Colloque « Figure(s) du bénéficiaire dans l’action humanitaire » (19-20 juin 2014

Appel à communication
Colloque international
1970-2030 : figure(s) du bénéficiaire dans l’action humanitaire
19-20 juin 2014 ; ICEE-Etudes européennes/Action Contre la Faim ; Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle

Ce colloque international, intitulé « 1970-2030 : figure(s) du bénéficiaire dans l’action humanitaire et  porté conjointement par l’ICEE de l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle et l’ONG ACF France, part du constat que les collaborations entre les ONG et le monde académique se révèlent fort peu nombreuses, en particulier dans le champ des sciences sociales. D’où l’idée, via ce colloque, de mettre en œuvre de nouvelles modalités d’échanges entre ces deux univers et que les chercheurs et les professionnels des ONG puissent devenir des « coproducteurs » de recherche.Le choix du thème n’est pas anodin. En effet, les bénéficiaires sont le plus souvent les impensés de la recherche. Autant il existe des travaux sur le travail humanitaire proprement dit , sur la sociologie politique des ONG , sur l’histoire de l’action humanitaire , sur la communication des ONG et leur rapport aux médias  ou encore sur la dimension technique de certaines actions humanitaires , autant les bénéficiaires se révèlent peu ou pas étudiés par le monde académique. C’est pourquoi un tel sujet peut se révéler porteur. Plusieurs questionnements émergent alors. Les Etats peuvent-ils être considérés comme des bénéficiaires de l’action humanitaire et comment intégrer la question de l’aide dans une perspective critique telle que celle développée par Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo  ? Les acteurs locaux intégrant les programmes humanitaires et les salariés dits « nationaux » sont-ils des bénéficiaires dans une logique plus large d’économie sociale ? Comment les bénéficiaires perçoivent-ils les humanitaires et comment se ressentent-ils en tant que bénéficiaires ? Tous les acteurs ont-ils la même définition du bénéficiaire et les mêmes méthodes pour déterminer quels individus relèvent ou non de cette catégorie ? Comment cette catégorie et les perceptions qui lui sont attachées ont-elles évolué à travers le temps ? Comment l’Europe, enfin, se saisit-elle de la figure du bénéficiaire via ses programmes d’aide au développement ?

C’est à ces questions que le colloque proposé par l’ICEE et Action Contre la Faim entend répondre, et ce dans une perspective pluridisciplinaire, internationale, socio-historique et prospective (1970-2030).

Plusieurs approches seront privilégiées :
a)      Les recherches en lien avec les bénéficiaires dans les programmes d’aide au développement mis en oeuvre en Europe ;
b)      Les communications interrogeant l’idée des Etats comme bénéficiaires (ou non) de l’action humanitaire ;
c)      Les approches ethnographiques et socio-historiques autour de la perception par les bénéficiaires eux-mêmes de l’action humanitaire et de leur statut de bénéficiaire ;
d)     Les perspectives en lien avec l’économie sociale et solidaire interrogeant la notion de bénéficiaires à travers les acteurs locaux investis directement dans l’action humanitaire ;
e)      Les recherches d’ordre épistémologique interrogeant la notion de bénéficiaire dans le temps et dans des espaces culturels et des secteurs différenciés.
Les propositions de communication (2 500 signes) sont à envoyer aux adresses suivantes : aurelien.evrard@univ-paris3.fr /thomasribemont@hotmail.com / t.ribemont@sciences-po.org pour le 3 mars 2014.

Biblio indicative :
Siméant, Johanna ; Dauvin, Pascal, Le travail humanitaire. Les acteurs des ONG, du siège au terrain, Paris, Presses
de Sciences Po, 2002, ou encore des mêmes auteurs (dir.), ONG et humanitaire, Paris, L’Harmattan, collection Logiques politiques , 2004 .
Voir aussi, le numéro de Cultures et conflits, L’action humanitaire : normes et pratiques, n° 60, 2005. Pour un ouvrage récent, on consultera par ailleurs Blanchet, Karl ; Martin, Boris (eds), Many Reasons to Intervene: French and British Approaches to Humanitarian Action, C. Hurst and Co Publishers Ltd, 2011 ; voir aussi, Revue humanitaire, Les nouvelles frontières de l’humanitaire. L’impasse syrienne, mars 2013.
la récente thèse d’Elsa Rambaud, Médecins Sans Frontières. Sociologie d’une institution critique, sous la dir. de Michel Dobry, Université Paris 1, 2013 ; voir aussi du même auteur, L’organisation sociale de la critique à Médecins Sans Frontières, Revue Française de Science Politique, vol. 59, 4, 2009.  Ryfman, Philippe, Une histoire de l’humanitaire, Paris, 2004 ; voir aussi Le Coconnier, Marie-Laure ; Pommier, Bruno, L’action humanitaire, Paris, PUF, 2009. Brauman, Rony ; Backmann, René, Les médias et l’humanitaire, Ed. Victoire, 1998 ; voir aussi, pour un autre exemple, Debos, Marielle ; Goheneix, Alice, Les ONG et la fabrique de l’opinion publique internationale, Raisons politiques, n° 19, 2005. Revue Tiers Monde, La santé globale, nouveau laboratoire de l’aide internationale ?, n° 215, 2013. Banerjee, Abhijit V. ; Duflo, Esther, Repenser la pauvreté, Paris, le Seuil, 2012.