mar 4, 2014

Parution :Afriscope 35 – Memoire(s) du Rwanda : 1994 – 2014

Afriscope 35 – Memoire(s) du Rwanda : 1994 – 2014
AFRISCOPE 35 / MARS – AVRIL  2014 EST SORTI !
http://www.afriscope.fr/spip.php?page=numeros

Bande-son : “L’Afrique, je l’ai en moi / et je chante pour sa mémoire / Je suis humain, ni métis, ni blanc, ni noir / Le Rwanda, je le pleure chaque 7 avril ” /// Hope Anthem de Gaël Faye

Edito

Fin avril 1994. Le monde entier assiste à l’élection de Mandela à la présidence de l’Afrique du Sud marquant la fin de l’Apartheid. Comme un symbole d’espoir. À quelques milliers de kilomètres, l’humanité sombre dans les ténèbres depuis plusieurs semaines déjà. Avril-mai-juin 1994 : Entre 800 000 et 1 million de personnes sont exterminées dans l’indifférence du même monde. 2014. Le Rwanda est dans nos mémoires. Les images de 1994 nous hantent. Mais ces images ne suffisent pas pour dire l’indicible, réparer le mal panser les plaies, penser l’avenir. Pour beaucoup, ces images ont construit une vision stéréotypée et ethnique du pays des mille collines. Or c’est bien contre ces clichés réducteurs et simplistes que votre magazine tient à lutter. Pour rappeler d’abord que la mobilisation citoyenne est active depuis 20 ans afin que justice soit rendue. Au Rwanda bien sûr et via les tribunaux internationaux. Mais en France aussi. Pour la première fois en 2014 un présumé génocidaire, réfugié sous nos bannières bleu-blanc-rouge, est jugé. Pour rappeler aussi que depuis 1994 des historiens s’attèlent à décrire cette tragédie dans toute sa complexité. Au-delà du manichéisme et de l’émotion. Afriscope a rencontré des artistes pour qui le génocide constitue un marqueur. Certains ne peuvent plus s’imaginer créer sur autre chose que le Rwanda. Enfants de cette histoire, de près ou de loin, ils ont senti la nécessité de dire, d’écrire, pour ne pas oublier, pour construire l’avenir sans omission sur le passé. Ils sont les héritiers des oeuvres de dix écrivains africains, qui, en 2000, ont séjourné au Rwanda pour réparer le silence et l’indifférence du continent et du monde pendant la tragédie rwandaise [2]. Nous sommes tous héritiers de ce drame. Et l’écrire, le dire, le chanter, le peindre, le danser, c’est aussi l’exorciser. Nous faire « comprendre l’humain pour lui définir un avenir ». Car ce génocide nous dit aussi que nous n’aurons jamais fini de lutter contre les racismes, les discriminations, les obscurantismes, les fascismes. Chaque jour, lutter contre les discours et les actes d’exclusion, de haine et de violence, est un devoir. Inlassablement, chaque jour.

 

Anne Bocandé

 

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