Séminaire Centre d’Etudes Africaines : « Réflexion croisée sur les constructions et les représentations identitaires » (4 décembre, Paris)
Réflexion croisée sur les constructions et les représentations identitaires, Séminaire du Centre d’Études Africaines, Groupe de Recherche FIRA
1er mardi du mois de 13 h à 15 h (CEAf, salle de réunion, 2e étage, 96 bd Raspail 75006 Paris), du 6 novembre 2012 au 4 juin 2013. Séance supplémentaire le 8 janvier (salle 11, 105 bd Raspail, même heure) et le 14 mai (salle des artistes, RDC, 96 bd Raspail, même heure)
Organisé par :
Henrique Caetano Nardi, professeur à l’Université fédérale du Rio Grande do Sul, Brésil
Lenita Perrier, docteure
Ulrike Zander, docteure
Dans la continuité du séminaire 2011-2012, nous nous attachons à explorer, d’une part, les enjeux liés aux constructions et aux représentations identitaires − dans un monde globalisé où les diverses filières migratoires ont fait naître de nouveaux brassages culturels et des enjeux géopolitiques − et d’autre part, l’émergence de mouvements sociaux nationaux et transnationaux dans leurs particularités, mais aussi dans leurs similitudes et dans un contexte de transformations plus ou moins marquées par les luttes antiracistes et les revendications d’une citoyenneté élargie. Ce monde, chaque fois moins étanche, mais qui construit en même temps des frontières symboliques multiples, devient un terreau fécond à partir duquel une diversité de voix croisées s’élèvent contre toutes les formes d’inégalité, d’exclusion et de discrimination.
Ce séminaire sera par ailleurs, l’occasion d’interroger « la manière dont le sujet fait l’expérience de lui-même dans un jeu de vérité où il a rapport à soi » (Foucault, 1994). Afin de comprendre l’expérience que nous faisons de nous-mêmes à l’intérieur des jeux de vérités, il est nécessaire de distinguer dans le temps et dans une culture donnée, les discours et les énoncés qui ont effet de vérité, à savoir, comprendre les vecteurs de subjectivation qui permettent de dessiner le diagramme propre à un monde de subjectivation traversé par les multiples mouvements identitaires et une pluralité des discours en dispute (Nardi, 2006).
Séance du 4 décembre 2012
Alberto da Silva (Université Rennes 2/Paris VII)
Les représentations de genre et race dans l’image médiatique de l’actrice Sônia Braga : « une vraie femme brésilienne »
Au tournant des années 1970, le Brésil vit l’un des moments les plus difficiles d’une dictature civile-militaire installée au pouvoir depuis 1964. Dans ce contexte, les productions cinématographiques brésiliennes se caractérisent par un désenchantement de la part des cinéastes engagés, une radicalisation se traduisant par des recherches formelles, mais aussi la production de mélodrames familiaux qui bousculent le pater pouvoir, et de comédies érotiques qui rencontrent un grand succès public. C’est à cette époque que l’actrice Sônia Braga construit sa carrière internationale en s’appuyant à la fois sur l’influence des médias et sur sa propre image médiatique de « beauté latine » et de « vraie femme brésilienne » : elle devient alors le symbole sexuel des années dictatoriales, en se réappropriant la valeur positive du métissage dans les adaptations des romans de Jorge Amado (Dona Flor et ses deux maris – 1978, de Bruno Barreto), et l’image de la vamp sexuellement débordante et destructrice (La dame de l’autobus – 1978, de Neville de Almeida ; Le baiser de la femme araignée – 1985, de Hector Babenco). Dans cette intervention, nous proposons d’analyser de quelle manière les médias et les films construisent une image de l’actrice qui s’inscrit dans l’imaginaire collectif en tant que mythe sexuel incarnant la « vraie femme brésilienne » et la « beauté latine ». Dans nos analyses, les représentations de genre sont traversées par les problématiques de classe et de race spécifiques à l’histoire socioculturelle brésilienne.
Programme des prochaines séances : Séminaire 2012-2013