La newsletter du CERI – Janvier 2014
Par Alain Dieckhoff, directeur du CERI Au moment d’assumer les fonctions de directeur du CERI, suite à ma nomination par l’Administrateur de Sciences Po, Frédéric Mion, et avec l’aval du CNRS, je souhaite mettre en avant quelques grands principes qui guideront mon action au cours des cinq prochaines années. D’abord, ma conviction que l’étude de l’espace mondial qui est au cœur de la vocation de notre laboratoire doit continuer à passer par une double approche : les aires culturelles (ou, pour utiliser un terme plus neutre, les études régionales) et les relations internationales et transnationales. La première part des sociétés politiques, la seconde des interactions internationales (Etats, acteurs non étatiques), quelle que soit leur nature : politique, sociale, culturelle, économique. Ces approches sont à mes yeux pleinement complémentaires et le CERI doit assumer ouvertement cette dualité constitutive qui est source d’enrichissement. Ensuite, je sais que, grâce à ses chercheurs, à ses doctorants et à son personnel administratif, le CERI dispose d’un potentiel scientifique considérable qui le place au tout premier rang des centres de recherche sur l’international en France, en Europe et au-delà. Le rayonnement académique du centre est fort et attesté, entre autres, par la large audience des publications de ses membres comme par l’attrait des manifestations scientifiques qui se tiennent dans ses murs. Ce dynamisme, qui s’exprime aujourd’hui pour l’essentiel à travers des projets individuels et des groupes de recherche, doit aussi se manifester demain, j’en suis convaincu, à travers des projets transversaux qui nouent davantage de liens intellectuels au sein même du laboratoire. Il ne s’agit nullement de rassembler les chercheurs autour d’un paradigme ou d’une méthode, entreprise tout à la fois vaine et appauvrissante. L’idée est plutôt, tout en préservant la diversité des cadres théoriques, des objets et des méthodes, de mettre en place des programmes de recherche associant un nombre significatif de chercheurs et de doctorants autour de thématiques présentes dans plusieurs terrains mais qui sont pour l’heure insuffisamment croisées. Autrement dit, il s’agit d’impulser de véritables projets de laboratoire dans le domaine de la politique comparée comme dans celui des relations internationales. Ces programmes devraient se matérialiser tant par des colloques que par des publications collectives transversales, auxquels chercheurs, doctorants et personnel administratif apporteraient leur contribution. Bien entendu, ces programmes fédératifs ont vocation à attirer des collègues actifs tant dans d’autres centres de recherche de Sciences Po que dans des universités françaises, à commencer par nos partenaires de la Communauté d’Universités et d’Etablissements de Sorbonne Paris-Cité, et étrangères, au premier chef celles avec lesquelles Sciences Po a déjà noué des liens étroits comme Columbia ou la LSE. Enfin, si le CERI doit demeurer, d’abord et avant tout, un centre de recherche fondamentale où la curiosité et l’innovation scientifique sont privilégiées, il importe aussi que ses chercheurs maintiennent des rapports suivis avec l’enseignement, à tous les niveaux (collège universitaire, masters, doctorat). Je crois profondément à la formation par la recherche, c’est-à-dire au transfert des connaissances et des compétences des chercheurs vers les étudiants, mais aussi à la vertu des questionnements portés, en retour, par ces derniers. Parallèlement, le CERI doit demeurer un centre ouvert sur la Cité, tout simplement parce que ses chercheurs sont aux prises avec des questions qui intéressent directement décideurs, journalistes et, plus généralement, citoyens soucieux des affaires du monde. Le chercheur en « sciences sociales de l’international » dispose d’un savoir scientifique qui permet de décrypter le réel : il n’y a rien d’anormal à ce qu’il fasse bénéficier les citoyens de cette capacité d’analyse. Pour terminer ce « mot du directeur », je voudrais remercier Christian Lequesne pour le travail accompli au cours des cinq dernières années, avec l’appui de l’ensemble de la communauté du CERI. Je lui souhaite plein succès dans ses travaux de recherche auxquels il pourra, à nouveau, consacrer plus de temps. |