Appel à candidatures des contrats doctoraux fléchés de l’IDA
Les dossiers de candidatures devront être envoyés par courrier électronique jusqu’au 10 avril 2014 à l’adresse suivante : gt-recherche@institutdesameriques.fr.
Afin de soutenir des actions de coopération internationale dans le domaine universitaire et scientifique, des contrats doctoraux sont attribués chaque année par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR) au titre du partenariat avec l’Institut des Amériques (IdA). Ces contrats doctoraux « fléchés IdA » sont destinés à développer et dynamiser, au sein des douze pôles internationaux de l’Institut des Amériques, la coopération scientifique entre les universités françaises et américaines ainsi qu’à valoriser la recherche américaniste française dans les Amériques. Dans ce cadre, l’Institut des Amériques lance un appel à candidature pour les quatre contrats doctoraux « fléchés IdA » qui seront attribués pour la période universitaire 2014-2017:
www.institutdesameriques.fr/contratsdoctoraux/2014
Calendrier :
– Date limite de candidature : 10 avril 2014
– Résultats de la présélection : semaine du 5 mai 2014
– Auditions des candidats retenus à Paris : 16 mai 2014
– Résultats de la sélection finale du MESR : début juillet 2014
La procédure et les critères d’éligibilité sont disponibles dans en ligne (cliquez ici).
CNRS : Écoles thématiques 2015 : la campagne est ouverte
Écoles thématiques 2015 : la campagne est ouverte
Modalité de formation ouverte aux communautés scientifiques, les écoles thématiques visent notamment à développer l’interdisciplinarité autour de thématiques et technologies en émergence.
Pour proposer une école, tout porteur de projet doit obligatoirement adresser par courriel une déclaration d’intention au conseiller formation de la délégation et aux chargés de mission formation des instituts concernés. Date limite pour l’envoi des déclarations d’intention : 15 avril 2014.
REAF 2014: Histoire institutionnelle du dispositif d’aide sénégalais. Travailler sur des terrains sans archives
Vous trouverez ci-dessous un appel à communication pour un panel intitulé « Histoire institutionnelle du dispositif d’aide sénégalais : travailler sur des terrains sans archives ? », qui sera organisé dans le cadre des 3ème rencontres des Études africaines en France du 30 juin au 1er juillet 2014 à Bordeaux.
Les propositions de communication (titre + 600 mots) doivent être envoyées aux organisatrices avant le 20 mars 2014.
Histoire institutionnelle du dispositif d’aide sénégalais : travailler sur des terrains sans archives ?
Tout chercheur qui travaille sur les politiques publiques en Afrique est amené à interroger l?omniprésence du dispositif d’aide ; or celle-ci est mal documentée. Le problème d’archivage local lié à un déficit d’organisation, le turn-over ou la disparition des mémoires vivantes, mais aussi la rétention d’informations monnayables sur le marché de l’aide et le manque d’intérêt pour ces questions ? le monde de l’aide étant le plus souvent préoccupé par des réformes tournées vers l’avenir sans forcément tenir compte des expériences passées ? contribuent à brouiller la lecture de cette histoire. Or cette lecture historique permettrait de rendre compte de la transformation de ces sociétés, de l’évolution des relations de dépendance à l’égard du système d’aide international, etc.
Ce panel privilégie volontairement une focale pays et interroge la question de l’histoire du dispositif d’aide au Sénégal. Adopter une perspective nationale permet de s’intéresser aux institutions (organisation bi et multilatérales, ONG, administrations, tous secteurs confondus) qui ont constitué le paysage de l’aide sénégalais, cela pour comprendre leur trajectoire aux différentes échelles (locale, régionale, nationale).
Une première série d’interrogations portera sur la constitution d’une histoire centrée sur les acteurs qui ont participé à la fabrique de cette histoire, en partant ainsi de l’hypothèse qu’une lecture institutionnelle désincarnée risque de verser dans des explications dépolitisées, mais aussi dans une production historique centrée bien plus sur une lecture de l’agenda international que des linéaments historiques nationaux.
