Soutenance de HDR à Sciences Po « Manufacturer les différences. Exclusion et violence dans les métropoles du Nigeria et d’Afrique du Sud » (13 juin, Paris)
J’ai le grand plaisir de vous inviter à ma soutenance d’Habilitation à Diriger des Recherches intitulée :
*Manufacturer les différences. Exclusion et violence dans les métropoles du Nigeria et d’Afrique du Sud*
Elle se déroulera le vendredi 13 juin à 14 h, à Science Po, 199 Boulevard Saint Germain, Salle de réunion, 3eme étage.
Le jury est composé de :
M. Jean-François Bayart, Directeur de recherche au CNRS, Sciences Po CERI (directeur de recherche)
M. Frederick Cooper, Professeur d’histoire, New York University (co-directeur de recherche)
M. Peter Geschiere, Professeur d’anthropologie, Université d’Amsterdam (rapporteur)
M. Fabien Jobard, Directeur de recherche au CNRS, CESDIP, Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines (rapporteur)
M. Patrick Le Galès, Directeur de recherche au CNRS, Sciences Po, CEE
M. Ibrahima Thioub, Professeur d’histoire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Résumé
Ce travail retrace la généalogie des dispositifs d’exclusion mis en oeuvre dans plusieurs métropoles du Nigeria (Lagos, Ibadan, Kano) et d’Afrique du Sud (Johannesburg, Cape Town) aux 20ème et 21ème siècles. Ces métropoles sont des espaces d’élaboration de nouvelles catégories – le migrant, l’urbain, le non native, le non indigene, le délinquant, la femme seule – qui s’inscrivent dans une nomenclature du pouvoir qui entend gouverner les populations en tentant de les trier en catégories identifiables. Elles concentrent aussi de nouvelles formes de pauvreté et de violences sociales qui conduisent de multiples organisations locales de protection à recourir à la coercition contre ceux qui semblent menacer la cohérence de leur ? communauté ?. Elles sont enfin les lieux où se négocie et se conteste l’autorité de l’Etat, de ses agents, de ses services, de sa rente, de ses réseaux clientélistes. Ces dispositifs participent à la construction et à la formation de l’Etat et contribuent à manufacturer les différences entre /insiders /et /outsiders/, entre migrants et urbains, entre /indigenes /et /non-indigenes/, entre jeunes et ainés, et peuvent conduire, dans certains cas, à des violences quotidiennes ou à des violences de masse. Ce travail repose sur une enquête historique et ethnographique multi-située et entend faire dialoguer les disciplines à la croisée de l’histoire, de la sociologie politique et des études urbaines. La démarche comparative métropolitaine et transnationale permet de montrer des inquiétudes politiques parfois communes, elle fait surtout surgir des singularités propres à chaque pays ou métropole. En mobilisant la même densité de matériaux historiques et ethnographiques, ce travail enchâsse les temporalités coloniales et les temporalités immédiates sans nécessairement vouloir interpréter une période à l’aune de l’autre. D’un point de vue théorique, il souhaite moins relativiser le poids du capitalisme et du racisme d’Etat dans la fabrique de l’exclusion qu’il ne tente de rendre compte de ce qui ne s’y ramène pas en insistant sur le poids des ingénieries bureaucratiques, politiques et sociales locales dans les rapports de pouvoir et de violence. Il invite /in fine /à prendre davantage en compte la dimension urbaine et métropolitaine dans les travaux sur la sociologie et l’histoire de l’Etat en Afrique.
Laurent Fourchard
Chercheur/Researcher
Fondation nationale des sciences politiques
Les Afriques dans le monde (LAM), IEP de Bordeaux
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Domaine Universitaire
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