mar 21, 2014

CFP Borders of war, Borders of peace/ Frontières de guerre, frontières de paix

Call for papers / Appel à communications
Borders of war, Borders of peace Frontières de guerre, frontières de paix

BRIT International Conference — France / Belgium November 4 — 7, 2014
http://www.brit2014.org/wp-content/uploads/2013/10/SESSION-S61.pdf

Co-organisation : Amaël Cattaruzza (amael.cattaruzza@st-cyr.terre.defense.gouv.fr) et Anne-Laure Amilhat-Szary (Anne-Laure.Amilhat@ujf-grenoble.fr)

The existence of international borders is generally linked to conflict, but interpretations of this relationship fluctuate. Some authors argue that borderlines can resolve conflicts, others that they stimulate them. Examples of both of these two dynamics exist, and we will try to illustrate them throughout the combination of papers gathered in this panel.
In its traditional meaning, the border marks the limit of a power’s competences: since the invention of the nation-state, it usually coincides with the extension of its sovereignty. This order has differentially been expanded throughout the territories structured by the old Western powers, in Europe as well as the spaces which the latter colonised after having declared them terra nullius , that is to say not occupied land, or regions which sovereignty could not be acknowledged.The invention of boundaries has thus marked the emergence of a world that would respect the principe of a post bellum status quo, their goal being to set the conditions for lawfully maintaining peace. However, the modern era has taken a different path than that of a Kantian universal peace, despite the guarantees built gradually by the international system of law.
Nowadays, however, the states share border violence with other stakeholders. International organizations, amongst which the League of Nations and the United Nations, have played an important role in the evolution of borders. But today, the rules of the international relations game can not be reduced to a choice between bilateral relations one hand and and the resort to world institutions on the other. The charters of many other regional organizations require from their member states they have previously determined their external borders, encouraging a possible appeal to the International Court of Justice. Over the last fifty years, the regional level has come to play a key role a in management of border disputes in regions of the world where integration processes were underway. It is in Europe (in the EU and its immediate periphery), that the impact of integration on the border disputes governance may the the largest, the most diverse, too, and also the most original in its implementation. Attempting to reduce inequalities around borders, through a series of economic, social or cultural measures, the EU has provoked the considerable evolution of a number of border conflicts. However, the failure to prevent war and massacres during the breakup of the former Yugoslavia imposes important nuances to the balance of EU action on borders.
The management of these social institutions must indeed be understood in a global context where the interstate violence is generally decreasing, as illustrated by the figures gathered by the « Human Security Centre » NGO. Civil wars have taken over international conflicts in the second half of the twentieth century, and even more over its last quarter. This does not mean that border areas are completely pacified areas. However, border disputes continue to constitue a dominant representation of territorial disputes. No doubt this induration is it due to their visibility, especially on maps: the parties involved can trace the claimed perimeters. This paradoxical situation is certainly worth further questioning.
Within this panel, we seek to gather papers developing on the dialectic of war and peace at the border, notably by emphasising on the multiscalar factors which explain the recent geopolitical developments in these complex areas.
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L’existence des frontières internationales est le plus souvent liée au conflit, mais les interprétations sur cette interrelation fluctuent. Certains auteurs argumentent le fait que le tracé de frontières permet de régler des conflits, d’autres qu’il les attise. Des exemples de ces deux dynamiques existent, et nous tenterons de les illustrer au travers des communications réunies ici.
Dans son acception traditionnelle, la frontière signifie en effet la limite du champ de compétence d’un pouvoir : depuis l’invention de l’Etat-nation, celle-ci coïncide le plus souvent avec celle de l’extension de sa souveraineté. Cet ordre s’est déployé de façon différenciée dans les territoires structurés par des puissances européennes anciennes et dans les espaces qu’elles ont colonisés, les ayant auparavant déclarés terra nullius, c’est-à-dire terre non occupée ou, dont la souveraineté ne pouvait pas être reconnue. Le tracé des frontières a donc marqué l’émergence d’un monde respectueux d’un statu quo post bellum, leur objectif étant de poser les conditions du maintien de la paix par le droit. Pourtant, l’époque moderne a pris un tout autre chemin que celui de la paix universelle kantienne, malgré les garanties construites peu à peu par le droit international.
Aujourd’hui cependant, les Etats ne sont pas les seuls détenteurs de la violence aux frontières, bien au contraire. Les organisations internationales, la Société des Nations puis l’Organisation des Nations Unies, ont joué un rôle important dans l’évolution du rapport aux frontières. Mais désormais, les règles du jeu des relations internationales ne se réduisent plus à une alternative entre des relations bilatérales ou le recours aux institutions internationales de niveau mondial. Les chartes de nombreuses autres organisations régionales requièrent de la part de leurs Etats membres qu’ils aient déterminé leurs frontières extérieures, encourageant un éventuel recours à la Cour Internationale de Justice. Le niveau régional constitue ainsi, depuis une cinquantaine d’années un élément déterminant pour la gestion des conflits frontaliers en Europe ou dans d’autres régions du monde où des processus d’intégration régionale sont en cours. C’est en Europe (UE et sa périphérie immédiate), que l’impact de l’intégration sur la gestion des conflits frontaliers est le plus important, le plus diversifié aussi, mais également le plus original dans sa mise en oeuvre. C’est en tentant de réduire les inégalités autour des frontières, par des actions économiques, sociales ou culturelles, que l’UE a considérablement fait évoluer les situations de conflit aux frontières. L’incapacité à empêcher la guerre et les massacres lors de l’éclatement de l’ex- Yougoslavie amène toutefois à nuancer ces propos.
La gestion de ces institutions sociales doit pourtant être comprise dans un contexte mondial où la violence interétatique est globalement en régression, comme l’illustre les repérages comptables effectués par l’ONG « Human Security Centre ». Les guerres civiles ont pris le pas sur les conflits internationaux dans la deuxième moitié du XXème siècle, et plus encore dans son dernier quart. Ce qui ne veut pas dire que les espaces frontaliers soient des zones totalement pacifiées. Au contraire, les conflits frontaliers constituent une représentation dominante des conflits territoriaux. Sans doute cette induration est-elle due à leur visibilité, sur les cartes notamment : les parties en présence peuvent tracer les périmètres revendiqués. C’est dans cette nuance paradoxale qu’il faut les examiner.
Nous chercherons à réunir dans cette session des communications revenenant sur la dialectique de paix et de guerre aux frontières, notamment en mettant l’accent sur les facteurs multiscalaires qui expliquent les évolutions géopolitiques récentes dans ces espaces complexes.

Anne-Laure AMILHAT SZARY
/Professeure/
Institut de Géographie Alpine, Université Joseph Fourier
CNRS : Laboratoire PACTE-Territoires, UMR 5194
/Membre de l’Institut Universitaire de France
/Page perso/:http://www.pacte-grenoble.fr/blog/membres/amilhat-szary-anne-laure/
https://ujf-grenoble.academia.edu/AAmilhatSzary
14 bis ave. Marie Reynoard
38100 Grenoble, France
tél   : (33) 04 76 82 20 80
fax :(33) 04 76 82 20 01

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