Cette microhistoire des institutions de l’aide devra aussi présenter le visage bigarré du dispositif d’aide sénégalais en attachant un regard tout particulier aux ruptures, et aux spécificités des logiques institutionnelles qui alimentent les différentes institutions de ce dispositif (ressources humaines, financières, supports matériels, idéologies politiques, styles d’intervention, etc.). Il est ainsi question de rompre avec une approche téléologique de l’histoire, comme cela est souvent le cas dans le milieu de l’aide, et de montrer le caractère non linéaire de cette histoire.
Cette démarche entend finalement questionner la manière dont les chercheurs sur le terrain interrogent pratiquement cette histoire, quels sont les dispositifs de recherche qu’ils sont amenés à bricoler.
Calendrier
Si vous êtes intéressés, vous pouvez envoyer un résumé de votre proposition (titre+600 mots) à Céline Ségalini (celine.segalini@yahoo.com) et Véronica Gomez-Temesio (Veronica Gomez-Temesio (veronica.gomez.temesio@gmail.com) avant le 20 mars 2014.
Les communications, d’une longueur maximale de 60 000 signes (bibliographie comprise), sont attendues au plus tard le 20 mai 2014, afin de permettre aux discutant.e.s de travailler sur les textes.
Ethnography and Qualitative Research Conference, Bergamo, June 5-7, 2014
ETHNOGRAPHY AND QUALITATIVE RESEARCH CONFERENCE
5th Edition
Bergamo (Italy), June 5-7, 2014
The conference is organized by the <http://www.unibg.it/%E2%80%8E> University of Bergamo, the journal
<http://www.mulino.it/edizioni/riviste/issn/1973-3194> Etnografia e Ricerca Qualitativa and the publisher <http://www.mulino.it/> il Mulino.
The conference is an opportunity for meeting, discussion and debate for several generations of researchers in the social sciences using an
ethnographic approach to the study of social phenomena. Researchers from across the disciplines of sociology, anthropology, political sciences, arts
& humanities, education, social work, geography, cultural studies, gender studies are invited to present their research aims, results and findings.
All other disciplines where ethnography enhances public understanding of the way groups and individuals interact and live are welcome as well.
We share a broad view of ethnographic research, intended to study and research the processes, implications, and meanings of social life and
culture in groups, organizations, institutions across diverse social spaces and settings. Papers and presentations can be based on a variety of
qualitative methods, including but not limited to field observation, in-depth interviews, focus group, autoethnography, visual ethnography, and
other forms of qualitative research and allied techniques.
The format of the 5th edition is organized in sessions of 3 hours each, with a maximum of 5 paper presentations per session. The aim is to leave as much room as possible for open discussion. The workshop sessions are listed <http://www.etnografiaricercaqualitativa.it/?p=1> here. You can download the CFP <http://www.etnografiaricercaqualitativa.it/?attachment_id=290> here.
We encourage authors to submit empirical contributions that are theoretically informed and methodologically sounded.
The 2014 Ethnography Conference aims to renew the rich intellectual discourse which was at the base of the previous editions of the Bergamo
meeting. Its mission is to
· foster scholarly exchange and facilitate collaborative research between senior and junior scholars based at different universities and
research centers in Italy and abroad
· support the dissemination of up-to-date research findings
· encourage PhD students at different stage of their research career to share and present their preliminary findings and their fieldwork
experience
· welcome graduate and under-graduate students as audience to the conference and active participants in the discussion.
