avr 29, 2014

Appel à contributions: Identités et conflits dans le discours politique latino-américain

Mots. Les langages du politique Appel à contributions pour un dossier publiable en novembre 2015
Appel à contributions Discours Amérique latine

Identités et conflits dans le discours politique latino-américain La revue Mots. Les langages du politique souhaite publier en novembre 2015 un dossier rassemblant des travaux portant sur la manière dont les identités collectives (ethniques, politiques, sociales et de genre) se manifestent et se construisent à travers les discours politiques et médiatiques (fictionnels ou non) en Amérique Latine. Problématique générale Dans cette région en effet, de nombreux groupes revendiquent une identité propre, influençant ainsi des politiques publiques et étant à l’origine de mouvements sociaux ou de changements sociopolitiques. On pense notamment :
– aux identités régionales et nationales : à l’échelle locale, au sein d’un même pays, ou à l’échelle continentale. Ainsi, la création d’organisations interétatiques, comme la CELAC1 ou l’ALBA2, illustrent la volonté de construire une identité latino-américaine.
– aux identités politiques, liées à l’appartenance à un parti, à une tendance politique ou à une idéologie. Les différentes formes de socialisme revendiquées par les gouvernements équatorien, bolivien ou vénézuélien et leur opposition en constituent un exemple.
– aux identités ethniques, comme celles des populations afro-descendantes (en Colombie, au Brésil ou au Venezuela par exemple), ou des populations dites « indigènes » dans presque tous les pays latino-américains.
– aux identités de genre : liées à la féminité et à la masculinité, mais également celles revendiquées par les communautés LGBT -Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Les législations mises en place dans certains pays comme l’Uruguay, l’Argentine ou la Colombie, au sujet des violences faites aux femmes et du mariage homosexuel touchent par exemple directement aux identités liées au genre.
Si la notion d’identité est large et relativement fluctuante – on parle d’identité pour désigner des statuts ou des rôles sociaux (identité masculine, identité au travail), des cultures de groupe (identités nationales ou religieuses), des pathologies mentales (troubles de l’identité), etc. (Dortier, 2004) –, nous l’envisagerons ici sous l’angle discursif. En effet, la construction identitaire passe notamment, comme l’a montré Paul Ricoeur (1990), par l’activité narrative, par la mise en récit : le récit permet à l’individu ou au groupe de se présenter à soi-même comme un tout unifié, et ainsi, de construire, ou de reconstruire son identité. Les récits et discours circulant dans un groupe (politique, armé, social, etc.) jouent donc un rôle de taille dans la construction de son identité, « car le langage est au coeur de la construction aussi bien individuelle que collective du sujet » (Charaudeau, 2009b).
Par ailleurs, comme le souligne ce même auteur, la construction de l’identité est « une affaire complexe, car elle n’est pas seulement l’affaire de soi, mais aussi l’affaire des autres, ou plus exactement, l’affaire de soi à travers le regard des autres » (2009b).

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