Appel à Communication – Journée des Jeunes Chercheurs de l’Institut de Géographie 2014
Appel À Communication
Journée des Jeunes Chercheurs de l?Institut de Géographie de Paris (JIG), 10 avril 2014
https://sites.google.com/site/journeeigparis/home
*Crise(s) ?*
Dysfonctionnements territoriaux ou facteurs de production de l’espace ?
Volcan islandais ou tsunami en Indonésie, changements climatiques ou émeutes de la faim, crise grecque ou mouvement *Occupy*,
désindustrialisation ou décroissance urbaine, émeutes des banlieues ou révolutions arabes : dans les médias ou les discours politiques, tout
semble désormais être crises. S’agit-il des symptômes de véritables crises économiques, sociales, écologiques, ou bien d’épiphénomènes ? Ce constat interroge d’une part la définition de la notion de crise, en particulier dans son articulation au territoire, et d’autre part la polysémie du terme.
Souvent restreinte à une acception économique, dans son sens courant, la notion de crise se caractérise comme une manifestation brusque et intense
de phénomènes. Il s’agit d’un moment de doute ou de remise en cause en lien avec des dysfonctionnements au sein de systèmes stables, à l’instar de la dette des pays africains dans les années 1980. Ces périodes d’incertitude constituent des transitions entre un état de dégradation et une situation ultérieure, offrant ainsi des opportunités de recompositions et d’élaborations d’alternatives comme cela commence à être observé par
exemple dans le cas de l’agriculture urbaine en Grèce ou dans les villes américaines en décroissance. En tant que ruptures dans les continuum
sociaux, les crises sont des phénomènes courts et intenses qui qualifient des espaces et des territoires. Aussi, comment interroger cette notion en
science sociale et plus particulièrement en géographie ?
Qu’elles soient comprises comme des phénomènes économiques, sociaux ou politiques, les crises sont éminemment géographiques. Où sont-elles ? Quels sont leurs déploiements et leurs logiques spatiales ? Quels sont les facteurs qui en sont à l?origine et quelles recompositions
entraînent-elles ? La dimension géographique n’apparaît souvent que dans une posture déterministe (aléas naturels, accidents technologiques,
malthusianisme) ou comme élément de contexte. Toutefois, les crises constituent des transitions durant lesquelles interviennent des processus
et des acteurs qui contribuent à (dés/ré)organiser les espaces et les territoires, et qui sont à l’origine de blocages sociaux. S’intéresser aux
crises revient également à comprendre comment se produisent ces transitions qui mettent en jeu la capacité des sociétés à gérer et à s’adapter à des
évènements courts et intenses. Les questions posées sont donc aussi bien celles des espaces, des échelles et des types de crises, que celles des
dynamiques, des modes d’évaluation, de perception et de gestion de ces dernières.
La notion de crise apparaît comme une clé d’analyse géographique pertinente par la mise en relation des dimensions spatiales et temporelles des
sociétés. En effet, les crises peuvent être saisies comme une échelle spatio-temporelle aussi spécifique qu’exceptionnelle, par laquelle les
rapports sociaux et de pouvoir, les pratiques, les liens et les échanges, s’organisent selon des formes singulières. Les crises contribuent à
produire de nouveaux espaces à travers les dysfonctionnements qu’elles cristallisent dans une temporalité courte. Dans cette perspective, la
valeur heuristique de la notion de crise semble évidente car elle permet de délimiter des espaces qui n?existent pas autrement.
Enfin, les crises ne sauraient être saisies sans la prise en compte de différentes échelles : ne sont-elles pas des marqueurs ou des symptômes
d’enjeux à des échelles plus locales ou globales ? Ainsi, les émeutes de la faim sont en partie les stigmates de dysfonctionnements liés à des logiques
insérées dans le processus de mondialisation. Inversement, la crise des *subprimes* aux Etats-Unis a eu des conséquences planétaires, tout en étant
le résultat de processus spéculatifs généraux. Les crises apparaissent alors comme des articulations éphémères, mais non moins importantes, entre
des faits situés à l’échelle macro-géographique et des déclinaisons particulières et locales. L’intérêt scientifique de cette notion serait d’améliorer notre compréhension de l’espace des sociétés. La notion de crise est donc un concept opérationnel innovant et pertinent pour la compréhension d?un monde en mouvement dans ses dimensions temporelle, sociale, spatiale (et donc scalaire), tout en demeurant un objet géographique complexe dont les fondements sont à construire.