CFP: Sciences, techniques, and politics in Contemporary Africa
3e Rencontres des Études africaines en France
« L’Afrique des/en réseaux »
30 juin, 1 et 2 juillet 2014
CNRS / IEP/ Université de Bordeaux
Panel : Sciences, techniques, et politiques dans l’Afrique contemporaine
Lydie Cabane, IFRIS – CERMES3 (lydie.cabane@sciencespo.fr ou cabane@vjf.cnrs.fr)
Josiane Tantchou, CNRS, LAM (j.tantchou@sciencespobordeaux.fr)
Ce panel se propose de questionner le rôle des sciences et des techniques dans les modes de gouvernement contemporain de l’Afrique. Alors même que la mise en réseau de l’Afrique, les modes de gouvernement néo-libéral, les interventions extérieures en matière de développement, ou les politiques publiques reposent sur des infrastructures techniques, des savoirs et des expertises toujours plus importants, la nature de ces derniers et leurs enjeux politiques ont été jusqu’à présent peu traité. Ce manque peut paraître d’autant plus étonnant que l’historiographie de l’Afrique coloniale
a depuis longtemps montré le rôle des techniques et des savants dans l’établissement des régimes impériaux et de la connaissance de l’Afrique.
L’ancrage de l’Afrique dans la modernité technique et la science et ses enjeux politiques actuels demeurent à explorer. Importer les études sur les
sciences et les techniques dans les études africaines offre qui plus est des perspectives nouvelles pour repenser la production du politique en Afrique à partir des instruments autour desquels s’agrègent des acteurs multiples et des savoirs en circulation, comme cela commence à se faire par exemple sur les questions de santé, de chiffrages des politiques économiques ou environnementales. Nous retiendrons deux axes principaux, mais non exclusifs
:
* Le premier s’intéressera aux technologies, outils et savoirs qui fondent des formes de gouvernement dans différents domaines : santé,
environnement, éducation, agriculture, etc. Il pourra s’agir, par exemple, des systèmes technologiques en réseau destinés à la production de données
statistiques qui informent les politiques publiques, les lieux et modes de formation des comités d’experts, l’élaboration de protocole standardisés et
diffusés à large échelle pour « guider » les pratiques et les formes d’évaluation, l’émulation actuelle autour du « benchmarking ». Il pourrait
être intéressant de s’interroger sur la façon dont ces diverses techniques outillent l’action politique ou sont porteuses de projets politiques de
gouvernement des populations (que l’on songe par exemple aux indicateurs sur la faim ou le développement) .
* Le second questionnera la place des sciences dans la production du politique. Trois questions peuvent être retenues ici : de quelle façon le
développement des sciences et des université en Afrique soutient et dépend de l’affirmation des États africains ? En quoi les savoirs portés et les
promesses de développement qu’ils recèlent se rattachent-ils à des projets politiques, qu’ils émanent des États ou des acteurs internationaux qui
préfèrent aujourd’hui bâtir une expertise africaine du développement qu’envoyer des experts extérieurs ? Comment les savoirs agissent en
sous-bassement du pouvoir, et d’où émanent ces savoirs ?
Les propositions de papier devront parvenir aux organisatrices avant le 3 mars.
Atelier « Fabrication et transmission des pratiques et savoirs scolaires et académiques dans des contextes transnationaux » _ REAF 30 juin-2 juillet 2014 Bordeaux
Veuillez trouver ci-dessous, et en pièce jointe, l’appel à communication pourl’atelier intitulé « *Fabrication et transmission des pratiques et savoirs scolaires et académiques dans les contextes transnationaux* », qui sera organisé dans le cadre des troisièmes Rencontres des Etudes africaines (REAF) du 30 juin au 2 juillet 2014 à Bordeaux (France).
Les propositions de communication (maximum 5 000 caractères, espaces compris) peuvent nous être envoyées jusqu’au *9 mars 2014* aux adresses suivantes (fichtnersarah@gmail.com <mailto:fichtnersarah@gmail.com> ; olivier_provini@yahoo.fr)
Appel à contributions: « Le terrain ethnographique en Afrique aujourd’hui », REAF, Bordeaux, 30 juin-2 juillet 2014
Appel à contributions pour un panel aux 3e rencontres des études africaines en France, Bordeaux, 30 juin-2 juillet 2014
Le terrain ethnographique en Afrique aujourd’hui**??*
Organisé par Sophie Blanchy (Directrice de recherche au CNRS, Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative, Nanterre) et Ismaël Moya (Chargé de recherche au CNRS, Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative, Nanterre).
