Suivi des pluies : la téléphonie mobile prend le relais
Agriculture, gestion des ressources en eau, alertes à la sécheresse ou inondations… : le suivi des pluies est essentiel dans de multiples domaines. Mais les réseaux d’observation demeurent insuffisants. Ce n’est pas le cas des antennes relais pour la téléphonie mobile, qui couvrent 90 % des zones habitées dans le monde. Outre transmettre les signaux radios, elles enregistrent les perturbations du signal pour la surveillance de la qualité des réseaux, en partie dues aux précipitations. L’idée des chercheurs du consortium Rain Cell Africa est de tirer parti de cette quantité de données pour améliorer le suivi et la spatialisation des pluies. Une méthode dont ils viennent de prouver l’efficacité, montrant une fiabilité de 95 % pour détecter les événements pluvieux. Ces travaux, menés au Burkina Faso, viennent de paraître dans la revue Geophysical Research Letters. En savoir plus
L’aléa sismique réévalué dans les Andes
Si présumer de la date d’un prochain grand séisme est encore hors de portée, il est aujourd’hui possible d’identifier les zones où ceux-ci se produiront. Des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires français, équatoriens et péruviens viennent pour la première fois de mesurer par GPS la déformation actuelle dans la partie nord des Andes, où la tectonique des plaques pacifique et sud-américaine gouverne la forte sismicité de la région. Les scientifiques ont alors identifié les zones où la faille, située à l’interface de ces deux plaques, est capable ou non de générer de grands séismes.
Ces travaux, publiés dans Nature Geoscience, éclairent également la formation de grandes structures tectoniques comme l’altiplano bolivien ou le Golfe de Guayaquil en Equateur, avec la découverte d’une microplaque continentale au Pérou et au sud de l’Equateur. En savoir plus
La biodiversité se cultive : l’exemple du sorgho
Difficile de distinguer les impacts de l’Homme des effets de facteurs naturels sur l’évolution des plantes cultivées. Une équipe de recherche franco-kenyane vient d’y parvenir pour une des principales céréales en Afrique, le sorgho. Les scientifiques montrent comment trois sociétés vivant sur les flancs du mont Kenya ont façonné la distribution géographique et la structure de la diversité génétique des variétés locales. Du fait de leurs pratiques de sélection et d’échange des semences de récolte en récolte, les agriculteurs de chaque groupe ethnique maintiennent des variétés qui leurs sont propres. Celles-ci s’avèrent différenciées du point de vue génétique et phénotypique, et ce malgré leur grande proximité géographique. Cette étude éclaire le débat sur l’appartenance et la redistribution des bénéfices tirés des ressources génétiques. En savoir plus
Histoire des peuples en Afrique : le rôle de l’agriculture revu
Quel phénomène a permis l’expansion démographique des agriculteurs Bantous en Afrique et engendré leur différenciation génétique avec les communautés pygmées de chasseurs-cueilleurs ? Jusqu’à présent, les scientifiques pensaient que l’émergence de l’agriculture sur le continent il y a 5 000 ans avait eu un rôle majeur. Or, une équipe internationale, dont un chercheur de l’IRD, révèle que l’histoire de ces peuples s’est jouée bien avant. D’après une vaste étude génomique, les deux types de populations résulteraient de plusieurs dizaines de milliers d’années d’adaptation à leurs différents milieux. Le boom démographique des ancêtres des Bantous date, quant à lui, de 7 000 à 10 000 ans, remettant en cause l’impact de l’agriculture, apparue plus de 2 000 ans plus tard. En savoir plus
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