L’objectif de cette journée sera donc d’interroger la crise en tant qu’objet scientifique en géographie. Dans quels cas cette notion est
mobilisée et dans quelle mesure se révèle-t-elle pertinente ? La crise est-elle un simple dysfonctionnement d’un système ou bien peut-elle être
productrice d’espace ? Plus généralement, que permet-elle de dire sur les espaces et les territoires ? Quelles sont les limites et les apports de cette
grille d’analyse ?
L’appel est ouvert aux approches théoriques comme aux études empiriques (études de cas, comparaisons) qui mobilisent la notion de crise. Les
propositions de communication pourront s?inscrire dans l?un ou plusieurs de ces différents axes de réflexion :
· *Les approches théoriques* des crises et la manière dont elles sont interrogées, avec en particulier la question des définitions des échelles
spatiales et des bornes temporelles.
· *Les méthodes privilégiées* et les obstacles à la mesure quantitative ou qualitative des crises, en particulier sur un terrain en crise (données,
enquêtes).
· *Les crises dans les différentes régions du monde*, aux échelles locales, régionales ou globales, et leurs articulations.
· *Les logiques et les dimensions spatiales des crises*, entre étendue, processus de diffusion et emboitements d’échelles.
· *Les crises en tant qu?objets dynamiques*, dont *les facteurs* impliquent en retour des recompositions, des transformations, entre un avant et un
après,
· *Les acteurs des crises et leurs interactions*, interrogeant à la fois les conséquences (populations touchées, perceptions) et *la gestion* de ces
moments exceptionnels (prévention, mobilisation, réactions).
*Propositions de communications*
L’appel à communication s’adresse à l’ensemble des jeunes chercheurs (Master, Doctorants, Post-doctorants), s’intéressant à l’étude de l’espace
en géographie comme dans d’autres sciences humaines et sociales. Avec l’accord des participants, les versions écrites des présentations pourront
faire l’objet d’une publication sur le site du colloque.
*Modalités de participation*
Trois formes de communication (individuelle ou collective) sont possibles :
· Une présentation orale de 20mn, suivie des questions de l’assemblée.
· Un poster scientifique. Ils seront exposés toute la semaine de la JIG et feront l’objet du concours de poster de l’École Doctorale de Géographie de
Paris.
· Un court métrage (documentaire) en rapport avec la thématique proposée.
*Envoi des propositions de communication orale*
Les propositions doivent respecter les conditions suivantes :
· Indiquer le titre de la communication et une liste de 5 mots-clés maximum.
· Indiquer le nom et les coordonnées de(s) auteur(s) (e-mail, n° de téléphone), adresse postale, et organisme de rattachement (université et
unité de recherche).
· Fournir un résumé de la communication d’une page maximum, police 12, Times New Roman.
· Indiquer les axes principaux auxquels se rattache la communication en tête de proposition.
Les propositions doivent être envoyées avant le *lundi 3 Février 2014*inclus à l’adresse suivante doctorants.edparis@gmail.com.
*Envoi des propositions de posters*
Les propositions de posters sont à envoyer par mail à Chantal Béranger avant le *31 Mars 2014* : Chantal.Beranger@paris-sorbonne.fr.
Les modalités complètes sont présentées sur le site de l’École doctorale de géographie de Paris :
http://ed-geographie-paris.univ-paris1.fr/concours-de-posters-scientifiques-0
*La Journée des jeunes chercheurs de l’Institut de Géographie de Paris (JIG) aura lieu le 10 avril 2013, dans l’Amphithéâtre Emmanuel De Martonne, à l’Institut de Géographie, 191 rue Saint Jacques 75005 PARIS.*
*Comité d?organisation :*
Solène BAFFI – Univ. Panthéon Sorbonne ? Paris 1
Emmanuel CHAUVIN – Univ. Panthéon-Sorbonne ? Paris 1
Clémentine COTTINEAU – Univ. Panthéon-Sorbonne ? Paris 1
Sylvestre DUROUDIER – Univ. Paris Diderot ? Paris 7
Jack KEILO – Univ. Paris Sorbonne ? Paris IV
Guillaume SAULOUP – Univ. Panthéon-Sorbonne ? Paris 1
Etienne TOUREILLE – Univ. Paris Diderot ? Paris 7
Site internet de la JIG : https://sites.google.com/site/journeeigparis/home
Site de l?Ecole Doctorale : http://ed-geographie-paris.univ-paris1.fr/
Contact des organisateurs : doctorants.edparis@gmail.com