L’enquête ethnographique repose sur l’engagement personnel de longue durée, continu ou fragmenté, du chercheur sur un terrain donné. Ses objets de recherche ressortent progressivement de la pratique prolongée du terrain, le plus souvent par un effet de déplacement de la problématique initiale de l’enquête.
Dans le contexte actuel des études africaines, l’enquête de terrain est désormais une pratique généralisée. Cependant, la pression institutionnelle ne cesse de croitre en faveur d’une productivité élevée sur des objets de recherche identifiables apriori. Les enquêtes multisites sont désormais une pratique commune. Enfin, les modes de financements de la recherche et les procédures de recrutement contraignent de nombreux chercheurs, en particulier les doctorants, à des terrains courts et ciblés.
Cet atelier cherchera à croiser les questions suivantes sur l’engagement ethnographique dans les terrains africains actuels, ruraux comme urbains, marqués par la mobilité des personnes, le développement des technologies de la communication et des situations politiques parfois autoritaires et/ou violentes. Quelles sont l’actualité et les modalités contemporaines de l’enquête ethnographique ? Quelle est la spécificité -s’il y en a une- de la connaissance produite sur les contextes africains par l’ethnographie localisée de longue durée ? Quels sont les enjeux et les conséquences personnels, matériels, professionnels et éthiques de cette pratique scientifique ?
Les propositions sont à envoyer à Sophie Blanchy (sophie.blanchy@mae.u-paris10.fr <mailto:sophie.blanchy@mae.u-paris10.fr>) et Ismael Moya (moya.ismael@gmail.com <mailto:moya.ismael@gmail.com>) avant le *27 février *.
Panel 033. Conflits et violences sociales dans un monde interconnecté et incertain
EASA 2014 Collaboration, Intimacy & Revolution – innovation and continuity in an interconnected world
Tallin-Estonie, 31 juillet-3 août 2014
*Panel 033. Conflits et violences sociales dans un monde interconnecté et incertain*
Sylvie Ayimpam, Roberto Beneduce, Jacky Bouju (Institut des Mondes Africains)
EASA 2014 Panel.13_3 Francais
*(Date limite pour l’appel à contributions : le 27 février 2014)*
Ce panel vise à réfléchir aux formes de violences ordinaires et à leurs dynamiques dans les sociétés contemporaines de plus en plus interconnectées
mais aussi de plus en plus incertaines. Les violences ordinaires qui prennent place dans le quotidien des rapports et des échanges sociaux ont
déjà fait l’objet d’analyses (Abéga 2003, Janin et Marie 2003, Bouju et de Bruijn 2008, 2014). Ces violences sociales se distinguent des violences
politiques ou économiques aiguës par leur faible intensité, leur caractère particulier, routinier et banal. Universelles, elles se manifestent dans
des relations sociales ou des interactions menacées par les abus de pouvoir, l’exploitation, ou l’anomie de la société globale. Les études
antérieures avaient centré leur analyse de la construction sociale des violences ordinaires dans le cadre des interactions physiques, en << face à
face >>, dans les relations familiales, conjugales, professionnelles ou vicinales dans les sociétés africaines. Cependant, les violences issues des
contextes nouveaux de l’interconnexion à distance et de la montée des incertitudes n’avaient pas été analysées en tant que telles. C’est donc au
prisme de ces contextes que nous proposons de réinterroger ici la question des conflits et des violences ordinaires.
