de Guillaume Diop et Sullivan Loiseau ainsi que de Sylvie Chalaye historienne et anthropologue, de Myriam Mazouzi, directrice de l’Académie de l’Opéra national de Paris, référente diversité, et de l’équipe du film documentaire. La représentation prévue au 16 janvier 2025 est reportée, nous vous tiendrons informé dès que la date sera connue. En savoir plus Réservation ­ France Livres Série de « Guides » sur l’empreinte coloniale et esclavagiste des villes françaises Parution à partir de janvier 2018
Éditions Syllepse Mettre en lumière des personnalités locales liées à l’histoire de l’esclavage et de la colonisation, tout en explorant des événements et des lieux emblématiques, tel est le défi relevé par les éditions Syllepse à travers une série consacrée à plusieurs villes françaises, telles que Paris, Bordeaux, Le Havre, Marseille, Rouen et Périgueux. À travers diverses contributions, ces ouvrages incitent à réfléchir sur la décolonisation de l’espace public, à l’instar du Groupe de recherche Achac et du recueil Portraits de France, souhaité par le président de la République, Emmanuel Macron, projet qui a pour vocation d’accompagner les élus locaux dans le choix de nouveaux noms pour les rues, places, parcs ou bâtiments publics. En savoir plus ­ France Podcast « Alfred Dreyfus,  le combat de la République » Diffusé le 10 décembre 2024 « Face à l’histoire » (France Inter)  Cette série de 10 podcasts propose une immersion dans l’une des affaires judiciaires les plus marquantes de l’histoire politique française. À travers les interventions d’historiens tels que Pascal Ory et Vincent Duclert, elle retrace la biographie d’Alfred Dreyfus, son procès, sa déportation, la révision de l’affaire, notamment avec le célèbre «J’accuse» d’Émile Zola, ainsi que sa réhabilitation et son héritage. Au cœur de la lutte contre l’antisémitisme et pour la justice, cette affaire apparaît comme un moment fondateur de la modernité républicaine. Chaque épisode, riche en détails et en réflexions, éclaire les enjeux politiques, sociaux et idéologiques du Dreyfusisme. En savoir plus France Série « Petite Casbah » Diffusé à partir du 28 octobre 2024 France Télévisions S’immerger dans l’univers de l’Algérie coloniale à l’été 1955 à travers les yeux d’enfants, c’est l’ambition de cette série animée destinée à un jeune public. En partant d’un élément déclencheur illustrant l’injustice coloniale, elle raconte l’épopée de jeunes héros déterminés, et rend compte d’une histoire difficile de manière accessible et captivante. Ce programme pédagogique vise à transmettre une mémoire essentielle et à susciter des échanges intergénérationnels. Idéal pour sensibiliser la jeunesse, un court documentaire intitulé Raconte-moi l’Algérie, accompagne ce projet éducatif. Cette série est aussi au cœur d’une polémique, de nombreux internautes dénonçant, sur les réseaux sociaux, un prétendu parti pris « anti-français » alors qu’elle ne fait que restituer une réalité coloniale selon de nombreux autres analystes et internautes. À voir pour se faire un jugement… En savoir plus Voir le documentaire Lire l’article ­ France  Exposition Roméo Mivekannin, l’envers du temps Jusqu’au 2 juin 2025 Musée du Louvre-Lens (Lens) L’artiste Roméo Mivekannin, qui avait participé à l’exposition Zoo humain. Au temps des expositions coloniales du Groupe de recherche Achac et de l’AfricaMuseum (Tervuren, Belgique) en 2021-2022, nous invite à entrer dans son univers partagé entre l’Afrique et l’Europe. Par le biais de ses peintures et sculptures, il explore les complexités de l’histoire et du présent, en revisitant ici notamment des chefs-d’œuvre du musée du Louvre. Ses créations, mêlant matériaux traditionnels et contemporains, défient nos représentations en alliant art et réflexion philosophique sur les enjeux identitaires, culturels et sociaux. Parmi ses œuvres, Série Béhanzin, Avant le dernier exil en Algérie, escale à Marseille, qui est également présentée au Louvre-Lens, dans le cadre de l’exposition « EXILS – Regards d’artistes » dont nous avons déjà parlé dans la lettre du Groupe de recherche Achac. En savoir plus ­ France Podcast « Rachid Benzine : « Vivre l’exil enfant amène à interroger la mémoire familiale »» Diffusé le 2 janvier 2025 « Le Cours de l’histoire » (France Culture) « La certitude que toute vie mérite un récit et que l’homme ne peut se construire sans la connaissance de son histoire » : tel est le principe qui guide Rachid Benzine, islamologue, romancier et dramaturge. Avec passion, il explore les récits d’exil, marqués par une forme d’invisibilisation. À travers son dernier roman, Les Silences des pères (Seuil, 2023), l’écrivain transmet et invite à saisir cette mémoire douloureuse. Ce podcast, grâce à des analyses historiques et culturelles, offre une perspective essentielle pour comprendre les liens complexes entre passé colonial, héritages migratoires et construction identitaire. En savoir plus