Appel à contributions et notes de lecture, Revue Autrepart « L’argent des migrations »
Les questionnements relatifs aux migrations internationales se renouvellent en permanence. Diverses disciplines s’intéressent à différentes dimensions du phénomène : la formation des réseaux, la circulation entre les continents, les usages des nouvelles technologies, le rapport entre mobilités et développement, les problématiques identitaires… L’un des aspects les moins connus reste les implications financières de ces migrations, en dépit de quelques travaux portés essentiellement par des économistes. Certes des données chiffrées sur les volumes et des analyses sur les investissements dans certains pays d’origine sont disponibles ; néanmoins il manque une vue d’ensemble du phénomène. Pourtant, les transferts d’argent des migrants suscitent l’intérêt à la fois des décideurs politiques dans les pays d’émigration comme dans les États d’accueil. Pour les premiers, les remises des ressortissants contribuent à l’amélioration de leur situation économique par la création d’emplois et l’allégement des dépenses publiques, ainsi que par la prise en charge directe de missions sociales habituellement dévolues aux par les pouvoirs centraux : constructions d’écoles, d’infrastructures sanitaires, achats de matériels agricoles pour des coopératives communautaires… Pour les seconds, les transferts des migrants sont mobilisables dans le cadre des politiques de coopération mises en œuvre avec les pays d’origine et sont convoités par les banques et organismes spécialisés dans l’acheminement des fonds ; de cette manière le migrant stigmatisé amplement dans les discours publics et forcé sinon encouragé à rentrer chez lui est réhabilité en tant qu’acteur de développement et source de profit : en tous les cas, il accède à une certaine reconnaissance publique. Par conséquent, à travers l’argent qu’il gagne, le migrant réapparaît autrement dans les politiques publiques nationales et internationales, au-delà de simples accords en matière de circulation, de séjour et d’installation.
À travers ce numéro, nous proposons d’approfondir la réflexion sur cet objet de recherche, en dépassant les attendus immédiats des décideurs politiques des pays de départ comme des pays d’arrivée, par une problématisation scientifique qui permette de donner un nouvel éclairage sur l’argent des migrations : divers aspects sont explorés et autorisent une autre intelligence du phénomène, d’autant plus qu’une démarche comparatiste, sur tous les continents, est ici privilégiée.
Les intentions de contributions (titre et résumé ne dépassant pas 1 000 signes) doivent être adressées à la revue Autrepart le 31 janvier 2013 au plus tard. Les articles sélectionnés devront être remis le 15 avril 2013 Les notes de lecture sur le thème du numéro doivent être adressées à la revue Autrepart avant le 30 avril 2013.
n° 68 – Appel à contribution en français – L’argent des migrations