En ce qui concerne l’interconnexion, il est de bon ton de dire que de nouvelles formes d’interaction et davantage de proximité, d’intimité et
d’interconnaissance sont générées par les nouveaux modes d’interconnexion intensive (téléphones portables, internet, réseaux sociaux virtuels,
groupes de discussion en ligne, sites de rencontre, etc. Pourtant, si les interactions << ordinaires >> peuvent produire à la fois de la solidarité et
de la rivalité, de la confiance et de la violence, on peut supposer que l’intensification et l’accélération de la communication permises par ces
modes d’interconnexion produisent des formes inédites de conflits et de violence ordinaire. Ainsi, l’interconnexion met ensemble des personnes qui
ne forment pas une << communauté >> en tant que telle (fondée sur des normes communes et des ressources partagées) tout en construisant une
communication familière et régulière qui évoque l’intimité. La question se pose de savoir ce que signifie cette intimité ? Est-ce un nouveau mode de
connivence que permet cet état de proximité sans coprésence ? Dans les sociétés où l’oralité est le mode principal de communication. Le
formidable succès du téléphone portable a contribué à intensifier les échanges et à désenclaver des personnes isolées. Mais cette intensification
semble multiplier aussi les possibilités de conflits interpersonnels.
La *disjonction* de la coprésence physique avec la communication orale ou visuelle est-elle si simple à résoudre? Le brouillage des frontières
privé/public ne génère-t-il pas aussi de nouvelles tensions, de la jalousie ou du mépris, de l’envie ou de la rancoeur ? En Afrique centrale,
par exemple, une rumeur populaire fait état de numéros de téléphones portables qui tuent (Bonhomme 2011). Comment le téléphone mobile et
l’internet sont-ils représentés aujourd’hui comme des vecteurs modernes de la violence sorcière? Les migrants qui étaient jusque là relativement
éloignés des tensions et des conflits internes de leur communauté, sont aujourd’hui rattrapés par ces nouvelles possibilités d’interconnexion. En
ce qui les concerne, la << zone d’incertitude >> protectrice de leur intimité induite par la distance géographique est, de fait, annihilée par ces
nouveaux modes d’interconnexion.
Que devient cette qualité propre à l’intimité qui consiste à protéger ce qui est strictement personnel et qui reste généralement caché sous les
apparences pour être préservé des curiosités indiscrètes ? Une << intimité >> qui n’a pas toutes les propriétés de l’intimité n’est-elle pas, en soi, une
source nouvelle de rivalité et de concurrence, voire de violence ? Quelle violence intrusive surgit d’un *consentement* irréfléchi ou contraint à
voir ou à être vu, à être localisé à tout instant? Nous aimerions recevoir des propositions qui permettraient de réfléchir aux conflits et violences
qui naissent de ces différentes formes d’intimité << des mondes interconnectés >>.
Cependant, les sociétés actuelles ne sont pas que dans l’interconnexion intensive, elles sont simultanément travaillées par les inégalités
économiques grandissantes, la fragmentation sociale et l’hétérogénéité culturelle, favorisant la montée actuelle des incertitudes. Les principaux
modes de sécurisation de l’existence — que ce soit par le travail ou par la solidarité familiale ou collective– ne réussissent plus aujourd’hui à
réduire l’incertitude en général et les risques économiques, sociaux et sanitaires des plus faibles. En Afrique, ces phénomènes sont aujourd’hui
aggravés par la ruée nationale et internationale sur le foncier devenu une ressource de spéculation accaparée par les plus riches. L’insécurité
foncière est une source supplémentaire de vulnérabilité et d’incertitude pour les paysanneries dépossédées. Au niveau personnel, la précarité se
manifeste par un enchaînement d’évènements et d’expériences qui débouchent sur des formes de fragilisation économique, sociale et familiale. Le monde est alors perçu non seulement comme incertain, mais aussi comme menaçant.
A partir des tensions et des violences ordinaires, peuvent également surgir de l’incohérence normative ou des dérèglements de l’échange social. En
Afrique, par exemple, la recherche de la sécurité et la réduction de l’incertitude peuvent être considérées comme un trait majeur de la culture
contemporaine (Boholm 2003: 168). Cela se manifeste, entre autres, par la recrudescence des croyances à la sorcellerie et aux pratiques religieuses
et/ou occultes qui expriment la nécessité collective de donner du sens à l’infortune généralisée et à l’insécurité de la vie. Dans cette situation
d’incertitude, l’acteur social fait l’expérience de l’anxiété par rapport à des risques mal identifiés qui peut se développer en sentiment d’insécurité.
