Nouvelle publication « La ville de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso Urbanité et appartenance en Afrique de l’Ouest »
La ville de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso : Urbanité et appartenance en Afrique de l’Ouest, sous la direction de Katja Werthmann et Mamadou Lamine Sanogo. Paris : Karthala.
Toute étude sur l’urbanisation et l’urbanité doit tenir compte du fait qu’aucune ville ne ressemble à une autre. La capitale Ouagadougou et la seconde ville du Burkina Faso, Bobo-Dioulasso, se distinguent l’une de l’autre par leur histoire, leur composition démographique, leur urbanisme, leurs ressources économiques, leurs éléments socioculturels, etc. Leurs habitants s’identifient en tant que « Ouagalais » ou « Bobolais ». Mais qui sont exactement ces « Bobolais » ? Se caractériser soi-même comme Bobolais ou bien être caractérisé comme tel par d’autres est un élément d’identité urbaine.
Bobo-Dioulasso forme un point de jonction dans un réseau ancien de voies commerciales. Pendant la colonisation, la ville s’est transformée en important centre économique d’Afrique Occidentale Française. Au moment de son indépendance, elle était une métropole moderne qui attirait de nombreuses populations des pays avoisinants. Depuis l’ère coloniale, administrateurs, missionnaires, voyageurs et autres observateurs ont mené des recherches dans la région de Bobo-Dioulasso. Si de nombreuses études ont déjà été réalisées ou consacrées à Bobo-Dioulasso dans diverses disciplines, jusqu’à présent elles faisaient rarement référence les unes aux autres. Cet ouvrage collectif sur Bobo-Dioulasso y remédie en réunissant les contributions d’ethnologues, d’historiens, de linguistes et d’économistes. Ces contributions se penchent sur la place historique et économique de Bobo-Dioulasso dans la région, sur les transformations coloniales et postcoloniales, ainsi que sur certaines catégories ou groupes sociaux. Elles montrent que l’urbanité et l’appartenance sont des processus dynamiques dans lesquels divers éléments sont déterminants selon la situation sociale ou historique.
INTRODUCTION, Katja Werthmann, Identités urbaines à Bobo-Dioulasso ; Mahir Şaul, Les foyers zara de Sia et de Tounouma à la fin du XIXe siècle ; Chikouna Cisse, Bobo-Dioulasso dans l’histoire ouest-africaine : de la révolution dioula de Kong à la fin de l’ère coloniale (1710-1960) ; Bakary Traore, L’islam à Bobo-Dioulasso : facteur d’intégration et enjeu des luttes d’influence de personnes et politiciens ; Laurent Fourchard, La cour des notables : naissance d’un espace politique (années 1920-1950) ; Yacouba Banhoro, Bobo-Dioulasso et la lutte contre les grandes endémies en Afrique Occidentale Française ; Pascal Labazee, Emploi, revenus, statuts sociaux et réseaux de sociabilité dans les villes secondaires du Burkina Faso, du Mali et de la Côte d’Ivoire ; Sten Hagberg, Politique des partis, développement local et lutte de pouvoir des femmes à Bobo-Dioulasso ; Liza Debevec, En attendant notre sababu : discussions sur le travail, la vie et l’islam avec les jeunes hommes de Bobo-Dioulasso ; Claudia Roth, Le mariage comme porte d’entrée : la lutte pour l’appartenance selon le genre et les générations à Bobo-Dioulasso ; Mamadou Lamine Sanogo, De l’identité bobolaise : le rôle du dioula véhiculaire ; Alain Sanou, La reconquête patrimoniale de la ville de Bobo-Dioulasso par les autochtones ; Svenja Haberecht, Une ville devient la scène de la nation : Burkina Faso célèbre son Cinquantenaire à Bobo-Dioulasso.