Séminaire Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones
L’équipe ERC SOGIP, dirigée par Irène Bellier, a le plaisir de vous inviter à la 5ème séance du séminaire mensuel
Séance additionnelle ; Jeudi 21 janvier 2016, de 9h30 à 13h, EHESS, dans la Salle du Conseil A, R-1, bâtiment Le France, 190 av de France, 75013 Paris.
Savoirs traditionnels : des partenariats à engager ? Une science en construction ?
Photo : David Dumoulin, Congrès d’ethnobiologie, San Cristobal de las Casas, Mexique 2014
Intervenants :
Thomas Burelli, Doctorant Université d?Ottawa, Chaire de Recherche du Canada sur la diversité juridique et les peuples autochtones ; « Les peuples autochtones : sujets de recherche ou véritables partenaires dans les projets de bio-prospection ? Études de cas dans l?outremer français »
David Dumoulin Kervran , Maitre de conférences Université Paris 3 Sorbonne nouvelle, IHEAL ; « Ethnobiologie : une science des savoirs traditionnels ? »
David Dumoulin Kervran , Maitre de conférences Université Paris 3 Sorbonne nouvelle, IHEAL ; « Ethnobiologie : une science des savoirs traditionnels ? »
Résumés :
Thomas Burelli, Université d’Ottawa, « Les peuples autochtones : sujets de recherche ou véritables partenaires dans les projets de bio-prospection ? Études de cas dans l’outremer français. »
Les peuples autochtones ont de tout temps été des informateurs privilégiés des explorateurs et des scientifiques. Ils ont développé des connaissances et des pratiques en lien avec leur environnement qui ont permis d’identifier de nombreuses ressources d’intérêt, par exemple des ressources botaniques valorisées dans les domaines de la santé, de l’agronomie ou de l’alimentation. S’ils ont été perçus comme des informateurs de qualité, l’analyse des relations avec les chercheurs montre qu’ils ont rarement été considérés comme des partenaires. Ainsi l’accès et l’utilisation des savoirs traditionnels ont-ils donné lieu à de nombreux cas d’appropriations et d’usages abusifs. À partir de 1992, le droit international a progressivement reconnu des droits aux peuples autochtones sur leur patrimoine culturel immatériel. Néanmoins, des cas d’usages abusifs des savoirs traditionnels et des ressources associées peuvent encore être identifiés. Nous proposons dans cette présentation d’exposer différents projets de recherche ayant porté sur les savoirs traditionnels et les ressources associées dans l’outremer français. Nous analyserons la nature et les conditions des rapports entre les chercheurs et les peuples concernés au cours des différentes phases de la recherche. Nous analyserons également les droits des uns et des autres sur les savoirs et les résultats de la recherche. Nous réfléchirons à des stratégies et des outils contribuant à la mise en place de relations de collaboration équilibrées dans les projets de bio-prospection.
David Dumoulin Kervran, Université Paris-Sorbonne nouvelle, IHEAL. « Ethnobiologie : une science des savoirs traditionnels ? »
Les modes de connaissance « traditionnels » du monde gagnent aujourd?hui en légitimité face aux connaissances scientifiques, mais comment avoir accès à ces savoirs ? S‘agit-il de constituer une science de ces formes de science ? Une manière de repenser ce qu‘est la science ? Cette présentation, basée sur une étude de cas de la trajectoire de la discipline au Mexique, voudrait lancer des pistes pour penser le statut épistémologique de l‘ethnobiologie, cette discipline ancienne mais qui s‘est reconstituée dans les années 1970 et n‘a connu une véritable institutionnalisation dans certains pays, du Nord comme du Sud, que dans les années 1990-2000
PROCHAINES SEANCES (en cours de confirmation)
11 février : peuples autochtones, foncier et accaparement de terres
10 mars : la justice dans tous ses états
Séminaire coordonné par :
Irène Bellier, Directrice de Recherche au CNRS, IIAC-LAIOS et Verónica González González, postdoctorante SOGIP (IIAC-LAIOS), Martin Préaud, postdoctorant SOGIP (IIAC-LAIOS).
Ce séminaire s?appuie sur une recherche financée, depuis 2010, par le Conseil européen de la recherche, dans le cadre du 7e programme cadre (FP7/2007-2013 Grant Agreement ERC n° 249236).
Présentation du séminaire années 2015-2016 :
2e jeudi du mois de 9 h à 13 h (salle du Conseil A, R-1, bât. Le France, 190 av de France 75013 Paris), du 12 novembre 2015 au 10 mars 2016. La séance inaugurale aura lieu le lundi 12 octobre, de 14h à 18h (salle du conseil A, même adresse). Ouvert à tous.
Présentation générale du séminaire : Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones – années 2015-2016
Nous poursuivrons cette année le séminaire de l’équipe SOGIP (ERC 249 236, IIAC-LAIOS) qui, depuis quatre ans, examine les perspectives ouvertes par l’adoption en 2007 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DDPA). L’objet du séminaire vise à relier la réflexion sur les questions autochtones aux processus globaux. Comment les acteurs politiques autochtones prennent-ils pied dans la gouvernance mondiale en regard des situations concrètes où les sociétés et cultures qu’ils représentent expérimentent des formes de changement accélérées, parfois volontaires, souvent forcées ? Les années précédentes, nous avons exploré de manière comparative, et à partir d’études de cas contextualisées, les questions de reconnaissance légale, de développement et de territorialité, d’éducation, de citoyenneté et de participation politique qui posent les sujets autochtones dans leurs relations à l’État et aux institutions internationales. Cette année, nous aborderons les enjeux de la patrimonialisation et de la propriété intellectuelle, les questions de genre et de justice, ainsi que le positionnement des peuples autochtones par rapport aux débats globaux, tels que ceux liés au changement climatique et aux objectifs du développement durable. Les analyses portées par une approche pluridisciplinaire montrent que les questions de droits de peuples autochtones ne portent pas seulement sur des enjeux spécifiques : elles définissent un horizon de réflexion sur les conditions de possibilités de se gouverner soi-même et sur les frontières de l’autonomie.