Mais, comment s’assurer que les choses se passeront comme on le souhaite ?
Les protections occultes, les pratiques magiques ou religieuses apparaissent alors comme des ressources appropriées à l’exercice d’une
contrainte favorable sur le cours des choses. Il en va ainsi du trafic d’organes qui constitue aujourd’hui à la fois une source d’angoisse
profonde, une forme de violence extrême et une source de revenu inespérée dans des contextes sociaux d’extrême pauvreté. Plus gravement, les crimes rituels, les meurtres avec mutilations, la profanation des tombeaux pour obtenir des organes ou des ossements, semblent s’inscrire dans un contexte d’approvisionnement national et international qui est engendré par une forte demande en provenance d’individus très riches angoissés par
l’incertitude du maintien de leur position dominante. Ces modes d’action sont généralement perçus comme des dispositifs susceptibles de limiter les risques et de réduire l’incertitude qui pèsent sur les destins individuels. L’acteur << se fie >> donc à leur pouvoir supposé d’évitement des situations dangereuses (Quere 2001). La << confiance >> accordée à ces dispositifs pallie donc le manque d’information et de moyen de faire face aux risques. Mais, la croyance à la sorcellerie et la confiance dans les << solutions >> occultes vont de pair avec la méfiance vis-à-vis de l’Autre. Cet Autre proche, l’intime, qui peut aider peut aussi faire du mal (Geshiere 2012). Une question qui se pose alors aux individus en situation d’incertitude est de savoir comment s’engager dans une interaction sociale incertaine, une intimité potentiellement dangereuse, caractérisée par l’ambiguïté et l’indétermination. Ces conceptions et ces dispositifs apparaissent, à leur tour, générateurs d’autres formes d’insécurité et de violence individuelles ou collectives (Martinelli et Bouju 2012). Aussi, aimerions-nous avoir des contributions qui décrivent les formes de violence qui en découlent tels les conflits ou << affaires >> liés par exemple à l’usage de techniques magiques ou de moyens << occultes >> (comme le trafic d’organes, la nécrophilie, les crimes rituels, le sacrifice d’albinos ou de nains, etc.) qui visent à renforcer les chances d’atteindre un résultat précis (Evans 1992, Tonda 2005) tout en étant porteurs de grande violence. De ce contexte général d’incertitude naissent de multiples formes de tensions, de conflits et de violence que nous aimerions explorer dans ce panel.
Mais, il en est d’autres pour lesquelles nous aimerions aussi recevoir des contributions. Ainsi, dans les conflits et les violences spectaculaires,
les guerres civiles et les rébellions comme celle qui agite la République Centrafricaine aujourd’hui (dans laquelle les nouvelles formes d’interconnexion ont joué un rôle considérable), il apparaît que l’agrégation des revanches personnelles donnant lieu à des viols, des
pillages, des mutilations) suscitent des vengeances qui s’expriment de la même manière. Dans ces situations, les violences ordinaires semblent
nourrir directement la violence collective de la guerre civile et réciproquement, se nourrir d’elle. Certaines formes de violence devenues
banales ou ordinaires comme la << justice populaire >>, ont été particulièrement médiatisées lors de ces événements. Cette forme de
violence, ancienne, les justifications qui en sont données, témoigne d’un hiatus historique entre les conceptions populaires et les conceptions
judiciaires du crime. Notre objectif est de comprendre comment cette violence est perçue, conçue ou justifiée comme de la violence aux yeux de
chacun des acteurs, que ce soit les victimes, les agresseurs, les témoins et le public.
Les contributions attendues dans ce panel doivent être fondées sur des expressions de la violence ordinaire recueillies au moyen d’observations ou
enquêtes (études de cas, récits, parcours de vie, etc.) dans différents contextes sociaux, dans différentes parties du monde et sur différents
types de conflits, tels que :
– les conflits matrimoniaux et domestiques, les conflits de voisinage, les conflits dans les rapports de travail, dans les rapports amoureux ou
amicaux, les conflits liés aux affaires de sorcellerie, les conflits fonciers en contexte d’accaparement des terres, etc.
