oct 1, 2013

19e université d’automne de la LDH – 23 et 24 novembre 2013 : « Europe : quelles sorties de crise ? »

Université d’automne de la LDH 23 & 24 novembre 2013

« Europe : quelles sorties de crise ? »

Chaque année, lors de son université d’automne, La LDH se penche sur des questions profondément en lien avec les évolutions de nos sociétés.  En
2013, cette université aura lieu les 23 et 24 novembre à Paris (espace Reuilly – 21, rue Hénard dans le 12e arrondissement – M° Mongallet ou
Dugommier).

De crise de la dette en renoncement économique, l’Europe déçoit, pire : elle inquiète. Le chômage, l’exclusion sociale, les inégalités territoriales
sapent les droits économiques et sociaux ; les politiques d’austérité, le spectre de la précarité et la défiance à l’égard du politique alimentent
frustrations, désespoir, tentations nationalistes et xénophobes.

Entre les objectifs proclamés – protection sociale de haut niveau, universalité des droits fondamentaux – et la réalité des politiques
européennes – harmonisation par le bas, barrages croissants aux migrations et insécurisation des travailleurs migrants –, l’écart s’accroît
cruellement.

Quant aux institutions européennes, elles ne permettent pas aux citoyens de peser réellement sur les choix essentiels, alors que les lobbies
représentant les intérêts des grandes entreprises et de la finance inspirent des politiques trop souvent incompatibles avec un développement durable et solidaire.

L’intégration européenne, dont l’image était naguère positive dans l’esprit des peuples, est ainsi devenue un repoussoir qui encourage les replis
identitaires et menace à terme l’existence même de l’Union.

L’Europe, les Européens, le monde entier méritent mieux !

L’élargissement, puis la crise de la finance dérégulée, ont considérablement accru les inégalités entre Etats membres : il faut renforcer les solidarités
territoriales et sociales, donc non pas contracter mais augmenter les ressources budgétaires de l’Union.

L’Europe sociale, Arlésienne des débats électoraux, devrait se traduire concrètement sur le terrain par le principe d’un salaire minimum dans chaque
Etat membre, par une protection sociale de base pour tout résident de l’Union, par le développement des services sociaux d’intérêt général
européen.

Les politiques inspirées par le fantasme d’une « Europe forteresse », absurdes sur un continent qui a un besoin vital d’apport migratoire à moyen
terme, devraient céder la place à un accompagnement de migrations qui constituent pour l’Union un enrichissement dans tous les sens du terme.

Le « géant commercial nain politique » devrait devenir un acteur mondial à la mesure de son poids et de ses responsabilités, un « éclaireur » du
développement durable et un promoteur des valeurs proclamées par l’Union : respect du droit international dans le règlement des conflits ; répression des crimes de guerre par la juridiction pénale internationale ; accès aux biens publics mondiaux pour les populations qui en sont encore privées.

L’Union devrait, enfin, donner l’exemple du respect de la démocratie et des droits fondamentaux qu’elle exige des Etats candidats à l’adhésion : la
démocratisation du « gouvernement réel » de l’Union ne peut plus attendre ; l’institution d’une citoyenneté européenne de résidence, le renforcement de la garantie des droits des justiciables, de leur vie privée et de leurs données personnelles ne sont pas moins urgents.

Refondation, renouveau, démocratisation ? Au-delà des mots, deux conceptions s’affrontent : celle d’une Europe de progrès social et de paix et celle
d’une Europe réduite à un marché unique régi par les règles de la concurrence. La crise atteint un stade qualitatif qui remet profondément en
cause le vivre ensemble et risque de porter la fragmentation sociale à un niveau irréversible. A défaut d’une alternative démocratique, sociale et
écologique, prenant les droits au sérieux, d’autres forces capteront la déception et la colère populaire pour les mettre au service de l’exclusion,
de la haine et de l’injustice.

Cette Europe de justice, de paix et de fraternité, cette Europe que nous voulons et qui reste à construire, doit être l’enjeu des élections
européennes décisives du printemps 2014. Débattons-en, mobilisons les citoyens européens, pendant qu’il en est encore temps.

L’ensemble de cette université se déroulera autour de plusieurs tables rondes qui aborderont les thèmes suivants :

Samedi 23 – matin : aux défis des disparités croissantes

1)      L’Europe est-elle encore un projet pouvant rassembler les citoyennes et citoyens du continent européen ? Dans l’espace économique et monétaire aux règles toujours plus prégnantes, les inégalités de développement entre pays posent la question de l’accès aux droits économiques et sociaux tandis que les politiques d’austérité, l’accentuation de la précarité et la défiance à l’égard du politique alimentent frustrations, désespoir,
tentations nationalistes et xénophobes. Quelles politiques et quelles institutions mettre en débat  pour refonder une Europe démocratique, au
développement solidaire?

2)      Ombres et ressorts de l’extrême droite. La radicalisation droitière se manifeste d’un bout à l’autre de l’Europe ; quels sont les liens entre
ces émergences à la fois distinctes et convergentes avec le projet européen, en termes identitaire, avec les politiques économiques et sociales, avec la
mondialisation ?

Samedi 23 – après-midi : aux défis du (des) monde (s)

3)      Quels échanges et quelles solidarités : respect de la dignité et des droits fondamentaux des migrants, notamment de la Convention internationale sur les droits des travailleurs migrants ; émancipation des logiques d' »Europe forteresse », Frontex and co ; « politiques de voisinage » à l’est et au sud ; coopérations et solidarités internationales.

4)      Quelles solidarités entre les États membres ? La construction de l’Union européenne implique la formation progressive d’un espace de
solidarité entre États membres et d’un budget conséquent. Ce pour quoi les traités européens successifs ont élaboré la notion de « cohésion économique, sociale et territoriale ». Or, sur fond de crise systémique, les négociations actuelles sur le futur budget de l’Union font pour la première fois apparaître une diminution du budget en proportion du PIB européen. Autour de cet enjeu, s’affrontent deux conceptions : une Europe de progrès social et de paix et celle d’une Europe réduite à un marché unique régi par les règles de la concurrence.

Dimanche 24 – matin : aux défis de l’’égalité

5)      Propositions et mobilisations pour garantir un renouveau démocratique : citoyenneté européenne (de résidence); équilibre « horizontal »
des pouvoirs (délibérant, gouvernant, juridictionnel et AI) ; séparation « verticale » des pouvoirs (entre les niveaux local, régional, national et
européen) ; modalités de responsabilité politique des gouvernants et de contrôle citoyen.

6)      Quel avenir pour la justice et les droits en Europe ? La question d’un espace judiciaire européen reste en suspens tandis que des champs
importants tel que la protection de la vie privée et des données personnelles nécessitent la mise en place de garanties importantes. Dans le
même temps, la Cour européenne des Droits de l’Homme est l’objet d’une tentative de remise en cause par une partie des Etats membres. Quel projet
commun peut être élaboré afin de relancer l’idéal de justice en Europe ?

Dimanche 24 – après-midi : aux défis de l’’avenir

7)      Table ronde conclusive : Quelle voix européenne dans un monde dont le « commun » se tisse d’affirmations singulières et plurielles ?

Vous recevrez prochainement la plaquette de présentation de l’université d’automne de la LDH, avec ses intervenants, ainsi que le bulletin
d’inscription.

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