fév 7, 2014

Appel à contributions journée doctorale IMAf EHESS masterants et doctorants

Les étudiants du séminaire « Actualité de la recherche en sciences humaines sur le Maghreb contemporain » organisent une journée doctorale dans le cadre de l’Institut des mondes africains de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (IMAf – EHESS). Elle se tiendra le 4 avril au 190-198 avenue de France sur le thème de la « Pratique des sciences humaines et sociales au Maghreb ». Cette journée est une occasion pour des étudiants en master et en début de thèse de se confronter à l’exercice de la présentation orale de ses travaux personnels en public. Elle prend la suite de la journée
doctorale du Centre d’Histoire Sociale de l’Islam Méditerranées (CHSIM), organisée chaque année de 2004 à 2013.

Les propositions de communications doivent être envoyées au plus tard le 28 février 2014 à cette adresse : journeedoctorale.chsim2014@gmail.com

Nous attendons des personnes intéressées une brève présentation de leur proposition de communication de 500 mots (1 page) environ, expliquant
notamment leur démarche dans la pratique des sciences humaines et sociales. Elles devront inclure le titre de l’intervention ainsi que les coordonnées et l’affiliation institutionnelle de l’auteur.

Appel à communication Appel a contribution IMAf
Journée doctorale de l’Institut des Mondes Africains (IMAf)
École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
190-198 avenue de France, 75013
Vendredi 4 avril 2014

<< La pratique des Sciences Humaines et Sociales au Maghreb >>

Les travaux de recherche sur le Maghreb se multiplient depuis plusieurs années. Ces travaux  sont enrichis par un renouvellement des approches
problématiques, aussi bien dans des démarches synchroniques que diachroniques.  Partant de ce constat, et convaincus que cet enrichissement
ne peut qu’être le fruit d’échanges entre disciplines, nous souhaitons permettre un dialogue entre différents chercheurs autour de la question des
pratiques des sciences sociales au Maghreb. Ainsi, à l’occasion d’une nouvelle journée doctorale, les étudiants du séminaire << Actualité de la
recherche en sciences humaines sur le Maghreb contemporain >> proposent non seulement de repenser les cadres d’analyse et de déconstruire les poncifs qui les sous-tendent, mais également de réfléchir aux différentes approches méthodologiques, aux diverses pratiques du terrain et, plus généralement, de se pencher sur un examen critique des conditions de la recherche.

Afin de permettre un tour d’horizon le plus large possible, nous défendons une définition des frontières du Maghreb non réductive. Nous souhaitons,
entre autre, nous interroger sur les implications pour la pratique scientifique des différentes normes administratives, juridiques ou
politiques qui régissent cet espace, et, au contraire, sur ce qui les transcende. De même, si nous souhaitons mettre en avant des recherches
actuelles, les thèmes des contributions peuvent embrasser une large chronologie historique, jusqu’aux sujets les plus contemporains. Enfin,
comme nous adoptons une démarche interdisciplinaire, les propositions de communications pourront utiliser des approches historiques,
anthropologiques, ethnologiques, géographiques, socio-économiques, sociologiques et sociopolitiques.

Axe 1 : Questionner le prisme colonial/post-colonial et le concept de décolonisation
S’il s’agit ici d’interroger les lieux communs, qu’ils soient scientifiques, politiques ou médiatiques, et de leur apporter un regard
critique par le biais des sciences humaines et de leur pratique, le terme de << colonisation >> se doit d’être évoqué pour parler du Maghreb. Depuis
les années 1980 et la naissance des colonial puis post-colonial studies, l’utilisation du terme a connu une inflation importante. Il ne s’agit pas
ici de nier l’importance du processus de colonisation, des systèmes de domination coloniale ou encore des mouvements de décolonisation dans les
territoires concernés. Moins encore d’en minimiser les violences, guerrières, physiques, verbales ou symboliques. Cependant, il est important
de se demander, trente ans après l’émergence de ce champ disciplinaire, si la puissance explicative de ce prisme n’a pas mené à laisser de côté ce qui
ne rentrait pas dans sa matrice propre, et de comprendre la genèse de ces termes pour les utiliser à bon escient.

Axe 2 : Violence et production du savoir
Le Maghreb contemporain est marqué par un contexte révolutionnaire qui favorise l’émergence d’une certaine violence. Ainsi, il s’avère nécessaire
de penser l’influence de cette dernière sur la production du savoir dans le domaine des sciences sociales. Toutefois, il serait réducteur de n’aborder
la violence qu’en termes d’atteintes physiques, puisque celle-ci renvoie également à une montée des intolérances et des frontières qui se traduisent
en une << violence symbolique >>. Des normes culturelles, institutionnelles et juridiques permettent aux individus de s’identifier et déterminent entre autres le positionnement des uns par rapport aux autres. Cependant, toute entrave à l’ordre établi par ces normes peut inciter les individus à
conjuguer incompréhension, méfiance et force, compromettant ainsi certains aspects de la recherche sur le Maghreb. Il convient alors de se pencher sur les différents enjeux que cette notion multiple de << violence >> recouvre, tant pour les conditions de la recherche que d’un point de vue
épistémologique.

Axe 3: Le Maghreb : terre d'<< émigration(s) >> / d'<< immigration(s) >> ?
Alors que les politiques européennes contemporaines et l’actualité construisent quotidiennement le Maghreb comme un espace de départ des
migrations, réduisant celles-ci à un << problème >>, il nous paraît indispensable de revoir cette approche. Se replacer dans le temps long
permet de retourner cette perspective, que l’on songe aux migrations venues d’Espagne au xve siècle ou aux vagues migratoires depuis l’Afrique
subsaharienne actuellement. Il convient donc d’appréhender également le Maghreb comme un espace en mouvement, traversé par des flux migratoires, mais également investi par des populations étrangères. Ceci est l’occasion, enfin, de faire appel à des approches scientifiques variées, sociales, économiques, culturelles, qui participent, ensemble, à relire cette question des migrations au Maghreb.

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