– les conflits et les violences ordinaires engendrés par l’usage des réseaux sociaux virtuels, des sites de rencontre, des groupes de
discussion, etc. Dans les contextes d’interconnexion ou d’incertitude, l’observation fine des situations et des espaces sociaux réels ou virtuels
peut mettre en exergue différentes formes de violence ordinaire (contrainte physique, coercition psychologique, menaces explicites ou implicites, abus de pouvoir, exercice arbitraire de l’autorité, etc.).
Le panel attend des contributions qui porteront sur l’identification, le fonctionnement et les implications de ces processus conflictuels ainsi que
les violences ordinaires qui en découlent. Ce Panel 033, sur les conflits et les violences sociales ordinaires sera bilingue, Français et Anglais. Il se place dans une perspective interdisciplinaire et les contributions des différentes sciences sociales (science politique, sociologie, histoire, anthropologie, science de la communication et de l’information, droit) seront les bienvenues. Pour envoyer votre proposition de communication en Français ou en Anglais, cliquez sur le lien ci-dessous, puis cliquez sur le lien << propose a paper >> en bas de page, à gauche.
http://www.nomadit.co.uk/easa/easa2014/panels.php5?PanelID=3084
La date limite pour l’appel à communication est le* 27 février 2013.*
Mots-clés: Violence sociale, violence ordinaire, conflit, interactions sociales, échanges sociaux, solidarité, confiance, intimité,
interconnexion, incertitude, précarité, vulnérabilité, anomie, réseaux sociaux virtuels, nouvelles technologies de l’information et de la
communication, régulation sociale, action collective, changement social.
*Conflicts and social violence in an interconnected and uncertain world*
Sylvie Ayimpam, Roberto Beneduce, Jacky Bouju
*Short abstract*:
This panel aims to understand ordinary social violence and its dynamics in the reordering of interactions and social relationships in a context of
uncertainty in different social settings of the interconnected world.
*Key words*: Social violence, ordinary violence, conflicts, social interactions, solidarity, trust, intimacy, interconnection, uncertainty,
precariousness, vulnerability, virtual social networks, social regulation, collective action, anomy, social change.
To send your paper proposal in English to this panel 033, please follow the link below and click on the << propose a paper >> link bottom of the page.
http://www.nomadit.co.uk/easa/easa2014/panels.php5?PanelID=3084 (will close on 27 february 2014)
Appels à projets ECOS Sud : coopération avec l’Uruguay et l’Argentine
Appels à projets ECOS Sud : coopération avec l’Uruguay et l’Argentine
Le programme ECOS est destiné à appuyer des projets d’excellence en matière de collaboration scientifique. Il finance les échanges entre les chercheurs sous la forme de missions de courte durée et de stages de perfectionnement pour les doctorants.
Date limite de candidature : 16 avril 2014 (Uruguay) et 30 avril 2014 (Argentine).
Appel à communication « sciences et biodiversité »
SCIENCES ET BIODIVERSITÉ : ACTEURS, ENJEUX, TEMPORALITÉS JOURNÉE D’ÉTUDE DU 12 DÉCEMBRE 2014
UNIVERSITÉ PARIS I – INSTITUT D’ART ET D’ARCHÉOLOGIE, 3 RUE MICHELET, PARIS 6È ARR.
APPEL À COMMUNICATION
Quels sont les rôles et statuts des sciences et des scientifiques face à l’enjeu biodiversité ? Comment sont investis les champs de recherches que
constituent la biodiversité et les relations des sociétés à leur environnement, tant par les Sciences de la vie et de la Terre que par les Sciences de l’homme et de la société ?
En quoi les différentes échelles de temps en référence auxquelles travaillent les chercheurs jouent-elles un rôle primordial dans la façon dont les Sciences de la vie d’une part, les Sciences humaines d’autre part, appréhendent les interactions des sociétés à l’environnement et conçoivent la notion de << crise de biodiversité >> ?