Le Centre des Études et des Cultures de l’Amérique Latine (CECAL), le Centre de Recherche pour le Développement et la Paix (CRDP), rattaché à la Faculté de Philosophie et des Sciences Humaines (FPSH) de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) – Liban et le Réseau de recherche Interdisciplinaire sur le Monde Arabe et l’Amérique latine (RIMAAL) – France, co-organisent un colloque international portant sur les liens entre l’Amérique Latine et le Moyen-Orient. Les organisateurs entendent réunir des chercheurs des deux régions et des spécialistes internationaux pour animer ledit colloque.

Cet événement se tiendra les 29 et 30 novembre 2012, à la Salle des Conférences, sur le Campus principal de l’Université Saint-Esprit de Kaslik.

Les relations entre le Moyen-Orient et l’Amérique latine connaissent depuis une décennie un essor sans précédent. De l’émergence de l’axe irano-vénézuélien à la mise en place en 2005 des sommets ASPA (Amérique du Sud – Pays Arabes), l’agenda intercontinental s’est considérablement étoffé (Cervo, 2005; Brun, 2008). Comme le souligne Juan José Vagni, « les deux régions sont en train de dépasser la traditionnelle marginalité pour acquérir un profil de plus en plus haut, au rythme des opportunités et des attentes des deux parties sur le plan politique et commercial » (Vagni, 2009).

À un moment critique de l’histoire du Moyen-Orient en raison des différentes révoltes qui le traversent depuis le « Printemps arabe », le CECAL et le CRDP, implantés à l’USEK, ont trouvé le moment opportun pour s’associer à un réseau transnational de chercheurs, le RIMAAL, dans le but de s’interroger sur les déterminants du rapprochement entre les deux régions et sur la pérennité de ce mouvement. Si ces relations intercontinentales participent d’une recomposition de l’ordre mondial en cours, la question de fonds sera de déterminer dans quelle mesure révèlent-elles la formulation d’une nouvelle vision des relations internationales de la part des diplomaties émergentes latino-américaines. De quelles marges de manœuvre ces dernières disposent-elles dans la gouvernance mondiale suite à l’établissement de nouvelles interactions Sud-Sud ? Le concept de « coopération Sud-Sud », qui tend à être utilisé en référence à toute relation excluant l’Europe et/ou les États-Unis, est-il approprié pour analyser ces échanges ?

L’objectif du colloque est de mettre en exergue les dimensions stratégiques, économiques, diplomatiques, culturelles et politiques entre deux régions du monde en développement qui aspirent à faire valoir leurs idées sur la scène internationale et à participer activement à son évolution.

Ce premier axe s’intéresse tout d’abord au Brésil en tant qu’« une puissance émergente prétendant parler au nom d’un Sud global et progressiste» (Hurrell, 2010). D’autres acteurs, tels que le Venezuela et l’Iran, dont les diplomaties sont parfois qualifiées de « contestataires »(Badie, 2008), développent un volet différent des relations intercontinentales et révèlent par conséquent la diversité des processus de rapprochement en cours.Les interventions qui s’inscrivent dans cet axe ont pour objectif de décrypter ces diverses visions et les jeux de puissance qui en découlent.

La mise en place des Sommets ASPA vise à donner un cadre aux échanges intercontinentaux, en combinant questions économiques et accords d’échange culturels et politiques. Alors que le commerce connaît un développement rapide, les acteurs respectent-ils toujours leur volonté de promouvoir des liens mutuellement bénéfiques, comme le laisse entendre la notion de « coopération Sud-Sud » ? Cette question constitue la problématique du deuxième axe autour d’une réflexion transdisciplinaire.

Du conflit israélo-palestinien jusqu’à l’intervention en Libye, en passant par le nucléaire iranien, la crise en Syrie, l’évolution de la scène politique libanaise ou encore la question sahraouie : les mutations qui affectent le Moyen-Orient et le monde arabe et islamique sont devenues, depuis quelques années, l’objet d’un positionnement de la part des diplomaties latino-américaines. Existe-t-il une médiation Sud-Sud dont les caractéristiques diffèreraient de celles de la médiation Nord-Sud ?

Ce troisième axe aborde des sujets d’actualité, qui suscitent des réactions latino-américaines très diverses et qui, par ailleurs, nous interrogent sur les modalités et la signification de l’émergence d’éventuelles médiations Sud-Sud ou de tables de négociation incluant de nouveaux partenaires issus du monde en développement.

USEK : http://www.usek.edu.lb/fr/AccordionList.aspx?pageid=4673

Roberto Khatlab

Hoda Nehmé

RIMAAL : http://rimaal.org/

Myriem Aboutaher

Cecilia Baeza

Élodie Brun